Les livres de l'été - 2011


 

 

 


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C'est l'été, les vacances approchent et le dilemme de savoir quels livres emmener dans sa valise également. Au lieu de vous proposer la sélection de l'équipe de Plume Libre, nous avons décidé de renouveler l'expérience de l'été 2009 en demandant à différents auteurs de nous conseiller leurs romans coup de coeur.
Par ailleurs, si vous cliquez sur les photos des auteurs qui défilent en haut de cette page, vous accéderez à toutes leurs actualités sur le site de Plume Libre.


La huitième couleur de Terry Pratchett.
Résumé :
Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque est juché sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes posés sur le dos d'une tortue. A Ankh-Morpork, l'une des villes de ce Disque-Monde, les habitants croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, bonhomme chétif fidèlement escorté par un Bagage de bois magique circulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Praticien a chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la guilde des voleurs et celle des assassins ; mission périlleuse et qui va les conduire loin : dans une caverne de dragons et peut-être jusqu'aux rebords du disque. Car Deuxfleurs appartient à l'espèce la plus redoutable qui soit : c'est un touriste...

Pourquoi ce choix?
Lire ce livre cet été, c’est l’assurance de dévorer à la rentrée les 32 romans suivants qui constituent la série « les Annales du Disque-monde ».
Humour britannique poussé à son paroxysme, philosophie humaniste sur fond d’élucubrations et surtout des personnages qu’on ne peut plus quitter, Terry Pratchett est à la littérature ce que les Monthy Python sont au cinéma… c’est dire !


Les racines du mal  de Maurice G. Dantec
Résumé :
Andreas Schaltzmann est persuadé que les habitants de la planète Vega sont installés dans son quartier, à Vitry-sur-Seine, et étendent leurs ramifications jusqu'aux plus hautes sphères de l'État. Paranoïaque, l'homme décide de vider ses comptes en banque et ses chargeurs de revolvers ; il se lance dans une cavalcade meurtrière à travers la France. Arrêté, il apprend qu'on lui attribue des crimes qu'il n'a pas commis. Un trio de scientifiques persuadé de son innocence traquera les véritables tueurs grâce à un ordinateur de type supérieur, baptisé "neuromatrice" qui fonctionne comme un cerveau humain mais à une vitesse surmultipliée.

Pourquoi ce choix?
L’horreur absolue, que ça soit pour les tueurs de ce roman ou pour la vision qu’avait Dantec de notre avenir quand il a sorti ce bouquin, il y a 15 ans. Le futur de Dantec devient de plus en plus présent, et ce thriller prend parfois des allures de prophétie. À réserver à ceux qui aiment les nuits blanches !
Rêves de Gloire de Roland C. Wagner
Résumé :
Le 17 octobre 1960 à 11 h 45 du matin, la DS présidentielle fut prise sous le feu d'une mitrail­leuse lourde dissimulée dans un camion à la Croix de Berny. Le Général décéda quelques instants plus tard sur ces dernières paroles : « On aurait dû passer par le Petit-Clamart. Quelle chienlit... »
De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d'OAS, pas d'accords d'Évian, pas de réfé­rendum, et Alger reste française. De nos jours, à Alger, l'obsession d un collec­tionneur de disques pour une pièce rare des années soixante le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements...

Pourquoi ce choix?
Sex, drugs & rock’n’roll pourrait être l’expression clé de cette uchronie algéroise. De Gaulle a succombé dans un attentat, Kennedy a survécu au sien, les Hongrois sont sortis vainqueurs de leur révolution et Alger est restée française avant de devenir une Commune indépendante. Rythmé par la quête d’un disque fatal et la mise en scène d’une contre-culture totalement décalée, ce roman choral aux personnages typés nous amène à reconsidérer l’Histoire que nous croyons avoir vécue. Grand Œuvre d’une alchimie jubilatoire et machiavélique, Rêves de Gloire est une merveille d’écriture, de construction et d’intelligence qui marquera bien plus que l’année 2011.


Narcogénèse de Anne Fakhouri
Résumé :
Louise Gaucher travaille dans un service de réanimation. Dès qu elle le peut, elle s assoupit auprès de ses malades plongés dans le coma. Elle a le don de voyager dans le « monde des rêves » où les patients choisissent entre la vie et la mort.
Simon Larcher est flic. Il ne boit plus, ne baise plus et ne joue à rien. Il voudrait juste nettoyer le monde de son horreur et de sa tristesse.
Une nuit de janvier, un enfant de la DDASS disparu est retrouvé dans le parc du Chais, propriété de la puissante et riche famille de Louise...

Pourquoi ce choix?
Secrets de famille, peurs enfantines, terreurs d’enfantement, je ne serais pas surpris que ce roman soit le rejeton de Stephen King et des Dames de la côte. Au Chais, la dynastie féminine garde jalousement ses secrets, ses traditions, et l’accès à certaines parties du jardin. Les hommes s’en vont, les garçons meurent dans d’étranges circonstances. Les enfants disparus du village sont retrouvés plongés dans un coma profond où seule Zette, la fille cadette, peut les rejoindre. Le flic qui enquête bute sur cette étrange famille. Le Marchand de sable rôde. Thriller fantastique à l’écriture ciselée et aux accents de cauchemar, Narcogénèse hantera longtemps le lecteur.

Le jardin du bossu de Franz Bartelt.
Résumé :
Le narrateur est un pauvre type vaguement délinquant, amoureux d'une fille un peu comme lui, Marilyn de supermarché, qui lui reproche en permanence la misère dans laquelle ils vivent. Un soir, il croise, dans un bar, un homme ivre et bavard, qui se vante d'avoir des millions chez lui en liquide.
Le narrateur y voit le coup de sa vie, suivre l'ivrogne, et faire main basse sur le trésor.
Mais une fois dans la maison, toutes les portes se referment. L'homme ivre mort est en fait complètement à jeun, maitre du jeu, qui va maintenant commencer.

Pourquoi ce choix?
C'est un huis-clos qui aurait pu être sordide et étouffant, c'est au contraire un polar plein d'humour. On reste du côté clair même dans les moments les plus sombres, l'humour est omniprésent sans jamais tomber dans le grotesque ou la parodie, on est dans le polar jusqu'au bout. Le suspense est là, les astuces sont fines, les rebondissements aussi. Et la langue, l'écriture, le style, les mots, il y a quelqu'un derrière cette plume. Je l'ai lu il y a plusieurs années déjà et en garde un vrai souvenir.

