Pauline Alphen







Février 2011

 

 

 

 

Bonjour Pauline Alphen, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Quelle est votre méthode de travail, avez-vous des petites manies, des rituels au moment d’écrire ?

Je n’ai pas de manies ou de rituels particuliers. Je me concentre assez facilement et je peux écrire partout. De préférence avec mon ordinateur mais j’ai aussi des carnets où je note sans arrêt des idées. Quand je ne peux pas écrire, je prends des notes sur le magnéto de mon téléphone.
Généralement, je travaille dans mon bureau, une cabane dans le jardin, sans téléphone ni internet. C’est un lieu organisé pour écrire, avec des livres, des disques, des objets et des photos que j’aime. C’est la première fois que j’ai une pièce séparée de la maison pour travailler et je l’apprécie énormément. Dédié à l’écriture, cet endroit a une certaine influence « magique » car il me suffit d’en ouvrir la porte pour avoir envie de travailler ! Et puis, les enfants et les chats aiment bien y dormir :)…


D’où vient votre inspiration et à quand remonte-elle ?
L’inspiration ? Est-ce qu’il s’agit de l’envie, de la pulsion d’écrire ? J’ai commencé à 10 ans et après je n’ai plus arrêté.
Quant à l’inspiration quotidienne, elle peut-être alimentée par un tas de choses. La couleur du ciel, une émission entendue à la radio, une lecture, une conversation, une silhouette dans la rue. Et par le travail. On dit qu’il faut 90% de transpiration pour 10% d’inspiration. Ce n’est pas faux. Je dirais que le travail alimente l’inspiration… Et vice versa !


Pourriez-vous nous présenter « Les Eveilleurs » ?
Je ne suis pas du tout la personne la mieux indiquée pour le faire, désolée.  Je suis trop… dedans !


En commençant le 1er tome des éveilleurs aviez-vous déjà en tête le déroulement de toute l’histoire ?
Dans les lignes générales, oui. Mais je ne savais pas tout, je ne sais toujours pas tout, d’ailleurs ! Les personnages et l’histoire me surprennent sans arrêt et je suis toujours en train de la construire, réfléchir, me poser des questions. Même si je sais où je vais et pourquoi j’y vais.


L’histoire des Eveilleurs est longue et complexe, avez-vous jusqu’à présent, rencontré des difficultés particulières ?
Seulement, les écueils inhérents au travail. Le principal étant peut-être que je n’ai pas « d’avance » dans la mesure où Les Eveilleurs est écrit à flux tendu. Je commence à écrire le second volume lorsque le premier est terminé, le troisième lorsque paraît le second, etc… Comme tu le fais remarquer, le récit est long et complexe et il faut donc du TEMPS pour que les choses se mettent en place. Les lecteurs sont impatients, ce que je comprends bien, mais ce temps est indispensable.


Vos personnages ont un vrai potentiel émotionnel, comment sont-ils nés ?
La naissance d’un personnage reste un mystère pour moi. Un mystère et un délice. C’est toujours un moment frissonnant lorsqu’un personnage se révèle.
Souvent, ils surgissent, c’est tout. Ils débarquent dans l’histoire avec leurs caractéristiques, leurs noms, leurs histoires personnelles. Je les vois, je les entends, ils existent. Quand ils apparaissent ainsi, c’est qu’ils ont déjà trouvé leur place dans le récit.
Parfois, mais plus rarement, je créé un personnage parce qu’il est nécessaire pour faire avancer l’histoire. Ce sont les personnages mineurs qui viennent servir la narration mais qui ne sont pas des pivots de l’intrigue.
Je suis ravie que tu fasses mention au potentiel émotionnel. C’est essentiel pour moi, les émotions des personnages et des lecteurs, les relations entres les personnages, les générations… En tant que lectrice, j’ai vécu de formidables émotions, embarquer dans une histoire peut être un voyage extraordinaire, on peut sortir d’un livre, changée. Comme après un voyage, une rencontre.


Toujours à propos de vos personnages quel est la chose que vous avez préférée ?
J’aime les voir naître et évoluer. J’aime lorsqu’ils me surprennent. J’aime lorsque les lecteurs me parlent d’un personnage et qu’ils vivent à travers eux (les personnages à travers les lecteurs et vice versa !).


Pourriez-vous nous donner quelques pistes concernant le tome 3 des Eveilleurs ?
D’accord, mais je crains que cela ne satisfasse pas votre curiosité.
Après « Ailleurs », les jumeaux auront grandi et seront un peu… différents. Nous retrouverons Salicande, nous en saurons plus sur le Nomadstète et les Nomades de l’Écriture, et bien sûr, Blaise, Maya, Blanc-Faucon, Merlin…  Pas satisfaits, hein ?

Qu’auriez-vous envie de dire aux lecteurs qui n’ont pas encore lu vos livres ?
Qu’ils les lisent ! Qu’ils y embarquent comme un entreprend un long voyage, avec désir, curiosité et sans se presser.


Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré ?
La liste serait vraiment longue… Pour les romanciers, j’ai souvent cité l’Illiade et l’Odyssée, Virginia Woolf, Charles Morgan, J.L Borges, Gabriel Garcia Marquez, Clarice Lispector, Marguerite Yourcenar, Jean Giono… C’est interminable ! En ce moment je lis Guy Gavriel Kay et Stephen Lawhead, deux magnifiques auteurs de Fantasy.


Maxime Chattam a écrit « Les Eveilleurs est un de ces voyages qui vous ne voudriez pas manquer » qu’est ce que cela représente pour vous ?
Nous ne nous connaissions pas et Maxime m’a fait là un merveilleux cadeau qui m’a profondément touchée. Les gestes de pure générosité désintéressée sont rares. J’ai depuis découvert le premier volume de son « Autremonde » et j’ai hâte de lire le second !


Quels sont vos projets ?
Outre le troisième volet des Eveilleurs, 2011-2012 devraient voir arriver deux autres romans, plus courts et dans des styles différents. Je vous en dirais plus lorsque les projets seront vraiment conclus, promis !


Merci beaucoup, Paulie Alphen, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci à Plume Libre pour cet échange et pour ce formidable travail de divulgation des livres. Lire et partager ses lectures, donner envie de lire, bravo !
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