Un parfum de soufre
Résumé éditeur :
La capitaine Isabelle Mayet est officier dans l’équipe PJ du commissariat de Nantes. Dans la maison de retraite des Agapanthes où vit la mère d’Isabelle, malade d’Alzheimer, on retrouve un matin le cadavre totalement carbonisé d’une vieille dame. Seul son corps est brûlé, le reste de la chambre et du lit est intact. Le médecin légiste penche pour la thèse d’une autocombustion, phénomène rarissime mais qui nécessite un comburant, produit accélérateur, ultra-puissant. En fouillant le passé de la victime, Isabelle découvre qu’elle était d’origine indienne et liée à la secte des Jaïnis où le feu est couramment utilisé dans les rites mortuaires…
L'avis de Lynchmaniac :
Sylvain Forge nous offre ici une nouvelle aventure avec la capitaine Isabelle Mayet que l'on a pu découvrir dans La Trace du Silure. Petite précision, il n’est pas nécessaire d'avoir lu le livre précédent pour suivre cette aventure mais cela permet juste de mieux comprendre l'état d'esprit de l'héroïne.
L'auteur se frotte ici à un classique de la littérature à suspens, à savoir le meurtre dans un espace clos popularisé par le roman de Gaston Leroux : Le mystère de la chambre jaune.
Une nuit, dans une maison de retraite, une vieille femme est retrouvée complètement carbonisée alors que sa porte est fermée de l'intérieur et qu'il n’y a pas de trace de cigarette ou autre combustible. Comment est-ce possible ? Qui a fait le coup ? L'intrigue est lancée.
Comme lors de son précédent roman, l'action se déroule dans la région nantaise ce qui constitue un plus, d'autant que l'auteur utilise fort judicieusement le contexte culturel de la région.
Sylvain Forge met particulièrement l'accent sur les seconds rôles pour ce roman. A tel point que l’héroïne passe même au second plan lors de certains passages. Et c'est un risque que prend l'auteur qui, pour moi, s'avère payant. En effet, les seconds couteaux prennent de l'épaisseur et une vraie dimension et cela ne rajoute que du vrai, du consistant à l'intrigue.
Après avoir chercher un peu sa voie stylistiquement parlant, Sylvain Forge maîtrise mieux son écriture qui sans être révolutionnaire n'en demeure pas moins solide et agréable. Tout cela nous donne un roman dense, agréable à lire et qui se suit avec envie. On pourrait juste reprocher un petit manque de folie ou d'imprévu qui différencie les bons romans des chefs-d'oeuvre. Mais ne vous arrêtez pas à cela et savourez cette bonne odeur de soufre.
L'avis de Montse :
Après La trace du silure, Isabelle Mayet et ses collègues sont de retour.
Dans Un parfum de soufre, Isabelle est moins présente alors qu’elle était au centre du récit dans le précédent. C’est Bruno Farge, un de ses coéquipiers, qui est mis en avant dans cette nouvelle aventure. On apprend ainsi à mieux le connaître.
Concernant l’enquête, nous allons avoir affaire à un travail d’équipe rythmé par de petites avancées et sous la pression des hautes sphères pour faire le moins de remous possibles. Il faut dire que la mort de cette vieille dame dérange car elle donne une mauvaise image de la maison de retraite et pourrait perturber son financement…
De nouvelles ramifications surgissent au fur et à mesure, les pistes se multiplient mais le tout est parfaitement maîtrisé par l’auteur.
Indépendamment de l’équipe de la PJ de Nantes que nous connaissions déjà, j’ai beaucoup apprécié les personnages secondaires qui sont très bien développés et attachants, je pense notamment à Michel Ravaud et à Veluska.
A travers ce roman, l’auteur rend également un bel hommage à Jules Verne, originaire de Nantes, et nous donne envie, grâce à ses descriptions, de découvrir le musée Jules Verne.
Sylvain Forge nous propose une enquête policière classique dans sa forme mais avec un fond des plus intéressants et où il faut remonter dans le passé des différents protagonistes pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire.
Un parfum de soufre - Parution février 2015. Éditions du Toucan
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