Signé Parpot de Alain Monnier
Résumé :
Barthélémy Parpot est un simple d'esprit de trente-trois ans qui n'a ni travail ni amis ni quoi que ce soit, mais une idée très précise de ce que doit être sa vie : être comptable à la SEREMIP, à Toulouse, et épouser Claudine Courvoisier, à qui il a parlé trois minutes il y a deux ans. Il décide de se prendre en main : il assome la SEREMIP de lettres de candidatures toutes plus savoureuses les unes que les autres, et fait le guet au pied de l'immeuble de Claudine Courvoisier afin de lui faire sa demande dès que possible. Barthélémy Parpot est animé des meilleures intentions, il ne ferait pas de mal à une mouche. Mais seul le lecteur le sait. Le patron de la SEREMIP, lui, voit un psychopathe rôder autour de son usine. Claudine Courvoisier, elle, voit un malade sous ses fenêtres.
Alors quand un incendie criminel se déclare dans l'immeuble du patron de la SEREMIP, on décide d'agir. Bathélémy Parpot ne comprend pas vraiment ce qui se passe, mais décide quand même de prendre la fuite. Avec quand même, toujours, l'intention de se faire embaucher et d'épouser, enfin, sa Claudine Courvoisier chérie.

Pourquoi ce choix?
Je ne crois pas avoir jamais lu un roman qui ressemble à celui-là. Il n'est composé que de lettres, que les différents protagonistes s'adressent, ou bien de notes de la police, de factures, de post-its colés sur un frigo, la copie d'un billet d'avion, autants d'écrits qui, mis bout à bout, font se dessiner l'histoire sous nos yeux amusés et avides. L'envie de connaitre la suite et le fin mot de l'histoire est là du début à la fin, l'auteur est virtuose, le puzzle est complexe et drôle, les méninges travaillent, le sourire aux lèvres. Exercice de style mais pas seulement, et c'est pour ça que c'est réussi. Super livre.


Le projet Bleiberg de David S. Khara
Résumé :
« Depuis hier, je ne suis plus aussi sûr d’avoir envie de crever, du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre. » 1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt. Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek. Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ?

Pourquoi ce choix?
Véritable coup de coeur et révélation d'un talent incontournable. David S.Khara s'inscrit d'emblée en haut du tableau avec ce thriller décapant. Le rythme et le style du texte s'associent avec une précision à vous donner le vertige ; frisson garanti. Très documenté et nourri par un suspense permanent, l'auteur vous fraye un chemin dans son intrigue, taillé à la serpe, jusqu'à un dénouement à vous couper le souffle. Un roman qu'on ne lâche pas !

Connexions, écrit par les internautes d'"Au Field de la Nuit", sous la direction d'Ingrid Desjours.
Résumé :
Pourquoi le docteur David Grégoire se réveille-t-il emmuré dans un appartement qu'un mystérieux geôlier menace de gazer ? Angoisse, compte à rebours. Il a trente jours pour s'échapper. Son seul secours, c'est Juliette, une jeune boxeuse brute de décoffrage, et la connexion Internet qui les relie pour une raison qu'ils ignorent. Jouant avec leurs nerfs, " Le Gardien ", chef d'orchestre de cette course contre la montre, pousse David et Juliette à explorer leur passé.
Cette quête sauvera-t-elle le docteur Grégoire ou ne fera-t-elle que précipiter son destin funeste ?

Pourquoi ce choix?
Voici un roman bâti avec une originalité pour le moins singulière. "Connexions" s'inscrit mieux que jamais dans l'ère du temps. Un groupe d'auteurs, "connectés", séparés par des centaines de kilomètres, s'est lancé dans un challenge audacieux, écrire un roman à plusieurs. Au final, le résultat est tout à fait remarquable. Un chapitre par auteur, des rebondissements et un suspense très présent, le tout intégré avec une cohérence et une fluidité maitrisée. Sans pouvoir néanmoins rivaliser avec les plus grands thrillers, ce roman prouve qu'une intelligence collective, riche en partage et en émotion est à encourager.



SAISON SECHE de Peter Robinson
Résumé :
L'été torride du Yorkshire a asséché le lac artificiel de Thornfield et mis à jour les vestiges d'Hobb'End, un village englouti en 1953. Curieux et intrépide, le jeune Adam entreprend de visiter le hameau fantôme et découvre des ossements qui se révèlent être la main d'un cadavre enterré dans la cave d'une des fermettes. Une enquête est diligentée mais, 50 ans après, rien ne presse. Aussi confie-t-on l'affaire à l'inspecteur divisionnaire Banks, un policier mis au placard pour rébellion, et au major Annie Cabbot, qui a aussi beaucoup à se faire pardonner. Le cadavre identifié est celui de Gloria Stringer. Les analyses révèlent qu'elle fut étranglée et transpercée de multiples coups de couteaux. Cette histoire passionne les journaux et fait trembler la célèbre auteur de romans policiers, Vivian Elmsley qui retrouve au fond de ses tiroirs les pages d'une histoire secrète et douloureuse : "c'est par un après-midi très venteux d'avril 1941 qu'elle a fait sa première apparition à la boutique (...). Elle avait l'air d'une star de cinéma."

Pourquoi ce choix?
Peter Robinson et moi avons la même vision des fictions à suspense. Ses romans se développent autour de vrais personnages, complexes et imparfaits. Ses intrigues tournent souvent autour de secrets du passé qui ressurgissent dans le présent. J’ai la même philosophie. « Saison sèche » pourrait bien être le meilleur livre de Peter et il est au sommet de ma liste de romans policiers écrits ces vingt dernières années. Ce livre fait des allers-retours entre le présent et l’époque de la 2ème guerre mondiale. L’histoire est construite autour d’un ancien village anglais englouti au fond d’un lac qui ressurgit après une saison de sécheresse. C’est un livre plein de mystères et de chagrins, dont les rebondissements vous transporteront littéralement jusqu’à la toute dernière page.



JE TUE de Giorgio Faletti
Résumé :
Lors d'une de ses émissions nocturnes en direct, Jean-Loup Verdier, animateur vedette de Radio Monte-Carlo, reçoit un étrange appel. D'une voix plate et sans timbre, un inconnu confie qu'il apaise sa folie par le meurtre. " Je tue... ", lance-t-il, avant de faire entendre quelques mesures de musique et de raccrocher. Cet aveu passe pour une blague de mauvais goût. Mais dès le lendemain, un célèbre pilote de Formule 1 et sa petite amie, fille d'un général, sont sauvagement assassinés sur leur yacht. Ce n'est que le premier épisode d'une série de meurtres particulièrement atroces, que vient invariablement rythmer cette petite phrase : " Je tue... "

Pourquoi ce choix?
J’ai finalement eu l’occasion de lire une traduction anglaise de ce roman l’année dernière. Giorgio est le Dieu des romans policiers italiens et ce pour de bonnes raisons. Il a l’œil pour les détails et une imagination apparemment inépuisable. « Je tue » est long sans être gros, il est violent sans être sadique, en dépit des horribles meurtres en série au cœur de l’intrigue. Je vous promets que vous ne verrez pas arriver le stupéfiant rebondissement avant de le lire. Si vous prenez ce livre avec vous pour vos vacances, préparez-vous à ne voir que votre chambre d’hôtel au lieu de la plage.


