Ayerdhal aux Utopiales

 

Novembre 2009









 

 

Ayerdhal a eu la gentillesse de nous accorder une interview lors du festival international de Science-Fiction des Utopiales 2009. Ayerdhal pour ceux qui ne connaissent pas est une boule d'énergie passionné. Il s'est livré sans calcul à nos questions et avec enthousiasme. J'espère que cette retranscription rendra hommage à la qualité de la rencontre.


LES DÉBUTS

Ayerdhal, la première question est un petit rituel sur Plume Libre. Peux-tu nous décrire qui est AYERDHAL, qui se cache derrière AYERDHAL?
On va faire remonter AYERDHAL au rêve qu'a entretenu mon père de changer le monde en déléguant la tâche et les moyens à la génération suivante. Le nom, lui, est venu à l'adolescence. Un soir, j'ai annoncé à mes parents que je ne m'appelais plus Marc mais Ayerdhal".

 

Ce n'est donc pas nom d'écriture alors ?
Non effectivement, il est né longtemps avant que j'attaque mon premier roman.

 

Et cela vient d'où ?
Je l'ai composé bêtement. J'ai pris la première lettre de l'alphabet (à l'époque c'était un A), puis j'ai accolé la dernière, mais je n'ai rien trouvé de rigolo avec le Z. Je suis revenu d'une lettre en arrière, Y, puis j'ai ajouté la deuxième voyelle... Bref, un peu n'importe quoi, qui s'est fini en consonance scandinave.
Mes parents l'ont très bien pris. Mon père a répliqué un truc du genre : "Eh bien Ayerdhal, c'est ton tour de mettre la table" (rire). Ma mère et mes frères ont eu plus de difficultés, mais lui ne m'a quasiment plus appelé Marc. Quand Ayerdhal est devenu mon nom de plume, ma femme a créé le diminutif Yal, qui est devenu mon prénom. Mon père s'y est tout aussi bien fait, le reste de la famille aussi.

 

Comment le démon de l'écriture s'est-il emparé de toi ? Pourquoi ce média d'expression plutôt qu'un autre ?
J'aurais pu choisir la photographie, que j'ai brièvement et lamentablement exercée, d'ailleurs, mais l'écriture a toujours été mon mode d'expression. J'étais timide, j'ai longtemps été de loin le plus jeune de ma classe, je lisais énormément, bref je vivais une sorte d'isolement...

 

Est-ce que la lecture était un refuge ?
Non c'était une découverte. Je ne me suis jamais réfugié dans la lecture. Ça a simplement toujours été le truc le plus nourrissant que je connaisse. Cela désespérait ma grand-mère quand je pinaillais sur un plat, un bouquin à la main, et mon grand-père en rajoutait une couche en lui disant que c'était aussi nourrissant que les pâtes. Bref, j'ai toujours lu et j'ai toujours écrit, j'utilisais l'écriture comme un moyen de communication. Je n'ai jamais pensé devenir écrivain. Pour moi c'était la façon de dire aux gens que je les aimais ou que je les détestais, la façon d'exprimer mes joies, mes peines, de draguer aussi. Cela m'a beaucoup servi, surtout à l'époque où les mômes de mon âge jouaient au foot. J'écrivais de belle phrases pour les filles et, va savoir pourquoi, cela marchait mieux (rire).
Après plein de petits boulots différents et d'expériences diverses, je ne voulais plus travailler pour qui que ce soit ni remonter une boîte, mais je devais quand même rentrer des sous. Une amie qui m'a dit une phrase assez rigolote : "Depuis le temps que tu nous inondes de courriers de 50 pages, tu devrais peut-être envisager d'écrire". Il y avait de tout dans mes courriers : des pamphlets, des poèmes, des nouvelles, des mini essais, alors je me suis dit : "Bon sang, mais c'est bien sûr !". J'ai demandé à ma femme si elle se sentait d'assurer financièrement durant deux ans et, avec son approbation, je me suis lancé dans un roman. Cela a pris évidemment plus de temps, pourtant j'ai eu de la chance. En fait, Pierre Bordage et moi avons débarqué au bon moment au bon endroit, et nous avons été soutenus par les bonnes personnes... ça aide.

