Marc Lévy

 

 
 
 
Marc Levy





Bonjour Marc Lévy, Elle et lui est votre seizième roman, vous avez vendu plus de 30 millions de livres dans le monde, quel regard portez-vous sur votre parcours?
J’ai eu beaucoup de chance. Être lu par tant de lecteurs et dans tant de pays me touche profondément et je sais combien je dois remercier ces lecteurs de leur générosité et de leur fidélité. Je m’efforce depuis seize ans de travailler sans relâche pour mériter un peu de cette chance qui m’est offerte. Chaque nouveau livre est une remise en question.



Comment est né votre nouveau roman Elle et lui ?
De l’envie de renouer avec la comédie. D’une discussion avec une de mes amies, actrice connue et qui m’a confié s’être inscrite un jour sur un site de rencontre sous un faux nom pour rompre la solitude dans laquelle elle vivait en dépit de sa notoriété… et vous comprendrez que je ne puisse vous en dire plus à ce sujet.


Pourquoi avoir choisi de remettre en scène les personnages de votre premier roman ?
Parce que j’avais envie de les revoir, de passer du temps en leur compagnie.



Elle & lui - Marc LévyPaul Barton a beaucoup de points communs avec vous ? Est-il votre alter ego ?
Je suis bien trop pudique pour avoir créé un personnage qui serait mon double. Cela étant, il est vrai que Paul est écrivain, maladroit pour ne pas dire gauche avec les filles, qu’il a le vertige et qu’il aime cuisiner.. Maintenant que vous me le dites, peut-être que finalement….


Reverra-t-on Lauren et Arthur ?
On ne peut pas préméditer ce genre de chose. Si je trouve un jour une histoire me permettant de les faire revenir, alors oui.


Votre roman précédent, Une autre idée du bonheur est un road movie à travers les États-Unis d'Est en Ouest, comment avez-vous travaillé pour narrer une telle épopée?
En parcourant d’abord cette route, en partant à la rencontre des personnages qui ont inspiré ceux qui figurent dans le roman. En faisant beaucoup de recherches pour comprendre l’histoire de cette génération qui s’est soulevée spontanément, qui s’est battue pour lutter contre l’apartheid, qui a fait plier l’homme le plus puissant du monde pour mettre fin à une guerre, qui s’est battue pour nos libertés. Parce que je suis attentif aux démocraties qui ne sont qu’apparentes, à la confiscation de nos libertés, à la corruption politique. Parce que je rêve que la jeunesse actuelle se réveille. Si la jeunesse européenne et américaine s’était levée contre la guerre en Syrie, les responsables de ce génocide auraient été combattus.


Vous mettez en scène des couples habituellement : pourquoi avez-vous fait le choix de mettre en scène deux femmes ?
Parce que l’histoire l’imposait. Je voulais parler de la transmission, mettre en parallèle la vie d’une femme qui s’est battue pour la liberté jusqu’à y sacrifier la sienne avec celle d’une autre, qui jouit de toutes les libertés du monde et n’en fait aucun usage.


L'histoire d'Agatha met en lumière une partie méconnue de la fin de années soixante et du début des années soixante-dix : la révolution militante pour les libertés, on est loin du peace and love, pourquoi d'après vous ce combat a-t-il été plus ou moins oublié? Que reste t-il aujourd'hui de cet héritage ?
Parce que les politiques ont tout fait pour marginaliser cette jeunesse, la rendre coupable d’une violence qui en réalité était une violence d’état. Parce que les gouvernants de nos démocraties n’ont jamais eu aussi peur. Le Monde occidental comme sa gouvernance ont véritablement failli changer sous l’impulsion de ce mouvement qui s’est propagé par delà les frontières. Pourquoi croyez-vous que le directeur du FBI à l’époque avait qualifié ce mouvement comme étant la plus grande menace après le communisme. Pourquoi croyez-vous qu’aux États-Unis, comme en Europe la répression policière ait été aussi violente.