Un hiver de glace de Daniel Woodrell
Résumé :
Jessup Dolly est parti de chez lui, abandonnant à leur sort ses trois enfants et une épouse qui n’a plus toute sa tête. Dans cette maison isolée et glaciale, où les placards sont vides, Ree, l’aînée, veille comme elle le peut sur le reste de la famille. Elle apprend que son père a bénéficié d’une mise en liberté conditionnelle moyennant une hypothèque sur la maison. S’il ne se présente pas au tribunal, les Dolly seront sans toit, au coeur de l’hiver. Alors Ree prend la route et affronte la neige, la nuit, le froid, et surtout l’hostilité des autres membres du clan, qui n’aiment pas qu’elle vienne poser des questions. Car Jessup était " le meilleur fabricant de blanche " du coin, et sa disparition est forcément liée à cette activité.

Pourquoi ce choix?
Parce que l'été il fait chaud, et que l'histoire de cette gamine qui part à la recherche de son père armée de sa seule dignité vous glace le sang.



Crépuscule sanglant de James Carlos Blake.
Résumé :
Ce livre raconte l'Odysée de deux frères, Edward et John Little, dans l'Ouest sauvage de 1840. Les premiers souvenirs d'Edward remontent au jour où leur père, Daddyjack, les a contraints, avec leur mère et leur soeur, à quitter la Géorgie : il avait poignardé un homme dans un bal car il le trouvait trop entreprenant avec son épouse. C'est le début d'un long périple sanglant qui voit les deux frères tuer leur père à l'instigation de leur mère, puis se lancer sur la piste de leur soeur qu'ils retrouvent dans un bordel de la Nouvelle-Orléand, avant de la perdre à nouveau.

Pourquoi ce choix?
Sans doute le bouquin le plus violent de Mr Blake; c'est dire ! On suit avec fascination le tragique destin de ces deux frères, en se demandant où l'horreur s'arrêtera...


Plop de Rafael Pinedo
Résumé :
Plop! C'est le bruit qu'il a fait en tombant dans la boue. Plop. C'est le nom dont on l'affublera désormais au sein de la tribu. Le Groupe qui l'accepte évolue dans un monde d'après : déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante. Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou. C'est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste. Mieux qu'une provocation, un livre impitoyable. Plop...

Pourquoi ce choix?
Simple. Dur. Cruel. Trois mots qui suffisent à résumer le monde de Plop, né et mort dans la boue, et dont voici l'histoire, contée avec un sens saisissant de l'économie. Un récit à l'os, court et particulièrement bien rythmé qui vous happe (à la gorge) pour ne plus vous lâcher. On découvre le monde d'après, comme dans "la route", mais là où Mc Carthy tentait de nous arracher des larmes, Pinedo s'en prend directement à nos tripes – et tape beaucoup, beaucoup plus fort ! Une claque salutaire, sans concession aucune de la première à la dernière page. Une leçon que je ne suis pas près d'oublier.

Knockemstiff, par Donald Ray Pollock
Résumé :
Couvrant une période allant du milieu des années 1960 à la fin des années 1990, les histoires, toutes reliées entre elles, qui composent 'Knockemstiff' présentent une série de personnages récurrents tous abattus, déprimés et dépravés, mais indéniablement, irrésistiblement réels. Restitués dans leur Américain vernaculaire avec un style éclatant et un sens de l'humour aussi noir que désabusé, leurs vies déglinguées et souvent violentes sautent à la gorge du lecteur avec une force inexorable. Un père gonfle son fils de stéroïdes pour pouvoir revivre par procuration son existence de bodybuilder raté. Un paysan taré et solitaire tombe sur un frère et une soeur en train de forniquer, se sent irrésistiblement attiré et se joint à l'action...

Pourquoi ce choix?
Un recueil de nouvelles noires et déjantées, à la hauteur du meilleur (ou du pire !) d'un Bukowski ou d'un Fante qui aurait déserté L.A. pour "ploucville", trou-du-cul de l'Amérique... sauf que Knockemstiff (je vous laisse traduire) n'est pas un bled sorti de l'imagination de l'auteur, pas plus que ses habitants (enfin, pas tous), non, ils existent pour de bon, le plan du patelin figure d'ailleurs au début de l'ouvrage. Les titres des nouvelles parlent d'eux-mêmes : "lard", "speed", "bactine", "assaillants"... Tout le monde vit, morfle, se défonce et meurt, jamais proprement à Knockemstiff. Il y aurait de quoi pleurer des larmes de sang si ça n'était le plus souvent à pisser de rire (jaune, forcément). Ah, encore une chose : avant d'écrire, Pollock a bossé près de quarante ans comme ouvrier dans une papeterie, alors autant dire qu'il connaît les livres et l'écriture !

Et on recommandera aussi les belles rééditions de l'oeuvre du génial Will Cuppy chez Anatolia (Le Rocher), pour s'instruire en s'amusant – ou l'inverse, c'est selon.
Alex de Pierre Lemaitre
Résumé :
Infirmière intérimaire, Alex est une jeune femme sans trop de problèmes, bien dans sa peau, très mignonne, à qui la vie semble sourire et pourtant, alors qu’elle est en train de flâner dans une boutique, elle remarque un homme qui attend devant la vitrine du magasin. Cet homme, elle l’a déjà vu dans la journée et à plusieurs reprises, de là à penser qu’il la suit, il n’y a qu’un pas qu’elle franchit pendant quelques instants, pour se dire après qu’elle se fait des idées.
Elle continue sa journée et rentre enfin chez elle le soir venu, à pied, histoire de profiter jusqu’au dernier moment, mais alors qu’elle arrive près de chez elle, elle est enlevée et conduite dans un entrepôt. Son ravisseur est un homme d’une bonne cinquantaine d’années, celui-là même qui la suivait, il affiche dès le départ une détermination sans bornes à vouloir la regarder crever.
Par « chance » pour la jeune femme, un homme a vu son enlèvement et a prévenu là police. C’est le commandant Camille Verhœven qui est chargé de l’enquête, en compagnie de Louis et Armand, ils vont tout faire pour tenter de sauver celle qui est encore dans leur tête la « victime ».

