Samuel Delage

 

 

 

 

Samuel Delage





On commence à bien te connaître donc on ne va pas te demander de te présenter, mais peux-tu nous raconter ce qui s’est passé dans ta vie d’écrivain entre la sortie de Cabale Pyramidion et ce nouveau roman, Arcanes Médicis ?
    L’entre-deux livres est toujours la genèse de nouveaux projets chez moi. Des projets souvent associés à l’écriture, et davantage encore. En l’occurrence, après Cabale Pyramidion, tandis que je rédigeais la v2 d’Arcanes Médicis, j’ai créé le site internet « Les Petits Mots des Libraires » afin de mettre en avant la profession de libraire et la qualité de leurs conseils via notamment leurs petits mots accrochés aux couvertures. Ainsi, la communauté de libraires dispose d’un outil fédérateur leur permettant de rayonner davantage et de fidéliser leurs lecteurs. Chaque année, les libraires peuvent également devenir jury du Prix Les Petits Mots des Libraires et défendre leurs coups de cœur. La prochaine édition se prépare en ce moment d’ailleurs.


Arcanes Médicis - Samuel Delage On retrouve dans ce roman le duo, Yvan Sauvage et Marion Evans, déjà présent dans tes trois derniers opus. Faut-il en conclure qu’il ne peut avoir un Delage sans Sauvage/Evans ?
   
 Le duo va vivre encore de nouvelles aventures, mais le prochain Delage se fera sans eux. Il faut créer la surprise de temps en temps ;-). Ce sera un one shot, un pur thriller psychologie, féminin.


Considères-tu Yvan Sauvage comme ton alter ego littéraire ou du moins une personne fantasmée que tu aurais aimé être ?
   
Dans ce personnage, il y a forcément des bribes de l’auteur. Façonné depuis des années, avec un univers que j’affectionne et qui me fascine, l’art, parfois, la sensibilité de l’auteur apparait sans filtre. Monsieur Sauvage a tout de même un tempérament téméraire que je lui envie


Après toutes ces années avec eux comment vis-tu ta relation avec ces personnages ? Serais-tu capable d’en tuer un, à la mode Game of Thrones ?
    Je suis très attaché à mes personnages, au-delà même de ce que je pensais avant de lire cette question. Imaginer en sacrifier un serait terrible. Je n’y avais pas encore songé, j’éprouverais un sentiment proche de celui de perdre un ami très cher. Ce serait une véritable blessure. Voilà qui devrait rassurer mes lecteurs… mais attention, je peux changer ;-).


Sur tous les lieux mythiques d'Italie, pourquoi avoir choisi la Villa Médicis ?
   Le plus haut lieu de l’histoire de l’art au monde, français de surcroit, c’était une destination incontournable pour Yvan Sauvage et Marion Evans. J’avais ce sujet en tête depuis le départ ou presque. Cet endroit représente tout ce que sont mes personnages. Avoir eu la chance d’y séjourner pour nourrir l’intrigue du récit, c’était une expérience inoubliable. Les portes de la Villa Médicis m’ont été ouvertes pour Yvan Sauvage et Marion Evans… finalement, je leur dois + que j’imagine à ces deux-là.


Qu’est-ce qui te fascine tant dans la Villa Médicis ?
   
Ce lieu hors du temps, telle une île au-dessus de la ville éternelle est le seul au monde à offrir la possibilité à un collège d’artistes privilégiés d’être en harmonie totale avec leur discipline, dans des conditions exceptionnelles. Il faut le vivre pour s’en apercevoir, j’ai eu cette chance pour un court séjour, et c’est toute cette énergie que je tenais à partager dans Arcanes Médicis. Je garde des souvenirs à vie de ce que j’ai vécu et reçu de jour comme de nuit à la Villa Médicis.