 

Justement comment s'est passé ce chemin entre le moment où l'on décide d'être écrivain, l'écriture et la recherche de la maison d'édition ?
J'étais naïf, je n'ai jamais pensé que mon bouquin  pouvait ne pas être édité. Donc j'ai été très surpris par les quatre premiers retours d'éditeurs négatifs (rire). Puis Nicole HIBERT, qui dirigeait la collection Anticipation chez Fleuve Noir et à qui je n'avais pas envoyé le manuscrit (c'est Jacques GOIMARD qui le lui avait passé), m'a appelé pour me dire qu'elle prenait le bouquin, mais que, vu sa taille (720 pages alors que la collection ne publiait que des 184 pages), je devais le couper en 4. Cela m'a quelque peu désappointé.

L'ECRITURE

Quelles sont tes influences littéraires ? Te revendiques-tu d'un auteur en particulier ? Plus général, qu'est-ce qui t'inspire ?
Beaucoup de gens pensent que je me réclame de Frank HERBERT, ce n'est pas le cas. Dune m'a mis une claque quand j'étais encore un jeune lecteur. C'est la première fois, à mon sens, qu'un auteur de science-fiction allait jusqu'au bout des choses. Je ne me réclame pas de lui car nous sommes politiquement aux antipodes, mais il a contribué à mon envie d'écrire.

Mon héros c'est plutôt Normand SPINRAD. Mais il y en a d'autres : Philippe CURVALMichel JEURY, Frederick POHL, John BRUNNER... Bref des auteurs qui écrivaient dans les années 70 des livres engagés, avec une réflexion prospective sur l'humanité et le monde.

En dehors des littératures de l'imaginaire, il y a Sartre qui m'a beaucoup nourri, Camus aussi, et d'autres. Beaucoup d'auteurs de gauche.

 

On te décrit comme "l'homme en colère de la SF française". C'est forcément réducteur mais est-ce que "l'étiquette" te va ou bien justement es-tu contre toute forme d'étiquette ?
Se retrouver sous une étiquette est désagréable. Mais celle-ci est encore plus désagréable pour les autres... car il devrait tous être en colère. Certains le sont, heureusement, et ne manquent pas de l'exprimer. Cette année, par exemple, Roland WAGNER et Sylvie DENIS ont lancé un appel contre la loi HADOPI, suivi par tout le milieu de la SF française et relayé jusque dans l'hémicycle de l'Assemblé Nationale. Mais c'est vrai, oui, je suis souvent en colère et je n'écris que sous la colère.

 

C'est un moteur d'écriture ?
C'est le plus important. "La fonction de l'écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde, et que nul ne s'en puisse dire innocent" Jean-Paul Sartre. Bien avant d'écrire, bien avant de songer à écrire, pour moi c'était déjà là. Cela n'empêche pas de faire rêver le lecteur, de le faire pleurer, de le faire rire... Mais, quand j'aime bien le monde ou quand je l'aime moins, surtout quand je l'aime moins, je lui dois d'expliquer pourquoi.

 

Ce n'est pas un simple divertissement ?
Cela n'a jamais été un divertissement. J'ai décidé d'en faire un métier avec beaucoup d'innocence et c'est devenu un métier de fait, mais j'ai la chance, comme la plupart des artistes, de pouvoir m'exprimer sur le monde et sur l'humanité et d'avoir, de temps en temps, des idées à soumettre. Quel genre d'escroc serais-je si je ne le faisais pas ?

 

Tu avais accordé une interview sur le thème de l'avenir de la science-fiction. Entre 1990, date de la parution de ton premier livre, et 2009, quelle évolution a subi le monde de la SF et celui de la SF française plus particulièrement ?
Plutôt que d'évolution, je parlerais de déliquescence, malgré l'embellie de la seconde moitié des années 90. Cela peut se résumer à : la SF s'est diluée dans les littératures dites de l'Imaginaire. Tout commence lorsque, se cherchant une notabilité, le Grand Prix de la SF Française devient le Grand Prix de l'Imaginaire, reniant la spécificité du genre pour s'ouvrir, sur le papier, à des genres apparentés. Alors que la Fantasy est en train d'exploser, il y a une très mauvaise raison commerciale là-dessous, et une analyse très mal conduite.