Pourquoi ce choix?
Il y avait eu Robe de marié, il y a Alex. Lu en quelques heures au mois d’avril dernier, le dernier polar de Pierre Lemaitre continue de me hanter. Cet auteur manipule ses personnages, piège le lecteur en permanence pour le conduire dans des certitudes qu’il finit par démonter. En point d’orgue à ce roman, une fabuleuse confrontation dans un service de police digne du film « Garde à vue ». Lemaitre est un dramaturge. Il a le scénario dans la peau.
Où puise-t-il ses idées ? Je ne le saurai jamais. C’est bien la seule chose qui me dérange dans son écriture.

PURGE de Sofi Oksanen.
Résumé :
En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. 
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix. 
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?

Pourquoi ce choix?
Même si ce roman a reçu toutes les distinctions et n’a plus besoin qu’on le soutienne, j’ai été subjugué par son efficacité froide, cette manière presque clinique de nous raconter une histoire, sans fioriture, sans excès, flirtant avec le meilleur du roman noir sans jamais vraiment se l’avouer.


TAXI, TAKE OFF & LANDING, de Sébastien Gendron.
Résumé :
Hector Malbarr est un homme moyen en tout, pleutre à souhait, minable dans le maniement des langues étrangères et des armes. Son existence explose dans le VIP Lounge de l'aéroport de Copenhague. Une bombe, prénommée Angie - une de ces femmes qui n'existe qu'en maillot de bain dans les magazines - vient lui annoncer leur prochain mariage, dans une île paradisiaque et perdue, de l'autre côté du monde. Certes, Hector ne connaît pas cette femme. Certes, il doit se marier bientôt, mais pas avec celle-là. A bien y regarder... entre sa promise et la nouvelle, il y a une bonne vingtaine de kilos de différence, un doux parfum d'interdit et l'assurance quasi certaine d'une aventure érotique à se démettre un rein. Hector se lève donc, et la suit.

Pourquoi ce choix?
Une sorte de James Bond mâtiné de dialogues de Bertrand Blier (j’hésite entre Les valseuses et Préparez vos mouchoirs). Un roman bourré d’humour, idéal pour les chaudes nuits d’été et pour oublier la proximité touristique et familiale sur la plage.
LE MUR, LE KABYLE ET LE MARIN, d’Antonin Varenne.
Résumé :
Un voyage âpre dans le temps : 1957-2009. Dans les mois le père s'était décidé à dire son "refus" de partir pour l'Algérie, et la sanction qui s'ensuivit : l'affectation dans un DOP, un de ces lieux destinés à la " recherche du renseignement par la torture ". Le talent d'Antonin Varenne a fait le reste. Un exercice sur le fil de l'émotion et du besoin d'exorciser. Le Mur, le Kabyle et le marin... Un combat contre l'oubli. 2009. Sur un ring, un boxeur observe sans complaisance l'adversaire qu'il va affronter, un gamin de vingt ans...

Pourquoi ce choix?
Après Fakirs, Antonin Varenne nous revient avec un roman noir impeccable, avec ce style hard-boiled qui est désormais le sien et une narration à vous prendre aux tripes. Non, non, ne dites rien : lisez son prologue, on en reparle après. Et puis, rien que pour le titre…


Mes deux coups de cœur ou plutôt mes deux coups de poings pour cet été ont été écrits par deux écrivains hors normes. Sans passer par l’agence minable d’un détective alcoolique, ni par un flic usé prêt à taper un rapport bon pour un scénario de série télé, ces deux auteurs font appels à des héros incroyables, marginaux, attachants, inoubliables, pour les plonger dans un univers impitoyable et soumis à une course contre la montre.
Pour notre plus grand plaisir.
Savages de Don Winslow
Résumé :
Ils sont trois : Ben, docteur en botanique et marketing, Chon, mercenaire féru d’armes sophistiquées, et Ophelia (dite O), une bimbo que l’on aurait tort de prendre pour une idiote. Ce trio à la Jules et Jim produit de l’hydro, un cannabis cultivé hors sol, sans matières organiques. Ils vivent fort bien (sexe, volley-ball, bière et dope) de leur petit commerce à Laguna Beach, Californie du Sud, jusqu’au jour où la reine du Cartel de Baja décide d’éliminer cette concurrence qui fait tache dans son empire. Le trio refuse avec panache l’offre de rachat et la belle vie californienne tourne au cauchemar quand O. est kidnappée… Après ça, le roman devient vraiment méchant. On y retrouve l’humour dévastateur qui est la marque de Winslow, l’esprit de la Nouvelle vague dans les dialogues du trio et la violence implacable propre au trafic de la drogue qui a fait le succès de La Griffe du chien.

Pourquoi ce choix?
Don Winslow, l'auteur américain du plus grand roman de ces dix dernières années (je veux parler de « The power of the dog ») vient de récidiver son coup de génie avec « Savages », moins ambitieux, mais tout aussi jouissif. Don Winslow explose le genre, révolutionne le récit, invente une nouvelle langue, et nous passionne avec une histoire à la Jules et Jim version « Scarface ». « Savages » est un thriller ultra moderne qui rend soudain bien ringarde la production courante et pléthorique de polars gangrenés par les vieilles ficelles, les styles scénaristiques et les recettes marketing calibrées pour le grand public.

Mon deuxième coup de cœur est français. Le tir est venu de là où je ne m'y attendais pas.
3 jours à tuer, par Louis Lanher
Résumé :
Maximillion Cooper, l’ego aussi gonflé que le moteur de sa Bugatti, n’a aucun doute : cette année il va s’offrir l’Ultimate Race. L’Ultimate Race : 3000 kilomètres de bitume entre Paris et Marrakech, les pilotes les plus rapides, les bolides les plus affûtés, trois jours d’adrénaline. Et pour Maximillion, trois jours de rédemption, à la recherche de sa part d’humanité, à la vitesse d’un corps en chute libre. Deux obstacles semblent pouvoir le séparer de la victoire : Kurk, le géant inuit au volant de sa Corvette, et un mystérieux garçonnet, Grégory, qui hante les couloirs de sa mémoire. Alors que les étapes défilent, se dévoile dans l’angle mort de Maximillion, une enfance de tyran, puis une adolescence faite d’humiliations infligées par son rival et ancienne victime. Entre Maximillion et Grégory, il y a Zoé, point d’effondrement gravitationnel des deux hommes. Les rivaux enroulent leurs identités dans une fuite vertigineuse vers cette éternelle fiancée. Les univers se télescopent, les époques se superposent et Maximillion plonge Grégory dans ses souvenirs, pour une lutte à mort. À l’issue de ces 3000 kilomètres de course dans le dédale de sa personnalité en bribes, qui prendra le dessus, l’amoureux éperdu ou le double psychopathe né d’une usurpation ?