Pourquoi ce huis-clos à ciel ouvert ? C’était le point de départ de faire ce genre de huis clos ou c’est venu après
   
J’ai immédiatement conçu ce livre sur la base du huis clos, tant la Villa s’imposait comme un théâtre indispensable et fascinant. Je me souviens qu’à bord de l’avion qui me menait à Rome je relisais pour la énième fois de nombreux articles que j’avais collectés à propos de la Villa. Ma certitude de faire de cet endroit un véritable univers pour mon récit était totale. J’étais dans la peau d’Yvan Sauvage à ce moment-là… je n’ai pas trouvé Marion Evans à mon arrivée, mais j’ai trouvé la clé des souterrains et les accès au sommet de la Villa. J’étais transporté, totalement transporté. C’est ce que j’ai souhaité transmettre avec passion.


À ce propos d’où est partie l’idée de ce roman ?
    À Rome, on ne lève pas une pierre sans tomber sur une découverte archéologique historique, un peu comme en Égypte. Rome est la synthèse de ce que l’art et l’histoire peuvent proposer de plus important au monde. Nécessairement, ce terreau allait être très fertile pour mes héros, et j’ai pu introduire discrètement quelques éléments majeurs qui vont conditionner des changements de premier ordre pour mes personnages… ils figureront directement dans le prochain ouvrage les concernant… et aussi peut-être en avant-première dans l’adaptation audiovisuelle Arcanes Médicis.


Certains écrivains font des mind map, par exemple, pour décrire le cheminement du roman (comme Franck Thilliez, par exemple). Comment as-tu procédé pour ce roman ?
  
   Tout comme le fait Franck Thilliez, peut-être à cause de notre formation commune d’ingénieur dans les systèmes d’information, j’utilise de nombreux outils tels que le mind mapping associés à quelques méthodologies propres à la conception de scénarios. Outils et méthodes sont des clés importantes dans mon processus créatif. Outre le fait que cela apporte un côté rassurant, cela me permet de prendre davantage de recul pour torturer mes sujets afin d’en obtenir le meilleur jus. À chaque roman, mes méthodes et mes outils évoluent, c’est un cheminement épanouissant et une perpétuelle quête artisanale de l’aventure qu’est l’écriture.


Quelles sont tes activités scénaristiques en ce moment ? 
  Plus que jamais j’associe mes travaux de romancier à ceux de scénariste. Deux casquettes sur une seule tête, deux approches à considérer avec distinction mais qui s’apportent mutuellement. Je travaille sur un projet d’adaptation audiovisuelle d’Arcanes Médicis dans un format 90 minutes et je prépare également deux projets de série TV, procédural bouclé et feuilletonnant sur la base d’épisodes de 52 minutes.

Peux-tu nous parler un peu plus de tes activités autres qu’écrivain ? 
À côté de l’écriture, à présent devenue mon activité principale, j’anime des ateliers d’écriture auprès d’établissements scolaires. La créativité est sans limites et elle se développe dès le plus jeune âge. C’est un immense plaisir de partager ma passion et mon expérience en collège, lycée et auprès d’universitaires. Découvrir l’étincelle créative dans le regard de futurs auteurs donne un sens supplémentaire à mon activité. Et quand je sors de mon bureau ou des writing rooms de scénaristes, c’est surtout pour prendre l’air, être en contact avec la nature, course à pied, 10, 20 ou 30 kms par semaine, en forêt, sur les bords de mer ou à la montagne suivant les possibilités.


Sur les réseaux sociaux, tu as partagé l'information de l'adaptation de ton roman à la télévision, comment est née cette aventure ?
    Le chemin du roman à l’écran est toujours très sinueux et imprévisible. C’est au détour d’un projet de série TV pour lequel je travaille avec une production, qu’une place s’est faite pour Arcanes Médicis. Rien de prévisible donc, mais une heureuse perspective.


Quels sont tes derniers coups de cœur ciné, livres ?
    Coup de cœur ciné, quand on a aimé les BD… « Les vieux fourneaux » 

Coup de cœur livre, My Absolute Darling  de Gabriel Tallent. Une claque magistrale. Une influence évidente sur ce que je vais écrire à présent. Des personnages puissants.

Coup de cœur Série, (j’ajoute la série à la question), la toujours aussi exceptionnelle « Bureau des Légendes », pour moi, peut-être la meilleure série française jamais écrite.


 
 Du même auteur : Biographie, chronique, interview
 

 

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