Brian Freeman

Brian Freeman





Juin 2011

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Bonjour Brian Freeman, La 1ère question est un petit rituel sur Plume Libre. Pouvez-vous nous dire un peu plus sur vous ?

N’est-il pas un peu dangereux de demander des informations personnelles à un auteur de thrillers ? Quand vous lisez mes romans, vous devez vous demander si vous souhaitez vraiment en savoir plus sur moi ! Non sérieusement, je suis un amoureux de ma femme, mes chats et de mes livres – et je vous laisse le soin de trouver le bon ordre. J’habite dans le climat froid du Minnesota, lieu où je situe également mes romans. Sinon, à part le fait que je passe mes journées à écrire sur la vie de violents sociopathes, je suis totalement normal.


Qu'est ce qui vous a poussé à l'écriture ? Et pourquoi dans le Polar/thriller ?

Quand j’étais enfant, ma famille a déménagé du Midwest à la Californie et malheureusement, ce fut un terrible changement pour moi. Je n’ai pas été très heureux pendant beaucoup de ces années – mais quand je regarde en arrière, je réalise que cela a été une expérience de vie importante, car c’est durant cette période que ma passion pour l’écriture est née. C’est à cette époque que l’écriture de romans est devenue mon rêve de vie. J’écris des personnages axés sur le thriller… des histoires où les drames naissent des émotions, des secrets et de la sexualité des personnes. J’aime les histoires cachées dans la vie des gens… les mystères de la tragédie, les désirs, qui font d’eux ce qu’ils sont et qui les amènent parfois à la limite. C’est pourquoi j’écris dans ce genre – pour capturer des émotions intenses dans mes romans et laisser le lecteur à bout de souffle.

Comment est né votre duo d’enquêteurs, Jonathan Stride and Serena Dial?
Je ne voulais pas d’enquêteurs stéréotypés et sans émotion.  Je ne voulais pas de personnages ironiques et détachés comme Sam Spade, dont l’imperméable n’est jamais froissé.  Je voulais des héros vrais, avec des défauts, complexes qui ne font pas toujours le bon choix.  Ils sont passionnés et déterminés, mais ils font des erreurs.  Ils sont humains.  Je pense que c’est pour ça que les lecteurs s’identifient à eux.  Leur histoire est également l’histoire de leur relation et c’est une véritable histoire d’amour avec des hauts et des bas.   Encore une fois, c’est pour ça que les lecteurs sont soucieux de leur sort à chaque roman.


De manière plus générale, vous inspirez-vous de personnes réelles pour créer vos personnages ?

Il y a de petits morceaux de personnes réelles (moi y compris) dans chacun de mes personnages.  Si vous avez lu mes livres, vous devriez trouver cela un peu effrayant !  La plupart du temps, je créé des personnages dont les personnalités, les caractéristiques, les noms, etc  sont un mix de personnes réelles et de mon imagination. Je souhaite également que ces personnages soient vivants et humains.  En conséquence, les personnes réelles ne se reconnaissent pas dans mes livres - mais vous pouvez parfois avoir l’impression qu’il s’agit de personnes que vous connaissez.  Ou, comme dirait Carly Simon, je parie que vous pensez que cette chanson est pour vous.

Vos enquêtes se déroulent à Duluth dans le Minnesota.  Pourquoi ce choix ?
Vous avez de nombreux grands écrivains qui situent leurs romans dans un environnement urbain comme Los Angeles, Miami ou Chicago.  Je voulais quelque chose de différent.  Je voulais une ville plus petite, plus locale, dans une région où les gens sont testés par leur environnement naturel.  La plupart de mes livres ont lieu à l’extérieur et souvent dans des conditions rigoureuses.  Duluth est une ville qui est pratiquement sur une frontière, sur la rive d’un grand lac et à la lisière de la nature sauvage canadienne. Vous devez être endurants pour vivre ici. Duluth a également une espèce de tristesse qui reflète les tragédies émotionnelles de mes histoires.  Duluth a un passé de richesse qui s’est envolé depuis longtemps, c’est une ville à la gloire fanée.  Tous ces extrêmes enrichissent la dramaturgie de mes romans.

Quand vous avez écrit “Jamais je ne reviendrai”, aviez-vous déjà prévu d’en faire une série ?
En fait, non !  Je n‘ai pas envisagé le livre comme le lancement d’une série.  J’ai supposé qu’il s’agissait d’un « unitaire ».  Cependant mes lecteurs et mes éditeurs avaient d’autres idées.  Ils voulaient le retour de Stride & Serena… et j’en suis heureux, car ces personnages me sont devenus très proches.