Pourquoi ce choix?
Louis Lanher, coutumier de l'autofiction (pas du tout ma tasse de thé) aborde le genre comme s'il avait soudain pété les plombs en plein quartier de Saint Germain au milieu d'une tablée d'intellos bien pensants à coiffure volumineuse et têtes à claques. « 3 jours à tuer » est un attentat littéraire. Je ne raconterai pas l'histoire pour ne pas trahir le twist final très lynchéen. Incroyablement bien écrit pour un thriller de cette trempe, habilement construit, dopé et violent à souhait, parfois même à mourir de rire, ce roman va vous emmener à plus de 200 km/h là où vous n'êtes jamais allés.
Bonne vacances.

Un employé modèle de Paul Cleave
Résumé :
Christchurch, Nouvelle-Zélande. Joe Middleton contrôle les moindres aspects de son existence. Célibataire, aux petits soins pour sa mère, il travaille comme homme de ménage au commissariat central de la ville. Ce qui lui permet d'être au fait des enquêtes criminelles en cours. En particulier celle relative au Boucher de Christchurch, un serial killer sanguinaire accusé d'avoir tué sept femmes dans des conditions atroces. Même si les modes opératoires sont semblables, Joe sait qu'une de ces femmes n'a pas été tuée par le Boucher de Christchurch. Il en est même certain, pour la simple raison qu'il est le Boucher de Christchurch. Contrarié par ce coup du sort, Joe décide de mener sa propre enquête afin de démasquer lui-même le plagiaire. Et, pourquoi pas, de lui faire endosser la responsabilité des autres meurtres.

Pourquoi ce choix?
J'ai lu cette production Sonatine un peu à retardement, et déjà bardée de commentaires dithyrambiques. De fait, mon attente (assez gigantesque) a été un peu déçue, mais je recommande malgré tout ce roman qu'on pourrait un peu hâtivement apparenter à Dexter. Comme Dexter il travaille chez les flics, comme Dexter il est serial killer le soir, mais à la différence de son homologue américain, ce néo-zélandais affiche un profil d'attardé mental qui constitue sa meilleure couverture, en vertu du principe selon lequel on ne se méfie jamais des idiots (ce que l'on pourrait appeler le syndrome "Usual Suspects"). Ajoutez à ça une mère insupportable et une scène d'émasculation proprement illisible pour la gent masculine, tant on sent la froideur de la lame sur son entrejambe, et vous obtenez un ovni dont le faux rythme et le faux suspense vous embarquent assez sûrement.

L'Année où j'ai vécu selon la Bible, par A.J. Jacobs
Résumé :
Ne vous y trompez pas : A. J. Jacobs n'est pas un religieux. C'est un juif new-yorkais tout ce qu'il y a de plus laïque qui, au départ de cette aventure, ne sait pas grand-chose de la Bible. Mais frappé par la résurgence de la foi et le nombre croissant d'Américains déclarant prendre les Ecritures au pied de la lettre, il s'est mis à douter. Serait-il possible qu'il passe à côté d'une expérience humaine essentielle ? Pour en avoir le coeur net, il va lire la Bible et tenter de la suivre aussi littéralement que possible. Observer les dix commandements. Aimer son prochain. Mais aussi ne pas se raser les coins de la barbe, jouer de la harpe à dix cordes, lapider les adultères, dire la vérité en toute circonstance... au grand dam de ses proches. Empreint de respect autant que d'irrévérence, le voyage spirituel qui découle de cette expérience et des rencontres qui la jalonnent est à la fois drôle et profond, personnel et universel. Que vous soyez croyant, agnostique ou athée, il pourrait bien changer votre regard sur le livre le plus influent de l'Histoire.

Pourquoi ce choix?
Ou le docu-roman d'un agnostique, lointainement d'origine juive, qui décide sur un coup de tête de vivre son quotidien selon les préceptes de l'Ancien Testament, à commencer par une stricte application du Décalogue, les dix commandements de Moïse. Évidemment, très vite, cela vire à l'absurde, et l'invitation des textes sacrés jusque dans les coins les plus reculés de son intimité - puis-je honorer ma femme ce soir, ou ne puis-je pas ? - au cauchemar. Un cauchemar hilarant, on l'aura compris. "Et le cinéma, j'y ai droit ou pas ?".
Le principe m'a tellement emballé qu'il m'a inspiré depuis un mien projet, sur lequel je plancherai l'hiver prochain. Quand mes lectures me donnent des démangeaisons dans le clavier, elles n'en sont que plus savoureuses encore.


C’est ici que l’on se quitte de Jonathan Tropper
Résumé :
Qu'est-ce qui est pire que d'aller enterrer son père ? Réponse : passer les sept jours suivants enfermé avec sa propre famille de dingues... Pour Judd, qui nage en pleine déprime, cette semaine de Shiv'ah pourrait être la pire de sa vie. Famille, je vous hais ! Heureusement, il y en a au moins un qui n'est plus là pour voir ça...

Pourquoi ce choix?
D’accord, ce n’est pas le meilleur Jonathan Tropper (après celui-là lisez « Le livre de Joe », un régal), mais les romans de cet auteur, c’est l’équivalent du millefeuille en cuisine : même confectionné sans génie, qu’est-ce que c’est bon ! Héros tourmenté, personnages secondaires pittoresques, roman psychologique à rebondissements : la recette est toujours la même et les répliques, toujours aussi savoureuses :
« Papa est mort.
— Et comment le vit maman ?
— Maman ? C’est maman. Elle voulait savoir s’il fallait donner un pourboire au type des pompes funèbres. »

Les bisons de Broken Heart de Dan O’Brien
Résumé :
Quand Dan O'Brien s'installe dans le ranch de Broken Heart, il réalise son rêve : vivre au pied des terres indiennes de Sitting Bull. Mais, en un siècle, les Grandes Plaines ont été stérilisées par l'agriculture et l'élevage bovin. Pour rétablir l'écosystème originel de ses terres, O'Brien imagine l'impossible : élever des bisons dans leur milieu naturel... Sur les pas de Jim Harrison, Dan O'Brien nous offre une ode au Grand Ouest américain.