La science-fiction est un domaine littéraire très particulier qui s'adresse à un lectorat dont le regard est délibérément critique, analytique et soutenu par des bases scientifiques, que ce soit dans les sciences humaines ou dans les sciences exactes.  Bref, c'est autant une littérature exigeante qu'une littérature de détente, qui meurt gentiment aujourd'hui faute de se revendiquer pour ce qu'elle est et parce qu'il est plus facile, pour s'évader de sa prison de vie, d'aller rêver ailleurs, loin des possibles, comme le propose la Fantasy. Entendons-nous bien : je n'assimile pas la Fantasy à d'autres médias dont la seule vocation est anesthésique. Un chien ne peut pas lire un roman de Fantasy alors qu'il peut regarder la télévision.

 

J'aime bien l'image...
La littérature est le seul art totalement humain. Aucune bestiole ne peut s'émouvoir d'un roman. La SF se porte très mal, mais ce n'est pas la faute de la Fantasy. C'est la faute du pognon. Quand la SF marchait bien, personne n'hésitait à monter des collections et à publier de nouveaux auteurs. Aujourd'hui, le genre marche moins bien, alors que de nombreux lecteurs se désolent de ne plus trouver de livre de SF, tout simplement parce qu'on en publie beaucoup moins et, conséquemment, parce qu'on en écrit moins. Faute de grosses marges, les éditeurs sont passés à autre chose. Mais il y a un autre aspect qui me gène et qui m'agace : La SF d'aujourd'hui est devenue la SF de papy.

 

Dans quel sens ?
Personne ne fait d'effort pour faire œuvre de modernité dans ce qu'il a à donner au lecteur, dans l'écriture, dans l'intégration des différentes sciences qui vont conduire à une histoire de SF. Tu as vu les prix littéraires ?

 

Non
C'est à pleurer de rire. Ce sont des gens qui ont du talent, bon, d'accord, et alors ? Le Hugo récompense un livre de Fantasy pour ado et les autres prix vont à des bouquins qui auraient pu être écrits il y a 20, 40 voire 60 ans. Merde !

 

Est-ce qu'il ne faudrait pas un coté plus "air du temps" dans la SF ? Plus coller aux thèmes actuels ?
Gros problèmes de thèmes et de modernité d'expression, oui. À ce rythme, la SF va devenir le genre littéraire le plus proche de ce que l'Académie Française attend des auteurs. C'est délirant !

 

A quoi ressemble une journée typique d'Ayerdhal quand il écrit ? Avec des horaires fixes ou bien au gré de l'inspiration ?

C'est souvent de 5 ou 6h à  19 ou 20h, rarement moins de 12 heures de boulot d'affilée. J'en oublie très souvent de manger. Le bureau de Sara (DOKE, traductrice, écrivain) et le mien ne sont séparés que de 3m, mais les seules relations que nous avons dans la journée sont souvent orthographiques "Dis, au fait "Enculé" tu l'écris avec un A ou un H ?" (Rire). Nous bossons tous les deux avec deux ordinateurs, un pour la documentation, l'encyclopédie, internet et l'autre pour écrire. Voilà une journée typique de boulot.
Ceci dit, mon dernier bouquin a été publié en 2004, le prochain sort ce printemps, et mes journées n'ont pas toujours ressemblé à ça durant cette période où, même si j'ai pas mal écrit, ça a rarement été dans le cadre professionnel.

 

Justement c'était un besoin de faire ce mini-break ou bien une nécessité ?
J'aurais dû m'arrêter en 97 au moment où j'en avais ras le bol d'écrire. J'aurais dû le faire, mais je ne l'ai pas fait. J'étais avec Jean-Claude  en train d'écrire un livre extraordinaire. Pardon, j'étais avec Jean-Claude (DUNYACH), qui est extraordinaire, en train d'écrire un livre qui s'appelle "Etoiles Mourantes" et qui a eu son petit succès. C'était très agréable, mais j'en avais ma claque. Tout travail, au bout d'un moment, devient lassant et, dans celui d'écriture, tu es dieu et maître à bord, seul compas et seul matelot. Peut-être que la collaboration avec Jean-Claude  à quatre mains et surtout deux cerveaux, deux regards, m'a empêché de m'arrêter quand je n'en pouvais plus, justement parce que c'était une aventure hors du commun ? Bref, j'ai fini par plonger pour de longues années de dépression. Mon problème tenait en un mot qui finit par concerner tout un chacun : lassitude. J'ai écrit "Transparences" péniblement. Qu'il soit devenu un bon bouquin qui a bien marché tient essentiellement à mon bagage pro, je crois. J'avais des choses à dire mais pas tant que ça. Une fois Transparences bouclé, je me suis retrouvé face au néant, et les médocs n'y changeaient rien. Un jour, j'ai quitté ma femme en parfait sagouin et je suis parti de chez moi comme un voleur.

