Johana Gustawsson

 

 

 

Johana Gustawsson

 

 

 

Bonjour Johana Gustawsson, afin de mieux vous connaître, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?
Je suis une Marseillaise d’origine catalane, mariée à un suédois et qui vit à Londres… Autant dire qu’à la maison, c’est un peu les Nations Unies ! Je suis journaliste de formation, télé d’abord, puis presse pour me retrouver au plus près de mes premières amours : l’écriture. Est ensuite venue ma collaboration avec la comédienne Laëtitia Milot, une biographie Je voulais te dire, puis un thriller On se retrouvera, qui m’ont permis de rencontrer mon éditrice, Lilas Seewald, que j’appelle d’ailleurs ma fée de plume. Block 46 est mon premier roman en solo.


Qu'est-ce qui vous a poussé à l'écriture ? Et pourquoi dans le thriller ?
Lorsque j’avais sept ans, ma mère m’a mis entre les mains un Agatha Christie : La Mystérieuse affaire de Styles. Ma mère était institutrice et elle avait entendu dire que la prose de la Reine du Crime était très formatrice pour les lecteurs en herbe. Evidemment, je suis tombée éperdument amoureuse d’un célèbre détective au crane en forme d’œuf… Et le virus de l’écriture n’a pas tardé à pointer son nez…

Votre roman Block 46 est paru aux éditions Bragelonne, pourriez-vous nous le présenter ?
En suède, à Falkenberg, le commissaire Bergström retrouve le cadavre nu et gelé d’une femme aux abords de la plage d’Olofsbo. Au même moment, à Londres, la ténébreuse Emily Roy, une célèbre profileuse, enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps sauvagement mutilés ont été abandonnés dans les bois d’Hampstead, au nord de la ville. Ils présentent les mêmes mutilations que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras. C’est étrange, ce serial killer qui change soudain de type de proie et de lieu de chasse, n’est-ce pas ? S’agit-il en fait d’un tandem de sociopathes ? Les nombreuses questions que soulèvent les deux affaires amènent Emily Roy en Suède, où elle retrouve une vieille connaissance, la tenace Alexis Castells, écrivaine française spécialisée dans les tueurs en série. Ces deux femmes aux personnalités discordantes se lancent à la poursuite de tueurs aussi pervers qu’incontrôlables. Une traque qui les conduit jusqu’aux atrocités du camp de concentration de Buchenwald, en 1944.

Block 46 - Johana Gustawsson Pourquoi avoir choisi de situer l’action en Suède mais également à Londres ?
Ce sont deux lieux qui me définissent aujourd’hui en tant que femme : je partage la vie de mon suédois de mari depuis dix ans maintenant, et je connais bien la Suède et les mœurs de mon pays d’adoption. Quant à Londres, c’est ma ville depuis près de sept ans. Hampstead est mon quartier et j’ai toujours trouvé que ce serait l’endroit idéal pour zigouiller à souhait… Vous voyez combien j’ai l’esprit tordu ?

Un duo féminin un peu atypique accompagne le lecteur tout au long de l’enquête, comment vous est venue cette idée ?
Emily et Alexis sont nées de rêveries éveillées, de traits de caractère ou de vie fantasmés. Elles sont, chacune à leur manière, la femme que j’aimerais être.

 

Comment sont nés vos personnages ?
Mes personnages sont piochés ici et là : un ami, une copine, une personne croisée dans un café, un acteur sur une scène, un regard, une manière de se mordre la lèvre après une discussion embarrassante, une poitrine un peu trop bombée… chaque situation participe à la naissance de mes personnages… qui ne sont plus les miens d’ailleurs, maintenant : je les partage avec les lecteurs et cette idée me rend folle de joie !

Les crimes qui sont commis dans Block 46 sont particulièrement atroces, pourquoi avoir fait ce choix ?
Ma réponse va vous choquer : je n’avais vraiment pas l’impression qu’ils étaient atroces en écrivant !

D’où vous est venue d’idée de combiner deux périodes de l’Histoire ?
Mon histoire familiale est intimement liée à la seconde guerre mondiale : mon grand-père paternel était un héros de la résistance. Il a été enfermé à Buchenwald et a participé à la libération du camp. J’ai toujours voulu écrire sur cette période de l’Histoire et de notre histoire… mais il m’a fallu du temps pour trouver la forme et les personnages qui seraient capables de porter ce fardeau familial.

En commençant l’écriture d’un roman, avez-vous déjà en tête les différents rebondissements, y compris la fin, ou vous laissez-vous porter par l’écriture au fur et à mesure ?
Je connais la fin et les moindres méandres et recoins du livre dès le début ! Je suis extrêmement méthodique. Je commence par définir le livre dans ses grandes lignes, puis j’entame mes recherches. Je mets ensuite en place ce que j’appelle le squelette : un plan, chapitre par chapitre, très détaillé, de l’histoire. Vient ensuite l’écriture. Les muscles, les veines, la chair à coudre patiemment sur le squelette.

Qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs qui n’ont pas encore lu votre roman ?
Très humblement : courez l’acheter !

Quelle est la question à laquelle vous auriez aimé répondre et qu’on ne vous pose jamais ?
Vous êtes la sœur de Sophie Marceau, non ?

Quels sont vos projets ?
Ecrire des romans policiers encore et toujours. Je suis d’ailleurs sur le prochain. Emily et Alexis sont de retour ! Yes ! A part ça, j’ai sacrément besoin de vacances !

Merci beaucoup Johana Gustawsson, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci à vous pour cette interview, Delphine. Je voudrais partager avec vous une pensée d’Audrey Hepburn qui me donne des ailes quand je m’emmêle un peu trop les pieds dans la vie. Alors je me la répète en boucle : Ne dîtes pas « Impossible » mais « I’m possible ».

 

 

 

 

Go to top