Pourquoi ce choix?
Des plaines à perte de vue, l’odeur de l’herbe sèche, le martèlement du sol par les sabots : il y a tout ça dans le roman. C’est un peu comme ces films diffusés en odorama : on est dans les Grandes plaines à la fois de corps et d’esprit. Rectification : en fait, ce n’est pas un roman, mais un récit, celui du combat qu’un homme va mener pour réintroduire le bison là où ce mastodonte vivait autrefois par millions avant d’être anéanti par les fusils de Buffalo Bill. Pas besoin d’avoir une fibre écolo pour apprécier le livre. Le goût de personnages attachants (j’inclus les bisons dedans) et l’envie de découvrir les mille et un tracas que pose l’élevage de ce drôle de bétail suffit.

Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach
Résumé :
Univers à première vue délirant qui trouve sa tragique explication à la fin du roman, space opera non militariste, Des milliards de tapis de cheveux est un choc. L'histoire ? De la SF apparemment classique. Les rebelles qui ont tué l'Empereur immortel - au pouvoir depuis cent mille ans ! - découvrent de bien étranges secrets. Ils s'efforcent de comprendre pourquoi une planète entière est dévolue à la fabrication de tapis de cheveux. Et pourquoi des vaisseaux emportent ces ouvrages de toute une vie de tisseurs, non vers le palais de l'Empereur comme ils le croyaient, mais vers une destination inconnue...

Pourquoi ce choix ? Gil Prou
un roman de science-fiction dont le titre indique à lui seul qu’il est atypique et se moque des règles inhérentes à ce genre de littérature. Ecrit par le romancier allemand Andreas Eschbach , « Des milliards de tapis de cheveux » intrigue dès la première ligne. Et ce n’est que le début d’une longue et passionnante découverte…
Résumé de l’intrigue : nous sommes dans le système de Gheera. Une civilisation archaïque est organisée depuis des millénaires autour d’une exigence simultanément étonnante et simple : les hommes passent leur vie à tisser des tapis avec les cheveux de leurs épouses et concubines. Soigneusement élaborées par la Guilde des Tisseurs, ces architectures composées de milliards et de milliards de cheveux doivent décorer le palais d’un Empereur qui règne depuis des millénaires sur un agrégat de planètes et de systèmes stellaires très variés.
Le roman est composé de 17 chapitres qui mettent régulièrement en scènes des personnages différents. Cette multiplicité invite progressivement le lecteur à se poser de plus en plus de questions au rythme des découvertes successives qui parsèment l’ouvrage. L’Empereur est-il mort comme certains le prétendent ? Et dans ce cas, pourquoi doit-on continuer à tisser ces milliards de tapis ? Vont-ils vraiment vers le Palais du souverain absolu de cette colossale confédération d’astres épars ? Quels secrets cache (ou cachait s’il est mort désormais) l’Empereur ?
Chaque réponse étant une nouvelle question, l’auteur élargit son propos à travers une pertinente réflexion sur le pouvoir ; sujet toujours d’actualité !
A la fin du livre, l’apparente absurdité d’une logique austère digne d’un état totalitaire nous replonge en nous-mêmes, mettant l’accent sur certaines de nos failles les plus intimes. Récit kafkaïen dans un monde où la capacité de raisonner semble pétrifiée depuis des siècles, ce roman est exceptionnel.
Vous ne l’oublierez pas…


Les Vautours de Joël Houssin
Résumé :
Les Vautours, ce sont les équipes spécialisées qui sillonnent les voies rapides, toutes sirènes hurlantes, dans leurs camions réfrigérés, à la moindre annonce d'un accident bien pourvu en victimes ! David Toland, le héros, travaille en indépendant et refuse de s'intégrer au Département central des collecteurs, trust tout puissant de la profession ; il a même des scrupules qu'il dissimule derrière un cynisme de façade savamment entretenu. Mais le DCC et ses grands patrons sont-ils aussi délicats ? Attendent-ils toujours la mort du donneur quand il y a urgence ? S'efforcent-ils vraiment de venir en aide à l'accidenté agonisant ? Or, justement, la femme d'un p.-d.g. a besoin d'un coeur d'urgence...

Pourquoi ce choix? Oksana
un roman dans lequel je me suis plongée, impatiente de vouloir découvrir la suite de l'histoire, dès les premières lignes jusqu'à la dernière page.
L'action ne manque pas de ressort et se construit sous trois angles parallèles.
Auréolé du « Grand Prix de l’Imaginaire » en 1986, ce roman a été réédité en 1999. Joël Houssin est écrivain et scénariste. Sa série policière : « Dobermann », s’est concrétisée au cinéma avec le film légendaire, réalisé par Jan Kounen en 1997.
Résumé : L’intrigue se situe dans un futur proche. Dans un climat sombre et révélateur de tout ce que peut imaginer l’Homme lorsque le profit devient une religion trop exigeante. Le style d'écriture précis et épuré, érige un récit d'une compréhension fluide tout en conservant l’impact d’un roman choc.
Les "vautours" est le surnom des collecteurs, prélevant rapidement les organes des victimes décédées lors de crimes ou d’accidents de la route, pour les vendre aux hôpitaux. Steve Odds est à la tête du Département Central des Collecteurs, le puissant syndicat multinational. David Toland est un indépendant, talentueux et téméraire, il est aussi le seul concurrent avéré de cette centrale sans scrupule.

Le parrain de Katmandou de John Burdett
Résumé :
L'inspecteur Sonchaï Jitpleecheep est chargé d'enquêter sur un meurtre sanglant commis dans un quartier chaud de Bangkok. Frank Charles, célébrissime réalisateur de Hollywood, a été assassiné de manière barbare : l'homme a été éventré, trépané, et une partie de son cerveau a semble-t-il terminé dans l'estomac de son agresseur.
Même si la résolution de cette affaire spectaculaire pourrait lui valoir une promotion, Sonchaï a d'autres soucis en tête. Voilà des mois qu'il est devenu le consigliere de Vikorn, son patron dans la police et mafieux à ses heures perdues, et qu'il se rend à Katmandou pour acheter de l'héroïne à un lama tibétain charismatique en exil au Népal. Le temps où Sonchaï Jitpleecheep était le seul policier intègre du pays est bel et bien révolu...

Pourquoi ce choix ?
Je suis un inconditionnel de cet auteur anglais qui connaît si bien l'Asie. Son héros, Sonchaï, un flic métis mi-thaï/mi-américain dont la mère tient une bordel à Bangkok est un personnage super attachant, sans cesse tiraillé entre sa culture occidentale et orientale. Après "Bangkok 8", "Bangkok Tattoo", "Bangkok Psycho", c'est le 4ème volet de la série... Je suis plongé dedans.

