Gilles Legardinier

 

Gilles Legardinier



Bonjour Gilles, c’est avec un immense bonheur que nous vous accueillons une nouvelle fois sur Plume Libre.
Votre dernier roman, Quelqu’un pour qui trembler, vient de sortir. Pouvez-vous nous le présenter ?

C’est l’histoire d’un homme parti soigner les plus démunis à l’autre bout du monde, qui découvre que la femme qu’il a quittée par idéalisme presque vingt ans plus tôt a eu une fille de lui. Cette nouvelle lui fait l’effet d’une bombe. Comment peut-il être père en arrivant vingt ans après ? Comment réapprend-on à vivre dans une société dont on ne connaît plus les codes ? C’est une histoire joyeuse, qui me touche beaucoup, une autre façon de voir ce qui fait de nous les anges gardiens de ceux dont nous sommes responsables – qu’ils soient nos enfants ou pas.


Quelqu'un pour qui trembler  - Gilles LegardinierC’est la deuxième fois dans vos comédies que vous vous mettez dans la peau d’un homme. Est-ce plus facile que de se glisser dans la peau d’une femme ? Avez-vous une préférence au moment de l’écriture ?
Écrire dans la peau d’un homme ou d’une femme n’a aucune importance. Je suis surpris de constater que le fait d’y arriver étonne autant. Le métier d’un auteur consiste aussi à se glisser dans la peau de personnages qu’il n’est pas. Mes excellents camarades qui écrivent des histoires de meurtriers ne sont pas tous des assassins psychopathes ! Je suis un homme, sans l’ombre d’un doute, mais j’écoute les femmes, j’écoute d’ailleurs tous ceux que je côtoie. Lorsque j’écris, je songe aux sentiments de mes personnages, pas à ce qu’ils sont d’un point de vue social ou sexuel. Je pense d’autre part que malgré ce que notre époque tente de nous faire croire pour nous isoler, même si sur les codes, hommes et femmes sont très différents, sur le fond ils sont pas si éloignés.


Vos livres mélangent habilement émotion et humour. Côté humour, où trouvez-vous votre source d’inspiration pour créer des situations totalement déjantées ?
C’est une façon de voir la vie. On peut dépeindre chaque situation sous un angle clinique ou sombre. La vie est dure, essayons de voir ce qu’elle a de drôle, de toute façon, cela ne change rien au travail à faire ! On ne gagne rien à tout peindre en noir. Je suis heureux que mes histoires et les situations que j’imagine fassent rire les gens en leur parlant de choses sérieuses. Cela veut dire que je ne suis pas seul. C’est une excellente nouvelle.


Dans Quelqu’un pour qui trembler, vous abordez beaucoup de thèmes, la parentalité d’abord mais aussi, la relation aux seniors…
Cette histoire parle de ce que l’on transmet, de ce que l’on reçoit, aussi bien de la part de ses aînés que des plus jeunes. La vie est multi-générationnelle et j’espère que mes fables ressemblent à cette réalité. J’ai toujours beaucoup échangé avec les anciens, ils ont souvent plus de réponses, plus de recul, c’est une richesse qui comme beaucoup d’autres dans notre monde, est stupidement gaspillée aujourd’hui.


Vous faites de nombreuses séances de dédicaces. Que vous apportent ces rencontres avec vos lecteurs ?
De la vie. Ces échanges ne sont ni une « rançon d’une hypothétique gloire », ni le témoignage d’une réussite. Avec les gens qui me font l’honneur de venir, c’est un véritable échange qui se noue. Je les écoute, on parle souvent de choses très personnelles, mais joyeusement. C’est un peu comme lorsque vous faites votre marché et que vous tombez sur plein de connaissances. C’est du concentré d’humain. J’ai passé trois ans sur les routes, partout en France et à l’étranger. Rencontrer les gens est un vrai bonheur pour moi. J’ai la chance d’avoir un public exceptionnellement humain et fidèle. Cette année, après trois ans sans week-ends et un bras amoché pour cause de trop de dédicaces, je fais une pause. Ces rencontres me manquent mais je le dois, pour mon travail, pour ma famille, pour ma santé. Mais je suis impatient d’y retourner. Je ne manquerais ce rendez-vous pour rien au monde.


Qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs qui n’ont pas encore découvert votre univers ?
Me vendre ne m’intéresse pas trop. Je m’acharne à faire mon travail le plus honnêtement possible, et j’espère ensuite rencontrer celles et ceux en qui le résultat résonne un peu. Ce monde est rempli d’auto-promo. Ce n’est pas mon créneau. Que ceux qui ne me connaissent pas me laissent ma chance s’ils en ont envie. Ce sont eux qui choisissent. Nous sommes dans des métiers d’offre, et beaucoup de choses sont tentantes. Chacun est libre de venir ou pas. Le plus souvent, ce sont des lectrices et des lecteurs qui me font découvrir à leurs proches, souvent d’une génération à l’autre, parmi les collègues, les amis et la famille. C’est un honneur qui me bouleverse. Il n’y a pas plus puissant que la prescription affective. C’est comme cela que ma grand-mère m’a fait découvrir Le Comte de Monte-Cristo, c’est comme cela que ma femme me fait lire ce qu’elle trouve remarquable. Je trouve très beau lorsque des gens disent qu’ils aiment. Alors modestement, je suis là, et ceux qui en ont envie viendront quand ils le voudront. Je ne suis qu’une proposition.


Vous avez annoncé la sortie d’un nouveau thriller. Ce projet est-il toujours d’actualité ?
En octobre 2016, c’est effectivement un thriller que je proposerai. Il est aussi atypique dans le genre que mes comédies le sont. Je suis impatient de le partager. J’aime l’idée de changer de registre sans lâcher ce que je suis. J’ai commencé avec des thrillers et je suis heureux d’y retourner. Puis en octobre 2017, ce sera à nouveau une comédie ! Et au milieu de tout cela, j’ai quelques surprises en réserve…


Merci beaucoup Gilles.
 

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