TRANSPARENCES

Concernant "Transparences" on sent pourtant comme une grâce notamment sur le chapitre d'introduction, véritable merveille d'écriture.
C'est peut être aberrant ce que je vais dire car il n'y a rien de religieux en moi, mais, parfois, on est touché par la grâce. Quand j'ai écrit le premier chapitre de "Transparences", je n'ai jamais été aussi bon de ma vie. Et j'ai ressenti quelque chose de similaire en écrivant certains passages de "Résurgences"... qui est un peu la suite de "Transparences", dans la mesure où je mets en scène les mêmes personnages.

 

Pourquoi être passé au thriller ? Est-ce un changement durable ou bien vas-tu revenir à la SF ?
Toute ma carrière, je suis passé d'un bouquin à l'autre en essayant de faire des choses différentes. Je n'avais jamais songé à écrire dans le réel parce qu'il me semblait plus efficace de décaler les histoires, que ce soit dans la science-fiction ou l'anticipation, pour amener le lecteur à réfléchir sur le monde contemporain par la métaphore.
C'est en lisant le premier tome des "futurs mystères de Paris" de Roland C. Wagner " que j'ai eu mon premier sujet totalement contemporain. Le thriller s'est imposé de fait.

 

"Résurgences" est donc une sorte de suite de "Transparences" et se passe dans le réel. Qu'en est-il de l'après "Résurgences" ? Un retour à la SF ?
Après "Résurgences", j'écrirai un thriller plus court, auquel je pense depuis des mois et dont les personnages commencent à se bousculer dans ma tête. Je me suis engagé dans un certain nombre de collaborations sur les années qui arrivent, mais, comme il faut que je mange, je vais commencer par le polar en solo (rire). Et cela me permettra d'être tranquille et de consacrer mon temps aux uns et aux autres. Ceci dit, quatre des cinq projets que j'ai en tête sont des romans de SF.

 

"Résurgences", est-il fini d'écrire ?
Non il n'est pas terminé. Il sort en février 2010 (fini depuis, parution repoussée à début avril). Je suis en train d'écrire la fin... non, en fait la fin est déjà écrite. J'écris les chapitres qui me manquent (rire). Il sort au Diable Vauvert.

 

"Au diable Vauvert", est un bon éditeur. On y trouve beaucoup de livres transgenre et c'est cela qui est génial.
C'est un excellent éditeur. Au delà de cela, entre Marion (MAZAURIC) et moi il y a seize ans d'amitié. Elle m'a fait énormément travaillée. Je lui dois beaucoup techniquement. C'est-à-dire qu'elle m'a appris à regarder mon propre travail, à revenir dessus et à le rendre plus efficace.

 

Ils font des rééditions en ce moment justement ?
Elle va quasiment tout rééditer. Elle a acquis les droits sur onze titres de mon fond. Il y en quatre qui sortent là (novembre 2009), deux autres en mars 2010, le reste suivra.


UTOPIALES

Est-ce ta première fois aux Utopiales ?
Non, je n'ai raté que les trois dernières. J'ai rencontré Bruno DELLACHIESA il y a très longtemps quand il a organisé le premier festival du genre, qui ne s'appelait pas encore Utopiales, au Futuroscope. Ce que Bruno a réussi au départ est exceptionnel. Aujourd'hui, cela a pris une autre dimension, celle d'un salon de l'agriculture (rire). J'exagère mais il y a un aspect un peu trop surfait à mon goût, mais bon il n'y a que moi que cela gène, donc on s'en fiche (rire).


DIVERS

Comment expliquer que la SF rame un peu en littérature alors qu'au cinéma c'est le carton absolu ?
On va être très clair. Grosso modo, n'importe quelle vache peut regarder un film alors que lire nécessite un effort.