Respire de Tim Winton
Résumé :
Bruce Pike est un jeune Australien à peine turbulent, un rêveur d'eau, un questionneur de respiration dont le meilleur ami, une tête brûlée, s'appelle Loonie. Fascinés par la puissance de l'océan et leur propre endurance, les deux garçons découvrent l'extase de la suffocation, pulvérisent les règles, bravent le danger et se trouvent un mentor dont l'addiction les mènera à courir des risques qu'ils n'auraient jamais imaginés. Roman sur un âge d'or, celui des découvertes et de la fièvre de vivre, Respire est également une oeuvre subtile et remarquablement profonde sur le souffle, celui qui manque, que l'on retient, que l'on exhale ou que l'on exalte.

Pourquoi ce choix?
Un auteur australien qui raconte merveilleusement les grands espaces. Ce roman sur la rivalité/amitié entre deux adolescents, fans de surf, est superbe tant dans l'écriture que dans la construction. Je vous jure que l'on tourne la dernière page avec la larme à l'oeil.
Régle numéro 1 de Robert Crais
Résumé :
Quand des bandes rivales venues d'Europe de l'Est sèment la terreur et les cadavres dans les beaux quartiers de Los Angeles... Un thriller aussi oppressant qu'efficace, qui nous dévoile les zones d'ombre de Joe Pike, fidèle acolyte d'Elvis Cole. Le LAPD est sur les dents : Frank Meyer, un homme d'affaires sans histoires, est sauvagement assassiné avec toute sa famille. Seul témoin : Ana, la fille au pair serbe, qui agonise à l'hôpital. L'enquête piétine, jusqu'au jour où l'agent Terrio découvre un lien qui unit Frank Meyer à Joe Pike. Les deux hommes sont d'anciens mercenaires. De vieux amis aussi... Déterminé à venger la mort de Meyer, Pike va se replonger dans un passé qu'il pensait enterré à jamais... Meurtres, prostitution, enlèvement d'enfant, trafic d'armes... Pour lutter contre la mafia serbe, Joe Pike devra en apprendre les codes. Règle numéro un : être prêt à tout sacrifier, même les siens...
Pourquoi ce choix ?
Parce que cet auteur américain a un talent fou, beaucoup d'humour... C'est presque l'anti-James Ellroy. Ses livres se dévorent à toute vitesse. Si vous êtes un peu fatigué des derniers Michael Connelly, Robert Crais devrait vous redonner le sourire.


La Patrouille de l'Aube de Don Winslow
Résumé :
Boone Daniels ne pense qu'au surf. Avec sa " patrouille" - quatre garçons et une fille qui les vaut tous -, il affronte les vagues tous les matins. Pour assurer son quotidien spartiate, il est détective privé. Boone a l'air cool, comme ça, mais un drame passé le ronge: quand il était flic, la petite Rain disparu, et elle n'a jamais été retrouvée. La défenestration d'une strip-teaseuse lui donne l'occasion de se racheter: chargé de l'enquête, il met au jour l'exploitation de très jeunes clandestines mexicaines dans les champs de fraises de l'arrière-pays. Et cela juste au moment où l'on annonce la plus grosse houle jamais vue sur la plage de San Diego... un vrai rêve de surfeur. S'il la manque, c'en est fini de la patrouille de l'aube. Voici un roman ample comme une vague, entre ombre et lumière, fraternité limpide et trafics sordides. Thriller dur traversé par des flèches d'humour, il évoque avec générosité une certaine Amérique, caractérisée par l'idéal de liberté et la mixité ethnique.

Pourquoi ce choix ?
Dans les BD, on utilise des onomatopées pour marquer l'admiration... Là, c'est simplement "Wouhaou !!!" J'ai découvert ce romancier américain via "La Griffe du Chien" sur les narco-traficants et les magouilles de La CIA en Amérique du Sud qui était déjà un sacré livre. Avec "La Patrouille de l'Aube", il arrive à émouvoir le lecteur avec des images simples et dévoile les coulisses de l'Amérique, celle des clandestins, des petits surfeurs sans le sou, des oubliés du grand rêve... Un très "joli" roman policier. Et c'est écrit dans une langue vraiment originale...

Le livre des brèves amours éternelles d'Andreï Makine
Résumé :
Le destin de Dmitri Ress pourrait être mesuré en longues années de combats, de rêves et de souffrances. Ou bien à l'intensité de l'amour qu'il portait à une femme. Ou encore en blessures, d'âme et de corps, qu'il a reçues, happé par la violence de l'affrontement entre l'Occident et la Russie. Cette pesée du Bien et du Mal serait juste s'il n'y avait pas, dans nos vies hâtives, des instants humbles et essentiels où surviennent les retrouvailles avec le sens, avec le courage d'aimer, avec la grisante intimité de l'être. Dans un style sobre et puissant, ce livre transcrit la mystérieuse symphonie de ces moments de grâce. Les héros de Makine les vivent dans la vérité des passions peu loquaces, au coeur même de l'Histoire et si loin des brutales clameurs de notre monde.

Pourquoi ce choix ?
Andreï Makine est né dans un orphelinat en Sibérie en 1957. Il y fera sa première rencontre amoureuse, Kira. Viendront ensuite Maïa, Léonora, Vika... Ces brèves rencontres amoureuses furent des moments de bonheur dans l'enfance et la jeunesse du narrateur qui essayait de croire aux promesses des lendemains qui chantent dans l'URSS d'alors. Un livre de nostalgie, de retour au passé plein de poésie légère et de mélancolie à la russe.

Les destins extraordinaires de Timothée Trimm et de son Petit Journal de Pierre-Robert Leclercq
Résumé :
George Sand, Victor Hugo, Mistral s'honorent d'être cités par lui ; il est le premier à publier des poèmes de Baudelaire ; sa signature dans un journal apporte à ce dernier des dizaines de milliers de lecteurs et des rédactions lui offrent mille fois le salaire quotidien d'un ouvrier ; du champagne à la margarine, des firmes se réclament de son nom, qui est aussi donné à une danse ; dès qu'il paraît sur le boulevard, on l'acclame. Et ce personnage, assez important pour que les frères Goncourt reconnaissent qu'il est « l'homme le plus lu » de son temps, est tombé dans l'oubli. Né en 1815 dans une famille d'officiers d'Empire, destiné à une carrière militaire qu'il abandonne par refus d'une injustice, il devient détective au service de Vidocq et rédacteur dans divers journaux, jusqu'à être de la création du Petit Journal, un quotidien où, sous le pseudonyme de Timothée Trimm, il crée un journalisme populaire d'un incroyable succès.

