Utroi Wendall

 

 
 
Wendall Utroi

 

Bonjour Wendall Utroi, pouvez-vous nous présenter votre nouveau roman La loi des hommes ?
La loi des hommes - Wendall Utroi    Bonjour Stéphane, bonjour aux lecteurs de Plume Libre et merci pour l'invitation.
Il s'agit d'un roman difficile à cataloguer, même si le fait qu'il se déroule surtout en grande partie dans l'Angleterre victorienne le propulse dans le genre polar historique. Je préférerais dire un polar noir dans un contexte historique. Mais je joue sans doute sur les mots.
Le roman débute en 2018 avec Jacques, un cantonnier qui va découvrir dans une tombe vieille de cent ans, des notes manuscrites rédigées en Anglais. Elles vont amener Jacques à prendre connaissance d'une enquête étrange, restée secrète jusqu'alors, afin de protéger la Couronne d'un scandale immense.



Comment est née cette histoire ?
    La naissance fut longue et assez particulière. Elle prend sa source à la lecture d'un « fait divers » qui a bousculé mes convictions d'enquêteur de police à la retraite. Sans jamais penser à écrire un roman sur le sujet, j'ai cherché à en savoir plus. J'ai une fâcheuse tendance à être curieux, surtout quand les faits vont à l'encontre de mes certitudes. Façon délicate de dire que j'ai un côté têtu.
De fil en aiguille, l'intérêt pour le sujet qui en amenait d'autres a grossi. J'ouvrais un tiroir qui donnait sur trois suivants, et je me suis retrouvé, sans y prendre garde dans un Londres que je connaissais peu.
Un matin, tout ce que j'avais lu, visionné, découvert, appris, s'est mis en place, un peu comme un puzzle. Je devais écrire ce roman ! Alors j'ai inventé l'enquête, l'inspecteur Wallace et les protagonistes, il me restait à les fondre dans l'Histoire et le décor.


Depuis notre dernière interview, vous êtes édité aujourd'hui chez Slatkine & Cie. Cela a changé quoi dans votre façon de travailler par rapport à vos débuts en numérique sur Amazon ?
    Cela a tout d'abord fait descendre mon trouillomètre bien en dessous de zéro. J'étais heureux de signer avec Slatkine, mais j'allais découvrir un monde qui m'était inconnu.
Pour ce roman, j'ai réduit le nombre de personnes qui m'assistent d'habitude en phase d'écriture, afin de laisser la part belle à la maison d'édition.
Pour ce qui est du processus lui-même, je dois dire que je travaillais déjà de la façon dont mes éditeurs (ils sont deux) voulaient que je procède. Ecriture d'un synopsis, fiches personnages, petit résumé de chaque chapitre.
Ce qui a vraiment changé, c'est la phase éditoriale, elle est plus poussée que ce que je pouvais faire seul. L'histoire a gagné en fluidité il me semble et en qualité.


Dans La loi des hommes, le personnage de l'inspecteur Wallace et le Londres de cette époque sont tellement prenants qu'on aimerait y replonger, peut-on espérer un préquel avec l'inspecteur Wallace ou un roman sur un de ses acolytes dans le futur ?
    J'ai eu un plaisir immense à m'immerger dans cette période, elle me rappelait des livres lus adolescent, certains films, et puis j'aime Londres. Wallace, comme d'autres personnages, ont fait l'objet d'un travail pointu, bien plus que ce que je faisais auparavant. Je les aime tous et j'ai songé un instant à me retrouver à nouveau au milieu de ce petit monde imaginaire. Mais, pour être honnête, je n'aurais sans doute jamais le temps d'écrire tout ce que je voudrais. Je crains de m'enfermer dans un registre, me retrouver prisonnier d'un héros ou d'un genre. Donc, vous l'aurez compris, cela m'étonnerait fort que j'y revienne un jour. J'aime créer des personnages, cela fait partie de l'immense plaisir que je prends à écrire.
Pétrifier les mots pour en sortir la chair, les torturer pour qu'ils suintent l'émotion, j'ai cette prétention.


Dans la période actuelle avec ces confinements, est-ce pour vous une période de création ou est-ce l'inverse ?
    Le confinement est pour moi synonyme d'enfermement. Quand j'écris, je peux rester cloîtré des jours, des semaines dans mon bureau sans le moindre souci, mais souvent de novembre à février. Le reste de l'année, je profite un peu plus de la nature. Ma plume s'éveille quand les feuilles tombent et s'endort aux premiers bourgeons.
On pourrait donc croire que je suis dans une période de création, mais il n'en est rien. M'enfermer dans mon bureau tandis que l'on me dit que je ne peux pas sortir ou si peu, j'ai l'impression d'une double peine et le cœur n'y est pas.


Quels sont vos projets ou prochaine actualité ?
    Je suis un peu dans l'expectative, le moment n'est pas génial pour la sortie d'un premier roman en édition traditionnelle. Cette aventure jusque là est magnifique, mais les lecteurs sont-ils au rendez-vous ? Ai-je ma place dans ce monde ? Je suis quelqu'un qui doute beaucoup, cela a des avantages, mais aussi des inconvénients.
Côté écriture, je laisse donc un peu le temps aiguiser mon envie. J'avais trois projets qui auraient pu me motiver, mais un autre vient d'émerger, plus prégnant. Je le laisse maturer.
Sinon, j'aurais vraiment aimé rencontrer les lecteurs, ils sont ceux qui me donnent l'envie d'avoir envie.


Merci Wendall, on vous laisse le mot de la fin.
    Merci à vous, à Plume Libre, aux lecteurs, libraires, blogueurs, à mon éditeur. Vous ne vous en rendez peut — être pas compte, mais c'est vous qui écrivez mon histoire de romancier. Et à bientôt j'espère au détour d'une dédicace quand cela sera de nouveau possible. ♥


 Du même auteur : Biographie, chronique, interview



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