Paraphilia
Résumé Editeur :
Rebecca, 10 ans, enlevée depuis plusieurs jours, est retrouvée morte dans une rivière. Après autopsie, il s'avère que la petite fille a été agressée sexuellement avant d'être assassinée. Sa mère, Claire Meadows, et son beau-père, Matthew Burford, journaliste, sont anéantis. L'inspecteur, David Pitman, un proche de Matt, est chargé de l'affaire. Il attribue rapidement au même meurtrier d'autres victimes, toutes âgées d'une dizaine d'années. Le mode opératoire est similaire : de fillettes prépubères enlevées près de chez elles en plein jour, sont retrouvées mortes dans les jours qui suivent, près ou dans un cours d'eau, agressées sexuellement et tuées par strangulation. A chaque fois, le meurtrier emporte un vêtement de sa victime, lave soigneusement le corps, ne laisse aucun indice exploitable par les médecins légistes et dépose «dans» le corps une carte de visite indiquant son identité, «Oncle Tom». Peu à peu, Oncle Tom occupe le devant de l'actualité, commettant ses meurtres aux quatre coins du Royaume-Uni, n'épargnant ni les principales agglomérations, ni les villages les plus reculés. Une chasse à l'homme est lancée. Pour faire son deuil, Claire Meadows décide de mener elle aussi l'enquête pour tenter de comprendre ceux qui commettent ce genre de crimes. Aidée par Matthew, ils vont mettre à jour une machination qui dépasse l'entendement...
Certainement l’un des livres les plus durs que j’ai pu lire, pas particulièrement par les descriptions, puisque les deux auteurs ont eu l'intelligence de les traiter avec beaucoup de retenue, mais bien par le sujet qui est l’un des pires cauchemars que peut imaginer un parent.
Dès le début, le lecteur est plongé dans l’horreur avec la découverte d’un corps. A partir de ce moment, c’est presque en apnée que nous allons avancer dans cette atroce histoire.
Il fallait oser écrire un livre ayant pour thème la pédophilie et le pire c’est que parfois nous allons avoir de la peine pour ces monstres, oui, rien que d’y penser, ça fait mal. Comment imaginer un seul instant que ces actes répugnants puissent trouver un quelconque sentiment au fond de nous. C’est souvent à la limite du dégoût que nous lirons les confidences d’un homme qui ne voulait pas faire de mal aux enfants… Bien souvent, on se retrouvera face à nos propres ressentis vis-à-vis de ces personnes, certaines trouveront, à nos yeux, un peu de pitié car, malgré tout, on peut essayer de ne pas céder. Mais le fait de lire noir sur blanc ce qu’ils ressentent nous met terriblement mal à l’aise. Chaque témoignage est traité avec la même réserve que les découvertes macabres que fera la police.
La police justement, est-elle vraiment toujours irréprochable ? Qu’est-elle prête à faire pour que la population retrouve un semblant de calme ? Que se passe-t-il quand on est dans leur collimateur, peut-on vraiment échapper à cette énorme machine qui broie toute une vie sur son passage ?
Une terreur parfaitement entretenue par les différents organismes de presse, qui sont prêts à vendre père et mère pour publier la moindre info, quitte à ce qu’elle se révèle fausse. Oui, des monstres, il y en a, et ils n’ont aucune excuse mais ce qui est révoltant c’est la façon dont agissent ceux qui sont censés nous protéger, nous informer et le fait que nous, nous ayons toujours envie de plus de détails macabres, histoire de nous faire peur, peut-être que nous avons tous une petite part de responsabilité !
Paraphilia est un livre terriblement dur où l’intrigue est parfois cousue de fil blanc et les coïncidences un peu trop grosses mais les chapitres courts (nécessaires pour pouvoir respirer) et le rythme frénétique que les deux auteurs nous imposent font qu’on a beaucoup de mal à le lâcher. Il expose très souvent des questions auxquelles nous n’avons pas forcément envie de répondre mais qui font réfléchir une fois posées.
Paraphilia, parution juin 2012, éditions MA
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