Il n'y a pas que la SF qui trinque en matière de littérature. La SF trinque un petit peu plus parce qu'il semblerait que les gens ne soient pas très heureux de vivre dans le monde tel qu'il est et qu'ils ont davantage besoin de s'évader que de réfléchir. Dans quelques années, cela va s'inverser, peut-être même très vite (2-3 ans). Pour l'instant, ils ont besoin de rêver et ce n'est pas la SF qui fait le plus rêver, au contraire, elle est angoissante car elle montre les limites des modèles. Quand tous les autres genres tournaient à une moyenne de 2000-2500 exemplaires par titre, la SF était le seul au-dessus de 10 000. Le hic c'est que cette moyenne ne bougeait pas. Il y avait un lectorat captif, donc les éditeurs étaient assez contents d'avoir une collection de SF. Puis les actionnaires ont exigé des rentabilités supérieures et les collections spécialisées ont été sabrées. Et aujourd'hui, pour la première fois depuis

l'existence des collections de SF en France (1949), la SF est devenue un genre où on peut publier un excellent livre d'un excellent auteur et ne pas dépasser 800 exemplaires. Cela n'encourage pas nos amis éditeurs à se mouiller.

J'ai eu cette discussion l'an dernier avec Pierre Bordage qui disait qu'il avait fait des livres plus ancrés dans le réel pour attirer le lecteur vers son univers.
Je suis pour.

 

Votre opinion en tant que lecteur et en tant qu'auteur sur le début des lecteurs d'eBooks ? Ainsi que sur la peur du piratage qui en découle.
La peur du piratage ? Soyons franc, plus la loi est contraignante vis-à-vis du piratage, plus celui-ci va devenir attractif, ne serait-ce que par esprit de rébellion, mais surtout parce que le prix de vente des ouvrages va rester hors de portée de la plupart des bourses. Par ailleurs, faire connaitre une œuvre en la diffusant gratuitement est beaucoup plus rentable que de la tenir au secret par des coûts prohibitifs. En outre, le problème d'un auteur n'est pas le piratage électronique de son œuvre, mais la portion congrue que le système de diffusion, éditeur inclus, entend lui laisser sur la commercialisation numérique de ses ouvrages.

 

La grande mode actuellement est à la littérature jeunesse. De plus en plus d'auteurs, notamment dans le domaine de la SF, ont une double casquette d'auteurs pour « adultes» et d'auteurs « jeunesse ». Est-ce que la littérature jeunesse serait un domaine qui vous tenterait ?

Cela fait très longtemps que cela me tente, sauf que je n'ai pas les compétences. Je suis admiratif des auteurs comme Jean-Marc LIGNY ou Pierre BORDAGE qui passent de l'écriture pour adulte à celle pour jeunesse sans aucun souci.
D'une façon générale, malheureusement, je crains que la double casquette ne soit l'effet du besoin irrépressible qu'ont les auteurs de bouffer, quand il est si difficile pour eux de vivre décemment de leur plume dans certains domaines littéraires.

 

Êtes-vous un « gros » lecteur de roman ? Est-il facile quand on est écrivain de se détacher de la mécanique de narration des autres auteurs pour savourer un roman ?

J'étais un très gros lecteur avec, longtemps, une moyenne d'un livre par jour, jusqu'à une interruption de deux ans à la fin des années 80.
Ces dernières années, je ne me suis pas interrompu, mais j'ai levé le pied, essentiellement parce que j'avais un peu de mal à me remettre à bosser sur mes propres ouvrages. En ce moment, je ne lis pas trop, environ un livre par semaine, mais, bénéficiant des conseils de deux sélectionneuses hors pair, je ne lis que du tout bon.

 

Vos derniers coups de cœur, tant au niveau roman, BD, cinéma, peinture...)?

En roman, c'est Catherine DUFOUR avec "Outrage et rébellion", "World War Z" de Max BROOKS, "Le club des policiers yiddish" de Michael CHABON, "Suprématie" de Laurent McALLISTER (Jean-Louis TRUDEL & Yves MEYNARD).
En cinéma, mes derniers coup de cœur sont en train de sortir en France, il y a le Mickael MOORE ("I Love Capitalism"), "Bons baisers de Bruges" est un film qui m'a fait mourir de rire et "Enfermés dehors" qui reste, pour moi, le chef-d'œuvre du chef d'œuvre de Monsieur DUPONTEL. Si un jour il a besoin d'un type pour lui faire le piédestal, je lui ferai.

 

Vous avez le mot de la fin.
J'aimerais que cela ne s'arrête jamais.

La page Facebook officiel d'Ayerdhal

 

 Du même auteur Biographie, chronique, interview



 

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