Dans “Le voyeur”, vos lecteurs en apprennent plus sur le passé de Jonathan Stride.  Pourquoi ce retour en arrière dans sa vie ?
Quand nous faisons la connaissance de Stride au début de « Jamais je ne reviendrai »,  il vit avec le chagrin dû à la perte de sa femme de 20 ans, Cindy.  Son chagrin imprègne le récit et Stride ne fait pas toujours les bons choix à cause de ses émotions.  Je voulais expliquer aux lecteurs comment Stride est devenu l’homme et l’inspecteur qu’il est aujourd’hui et leur donner une chance de « connaître » sa défunte épouse Cindy.  J’ai donc structuré « Le voyeur » avec des aller / retour dans le passé, afin de montrer les influences qui ont façonnées Stride y compris son profond amour pour sa femme.  J’ai lu le dernier chapitre du « Voyeur » de très nombreuses fois et j’ai toujours déprimé un peu et versé une larme pour Stride et Cindy.


Aux Etats-Unis vient de sortir votre dernier roman : “The bone house” avec de nouveaux personnages.  Comment vous est venue cette idée et allons-nous revoir Jonathan Stride dans de futures aventures ?

Et bien, Stride ayant traversé l’enfer dans les cinq premiers livres, le pauvre homme avait besoin de vacances !   J’ai eu l’idée d’une intrigue pour un roman unitaire, avec de nouveaux personnages, situé de nouveau au fin fond du Midwest.  J’ai donc écrit « The bone house ».  Bien entendu, comme avec Stride, les lecteurs me demandent maintenant le retour de l’inspecteur, Cab Bolton, dans un nouveau livre.   Je risque, donc, de me retrouver avec l’écriture de deux séries en parallèle.
Cependant, n’ayez crainte, je serai de retour cet été à Duluth afin de commencer la nouvelle aventure de Stride.  Le cinquième roman avec Stride, « The Burying place » qui sortira l’année prochaine en France, est finaliste pour le prix du Meilleur roman de l’ « International Thriller Writer Awards » 2010.  Je suis, donc, impatient d’emmener les lecteurs pour le prochain voyage de Stride et Serena.

*Note de traduction : En France, seuls les 4 premiers romans de la série Stride sont sortis au jour de cette interview.

Quand vous commencez l’écriture d’un roman, avez-vous déjà en tête tous les développements, y compris la fin ?
Habituellement, je connais la trame de fond : qui a fait quoi, à qui et pourquoi.  Mes intrigues sont très complexes avec de nombreux fils qui s’entrelacent, j’ai donc besoin de savoir comment le puzzle s’emboîte avant de commencer.  Toutefois, l’écriture d’un livre est un process organique et l’intrigue et les personnages évoluent au fur et à mesure que j’écris.  Parfois, ils m’entrainent dans de surprenantes directions.


La France n'est pas le premier pays où sont traduits vos romans. Quel sentiment éprouve un auteur quand ses livres voyagent dans le monde ?
J’ai attendu toute ma vie de tenir mon livre publié dans mes mains.  Mais je ne savais pas que quand cela arriverait, ce serait dans une langue que je ne pourrai pas lire.  Les néerlandais ont été les plus rapides au moment de publier mon premier roman – donc maintenant je dis aux lecteurs qu’ils peuvent lire le livre « en version originale hollandaise».  Honnêtement, pour moi, le succès international est l’une des choses les plus satisfaisante de cette expérience.  J’adore avoir des retours des lecteurs du monde entier car cela rend le monde plus petit et plus proche.  Les lecteurs sont les lecteurs, et ils participent à une grande histoire, qu’ils soient en France, aux Pays-Bas, en Suède, à Taiwan ou aux Etats-Unis.


Quels sont vos projets ?
En plus de mes thrillers, j’écris des livres humoristiques - pratiquement de la « chick lit »- sous le pseudonyme d’Ally O’Brien.  Mon premier roman sous le nom d’Ally O’Brien, « Rien ne m’arrête » est disponible en France (Presses de la cité – avril 2010).  J’ai terminé mon 7ème thriller (un autre unitaire) et j’en suis à la moitié du prochain Ally O’Brien.   Puis ce sera retour à Duluth pour la nouvelle aventure de Stide, mon 8ème roman.  Je ferais mieux de me remettre au travail… j’ai beaucoup d’écriture à faire !


Merci beaucoup Brian Freeman, nous vous laissons le mot de la fin.
J’ai grandi en lisant de merveilleux auteurs.  Je les ressens comme s’ils étaient une partie importante de ma vie.  C’est donc un grand honneur pour moi de jouer ce rôle aujourd’hui pour les lecteurs.  Ecrivez-moi quand vous aurez lu mes livres… J’adore recevoir des retours des lecteurs et je leur réponds toujours personnellement.   Allez sur mon site internet :  www.bfreemanbooks.com, ou sur ma page facebook www.facebook.com/bfreemanfans.

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