Organes à tous les coups
Résumé éditeur :
Après avoir déjoué l'opération Goliath, Arno Fugiers revient, plus fort, plus beau et plus intelligent que jamais. Pris une nouvelle fois dans la tourmente et n'écoutant que son courage, notre valeureux héros qui ne boit pas, ne fume pas, ne mange ni trop salé ni trop sucré ni trop gras, consomme cinq fruits et légumes par jour sans grignoter entre les repas tout en pratiquant une activité physique régulière va devoir lutter contre d’affreux réseaux criminels, épaulé par des partenaires improbables et pas toujours efficaces.
Arno Fugiers est de retour et il n’est pas content. Le héros d’Opération Goliath va se retrouver, bien malgré lui, au cœur d’une intrigue tentaculaire pleine de rebondissements. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cet anti-héros, je pense que la lecture du quatrième de couverture résume assez bien l’esprit du bonhomme. Opération Goliath est un excellent roman dont nous avions déjà vanté les qualités. Mais qu’en est-il de ce deuxième épisode ? Est-ce que Denis Alamercery a réussi à garder la fraîcheur de ce personnage (fraîcheur somme toute littéraire, car dans les faits, Arno ne sent pas le frais dans cet épisode dû à une régulière de douche).
Un premier élément de réponse réside dans l’humour. Déjà présent dans le premier épisode, celui-ci est omniprésent et déborde même du cadre du roman. En effet, l’auteur s’amuse avec nous à travers l’auto-référence, de la dérision et des notes de bas de page ravageuses. Il va même jusqu’à auto-parodier son personnage lors d’un hilarant passage. Certes, le lecteur pourrait reprocher à l’auteur ces digressions qui cassent un peu le fil de l’intrigue. Mais ce ne serait pas prendre en compte l’essence même du roman, à savoir un roman qui ne se prend pas toujours au sérieux, mais qui sait traiter le suspens de façon rigoureuse.
Le deuxième élément de réponse tient dans les personnages. Bien détaillés et fouillés, incroyablement vivants et addictifs, le lecteur aura à cœur de suivre les aventures de ce quatuor du tonnerre. Je ne vous les décris pas pour vous laisser la surprise. Il faut aussi évoquer l’incroyable personnage qu’est le héros de Organes à tous les coups. Arno Fugiers est le rejeton de John MacClane et de San-Antonio. En complément de tout cela, le lecteur percevra le talent de l’auteur, par ailleurs scénariste, en ce qui concerne les dialogues. Truculents, vifs, savoureux, c’est un vrai liant qui donne un rythme élevé à ce roman. En effet, le lecteur n’aura guère le temps de s’ennuyer, l’intrigue avançant du coup à vive allure.
Denis Alamercery réussit donc haut la main la suite des aventures d’Arno Fugiers (qui est en train de se créer sa propre mythologie). L’auteur réalise un roman pêchu avec de vrais morceaux d’humour dedans (à titre personnel, il est assez rare que j’éclate de rire en lisant un roman et là je dois dire que cela s’est produit à plusieurs reprises).
En résumé, le lecteur aura donc une intrigue, certes, classique dans son déroulement, mais qui sait ménager son lot de surprises, des personnages attachants, des dialogues percutants et un humour omniprésent. Alors que la première aventure (Opération Goliath) est maintenant sortie en poche, l’été qui s’annonce est la période idéale pour se faire une cure d’Arno Fugiers. Une cure qui n'est sûrement pas à base d’eau et d’algue, mais plutôt d’alcool, de cigarette et de cocaïne. Franchement précipitez-vous sur ces deux bouquins, c’est un ordre ;-).
Organes à tous les coups, parution mai 2012, éditions Scrinéo
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