Pourquoi ce choix?
Lespés est né en 1815 et meurt en 1875. Il fut caporal, détective avec Vidocq, rédacteur sans le sou, avant de participer en 1863 au lancement du "Petit Journal". C'est un quotidien dans lequel sous le pseudonyme de Timothée Trimm il invente un journalisme populaire qui connaît un grand succès grâce à ses chroniques. Victor Hugo le lisait. La France le lisait. Il fut le journaliste le plus lu de son temps applaudi à l'époque, oublié aujourd'hui. Une belle biographie
documentée.
Le Diable dans la ville blanche d'Erik Larson
Résumé :
Un homme construit le paradis sur Terre, l'autre y fait régner l'enfer. 1893: l'Exposition universelle de Chicago est l'occasion pour les Etats-Unis de montrer leur puissance au reste du monde. Au coeur de cet événement sans précédent, le célèbre architecte Daniel H Burnham, créateur du premier gratte-ciel, à qui revient la tâche de créer une cité de rêve, la Ville blanche. On attend près de 30 millions de visiteurs, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Houdini, Frank Lloyd Wright ou Thomas Edison. Mais, dans l'ombre de l'Exposition, une autre figure accomplit de bien plus noirs desseins : H H Holmes, un jeune médecin apparemment bien sous tous rapports, en réalité l'un des tueurs en série les plus terrifiants de l'histoire du crime, sur la piste duquel se pressent un inspecteur d'une incroyable ténacité et une étrange association, le Whitechapel Club. Vendu à plus d'un million d'exemplaires outre-Atlantique, bientôt porté à l'écran avec Leonardo DiCaprio, ce document exceptionnel bénéficie d'une construction et d'un sens de l'intrigue dignes des plus grands auteurs de thrillers. Une formidable histoire où l'on constatera, une fois de plus, que la réalité dépasse toujours la fiction.
Pourquoi ce choix ?
Le 1er mai 1893 à Chicago s'ouvrent les festivités de l'Exposition universelle. Des halls énormes abritant les grandes nations, des villages entiers importés d'Afrique, une Grande Roue capable d'emporter 2000 passagers... 27,5 millions de visiteurs en 6 mois.... C'est la construction de cette ville blanche qui est racontée mais aussi l'histoire d'un architecte Holmes, qui est aussi un tueur en série.
J'ai aimé ce livre car il mèle documents sur la construction d'une ville dans la ville pour accueillir l'Exposition universelle et l'enquête pour arrêter ce tueur.

La trilogie des servantes, Tome 3 : La Servante noire de Martine Marie Muller
Résumé :
L’amour est aveugle, qui porte l’un vers l’autre deux jeunes êtres qu’a priori tout sépare : d’un côté, Tancrède, cadet de l’une des plus importantes familles de la noblesse de robe normande ; de l’autre, Sophie, la servante du château. A y regarder d’un peu près, pourtant, ils ont quelque chose en commun, à savoir leur « différence ». Tancrède de Miromesnil est venu au monde avec un handicap physique : il est bossu. Quant à Sophie, née Zénaïde sur quelque île lointaine, elle est également reconnaissable entre tous pour la simple raison qu’elle a la peau noire. Un double événement vient contrarier l’histoire de cet impossible amour naissant. L’annonce de la mort de son frère aîné, qui fait de Tancrède l’héritier présomptif des Miromesnil et lui confère un rôle politique en tant que parlementaire est, en effet, suivie de celle de la jacquerie suscitée par l’instauration d’un nouvel impôt royal dans la région. Tancrède, jeune homme au caractère impulsif et à l’âme romantique, voit dans ce soulèvement des « petits » contre les « gros » le signe d’une revanche sur le sort. Il prend résolument fait et cause pour le peuple et précipite Sophie dans les bras de Jean, un paysan attaché au domaine familial, dont il envie secrètement la vigueur et la beauté. Librement inspiré de la révolte des va-nu-pieds, qui secoua la Normandie au XVIIe siècle, La Servante noire clôt en beauté « La trilogie des servantes ». Tancrède, le « bancroche », comme il n’hésite pas à se nommer, sorte de cousin contrefait de Fabrice à Waterloo, Sophie, servante à la voix d’ange et amante à la dévotion héroïque, mais encore Jean, tour à tour sombre et lumineux, l’abbé Vatelot, discrète conscience politique et morale de la jeunesse révoltée, ou Mme de Miromesnil, mère meurtrie par les disparitions de son fils puis de son mari, et qui cependant se révèle dans l’adversité… Autant de portraits sensibles que ce plaidoyer en faveur de la différence transforme, sous la plume inspirée de Martine Marie Muller, en figures inoubliables.

Pourquoi ce choix ?
sommes au 18ème siècle. Le cadet bossu d'une noble famille normande et une servante noire de la famille s'aiment. Partageant leurs deux infortunes : une couleur de peau et une bosse. C'est un vrai mélo mais ces personnages sont bouleversants et l'époque très bien reconstituée.
Retour à Brixton Beach de Roma Tearne
Résumé :
Alice n'a jamais oublié le sable blanc de Brixton Beach, à Ceylan, où elle a passé son enfance dans l'ombre de Bee, son grand-père adoré, peintre talentueux et taciturne. C'était avant que la guerre civile éclate et ravage le futur Sri Lanka. Depuis, Alice, de mère cinghalaise et de père tamoul, a quitté son "paradis marin" pour fuir en Grande-Bretagne avec ses parents. Dans un paysage froid et hostile, la jeune fille sensible et rêveuse tente de se reconstruire et fait de l'art le support de ses passions et l'horizon de son bonheur. Un bonheur que la rencontre avec Simon comble de manière inespérée. Jusqu'à ce matin de juillet 2005, où la violence croise à nouveau son chemin... Peuplé d'images saisissantes, porté par une langue poétique, le roman de l'écrivain d'origine sri-lankaise Roma Tearne, best-seller en Grande-Bretagne, est une très belle réflexion sur l'exil, mais aussi sur l'amour et sur la créativité, refuge contre la brutalité du monde.

Pourquoi ce choix ?
l'histoire de l'exil d'Alice une petite fille de 9 ans d'origine mi-cinghalaise et mi-tamoule. Elle rejoint son père à Londres. Elle fuit avec sa mère la guerre civile entre les 2 peuples de Ceylan, futur Sri Lanka. L'auteur a vécu la même histoire. Alice c'est elle. Il a fallu se faire à la ville froide et peu accueillante de Londres, à sa pauvreté, aux disputes puis à la séparation de ses parents. Elle en souffrit mais la peinture et la sculpture l'aidèrent. Ainsi que la rencontre de Simon qui sut enfin la rendre heureuse... Jusqu'à ce matin de 2005 où une bombe éclate dans un wagon du métro londonien. Un beau roman riche en émotions.
A suivre ....
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