Jane Harper

 



Jane Harper

 

Bonjour Jane Harper, afin de mieux vous connaitre, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?
    J’ai été journaliste de presse écrite pour des journaux australiens et anglais pendant 13 ans. J’ai quitté le journalisme en avril 2015 pour me consacrer entièrement à l’écriture de romans. J’ai commencé à écrire Canicule en 2014 et, en 2015, il a gagné le “Victorian Premier’s Literary Award” en Australie pour un manuscrit non publié.
Je suis née au Royaume Uni et ai vécu en Australie durant 6 ans pendant mon enfance. Ma famille est retournée au Royaume Uni quand j’avais 14 ans et je suis repartie seule en Australie en 2008. Je vis à Melbourne avec mon mari et ma fille.


Vous être journaliste depuis de nombreuses années, qu’est-ce qui vous a décidé à passer de la presse écrite à l’écriture d’un roman ?
    J’ai toujours été une grande lectrice et j’ai toujours souhaité écrire un roman un jour. Pendant des années, je n’ai rien fait dans ce sens et me suis consacrée entièrement à mon travail de journaliste. En 2014, j’ai participé à un concours de nouvelles et mon histoire était parmi les 12 sélectionnées pour “l’Australian Big Issue's fiction edition”. C’était vraiment excitant et cela m’a donné l’impulsion nécessaire pour commencer à réfléchir sérieusement à l’écriture d’un roman. 

J’ai trouvé un atelier d’écriture en ligne de 12 semaines dirigé par Curtis Brown Creative à Londres. Pour mon inscription, j’ai eu l’idée d’une intrigue de meurtre basée dans la campagne australienne qui est finalement devenue Canicule.

Canicule - Jane HarperCanicule, votre roman, vient de paraître en France aux éditions Kero, pourriez-vous nous le présenter ?
    Canicule est un thriller d’ambiance situé dans une communauté agricole touchée par la sécheresse en Australie. L’agent fédéral, Aaron Falk retourne dans sa ville natale à contrecœur pour les funérailles de son meilleur ami d’enfance et il est entraîné dans les évènements entourant sa mort. Pendant que les habitants luttent quotidiennement dans la chaleur, Falk est obligé de se confronter à cette communauté qui lui a tourné le dos des années plus tôt. Et pendant qu’il creuse autour de la mort de son ami, une ancienne affaire non résolue vieille de 20 ans menace de refaire surface.

Comment vous est venue l’idée de ce roman ?
    Je voulais juste écrire le genre de livres que j’aurais aimé lire. J’aime les livres au rythme rapide avec une énigme et quelques retournements de situations tout du long. Par exemple, j’aime le livre de Gillian Flynn, Les apparences et les auteurs comme Lee Child. J’ai eu l’idée d’une intrigue autour de la mort soudaine et choquante d’une famille de fermiers dans une communauté en difficulté. J’ai travaillé le début et la fin avant de commencer à écrire et j’ai construit le reste autour.


Pourquoi avoir décidé de situer votre roman dans une petite communauté rurale du sud-est de l’Australie ?
    Je voulais baser mon roman en Australie car je sentais que le cadre lui donnait naturellement une ambiance et fonctionnait parfaitement avec l’intrigue que j’avais en tête. L’Australie est unique de bien des façons mais je pense que beaucoup de thèmes explorés dans une petite ville sont en fait très universels. Des petites communautés, des voisins qui doivent travailler ensemble pour faire face aux défis locaux et le fait que le voisin connaisse davantage de choses sur vous que vous ne le souhaiteriez ; les habitants de petites communautés très différentes racontent tous ces choses-là.


L’intrigue fait remonter d’anciens secrets bien enfouis qui permettent de fréquents flashbacks. Pourquoi ce choix ?
    J’aime les livres avec plusieurs lignes d’intrigue donc j’étais impatiente d’essayer cela dans mon propre livre. Les flashbacks m’ont aidé à faire revivre le passé ce qui donne un sentiment d’immédiateté au lecteur. Pendant l’écriture de mon roman, j’ai testé plusieurs chapitres avec ou sans flashbacks et j’ai ressenti que les flashbacks fonctionnaient mieux.

En commençant l’écriture de votre roman, aviez-vous déjà en tête les différents rebondissements et notamment cette fin (totalement inattendue) ? 
    Oui, j’ai travaillé le début et la fin avant de commencer l’écriture et j’avais aussi quelques points clés et rebondissements. Ces éléments n’ont jamais changé du premier jet au livre publié mais de nombreux autres points ont évolué. Le reste du roman a évolué autour de ces points clés tels que les personnages et le déroulement de l’intrigue.


Aaron Falk est un personnage énigmatique, comment est-il né ?
    Je voulais un personnage qui avait une connexion forte mais complexe avec la ville et son passé. De bien des façons, il est lié à sa ville natale et à ses habitants mais il a également beaucoup évolué et changé depuis qu’il en est parti. Je voulais qu’il soit en contraste avec tout le monde et avec tout ce qu’il trouve à son retour, mais en même temps il comprend la ville et les gens d’une manière que les autres ne pourraient pas. C’est un étranger et un autochtone en même temps.


Canicule est traduit dans plusieurs pays, vous attendiez-vous à un tel succès ?
    Honnêtement, non ! J’aurais été ravie de voir mon roman publié juste en Australie alors une publication dans autant de langues pour les lecteurs du monde entier, c’est fantastique.


Votre roman est également en cours d’adaptation au cinéma, pouvez-vous nous en dire plus ?
    Les droits cinématographiques ont été acquis par la société de production américaine Pacific Standard, qui est dirigée par l’actrice Reese Witherspoon et la productrice Bruna Papandrea. Il s’agit de l’équipe à l’origine des films tels que Gone girl et Wild, ils ont lu mon manuscrit fin 2015 avant même sa publication en Australie. L’intérêt de Pacific Standard est fantastique et une chose que je n’avais même jamais envisagée pourrait se produire. Cela a donné un réel coup de pouce au roman et aidé à la propagation du bouche à oreille. Beaucoup de choses doivent être réunies pour qu’un film se fasse, mais j’adorerais voir mon livre sur grand écran.


Vous serez présente en avril pour le festival Quais du Polar de Lyon, comment préparez-vous votre rencontre avec vos lecteurs français ? 
    Je suis impatiente de venir aux Quais du Polar. C’est tellement excitant de pouvoir rencontrer les lecteurs français et de parler avec eux du roman. Je serai très intéressée de savoir ce qu’ils en pensent et s’il y a des choses qui les ont « connectés » au cadre australien et aux personnages.


Quels sont vos projets ?
    Je travaille sur mon deuxième roman dans lequel mon personnage principal, Aaron Falk, sera de retour. Un autre mystère situé dans le bush australien. C’est différent de Canicule mais similaire dans le ton et le ressenti avec divers rebondissements tout du long.


Merci Jane Harper, nous vous laissons de mot de la fin.
    Je voudrais remercier tous les lecteurs, libraires et blogueurs français qui ont choisi mon livre et j’espère qu’ils l’apprécieront. Je suis particulièrement reconnaissante à ma merveilleuse maison d’éditions française, Kero, pour leur fantastique soutien et tout le travail qu’ils ont fourni pour que le roman soit entre les mains des lecteurs.

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