Une autre question que pose votre roman c'est jusqu'où peut-on aller pour un idéal ? Si on devait résumer en deux mots Une autre idée du bonheur cela pourrait être liberté et amour?
La question du combat mené au nom d’un idéal est soulevée sous des formes différentes dans plusieurs de mes romans, parfois de manière plus ou moins consciente. Le combat pour la tolérance, le combat contre la haine, contre la peur de l’autre, nourrit le cœur du roman Les Enfants de la liberté  tout comme celui d’ Une autre idée du bonheur, même s’il s’agit d’époques, de situations différentes. Dans un tout autre registre, Andrew Stilmann va jusqu’à risquer sa vie pour un idéal de vérité. D’autres personnages, qu’il s’agisse d’Arthur dans Et si c’était vrai, de Susan et Marie dans Où es-tu ?  de Jonathan dans La Prochaine Fois  et je pourrais continuer la liste, sacrifient tout pour leur idéal amoureux. Alors oui, Liberté et Amour forment un bon résumé.


Une autre idée du bonheur - Marc LévyQuand vous écrivez vos romans, avez-vous en tête une possible adaptation sur petit ou grand écran ? Quel serait votre casting pour Une autre idée du bonheur ou Elle et Lui ?

Non jamais, sinon j’écrirais un scénario. Le fait qu’un roman soit adapté et devienne un film est une nouvelle aventure qu’il faut accepter comme telle. L'histoire est confiée à d'autres auteurs, scénaristes, réalisateurs, les modifications structurelles sont inéluctables. Bref l’histoire ne vous appartient plus. Quant au casting idéal pour ces deux romans, si j’en avais un je le garderais pour moi. Je travaille beaucoup pour faire exister mes personnages sans jamais les décrire, afin de laisser toute liberté au lecteur de les imaginer.


De Et si c'était vrai à Une autre idée du bonheur ces deux titres sont un bon résumé de votre parcours de romancier?
Oui, on peut dire cela. J’ai eu beaucoup de chance, et pouvoir exister par et vivre de ce métier me comble.



Sept jours pour une éternité  et  Les enfants de la liberté  ont été adaptés en BD, comment avez-vous participé à ces deux projets ?
Je suis, depuis l’adolescence, un passionné et collectionneur de bande dessinée, lorsqu’Eric Corbeyran et Espé m’ont proposé d’adapter Sept Jours pour une éternité…, je n’ai pas hésité une seconde.
Pour Les Enfants de la Liberté, les choses se sont passées ainsi. Alain Grand m’avait offert quatre planches qu’il avait réalisées à l’occasion d‘une rencontre avec des élèves au musée de la résistance à Toulouse. J’ ai été touché et suis resté en admiration devant son talent et sa sensibilité. Je lui ai demandé s’il voulait poursuivre et adapter le roman en BD, il a bien voulu et ce fut une belle aventure.


Comment est né votre projet de court métrage pour Amnesty International (La lettre de Nabila) ?

D’abord d’une demande d’Amnesty International de participer à un recueil de nouvelles intitulé Nouvelles pour la liberté, un recueil publié aux Éditions du cherche Midi et au profit d’Amnesty International. Une fois la nouvelle publiée, nous avons décidé d’en faire un court métrage en trois langues (français, anglais et espagnol) qui a servi à la campagne de lutte contre les violences à l’encontre des femmes.


Quelle expérience gardez-vous de votre passage à la Croix-Rouge ? Souhaitez-vous nous parler d'une cause qui vous tient à cœur actuellement ?
C’est une expérience fondatrice qui m’a beaucoup apporté, je serai reconnaissant toute ma vie à la Croix Rouge pour la chance qu’elle m’a offerte. Aujourd’hui, je soutiens plusieurs associations et suis ambassadeur d’Action Contre la Faim. La faim dans le monde n’est pas une fatalité, à force de volonté, de moyens et de résolutions politiques, ce fléau qui tue chaque année hommes, femmes et surtout enfants par millions peut être éradiqué.
 


Vous avez écrit des chansons, notamment pour Johnny Hallyday ? Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?
Écrire une chanson est un exercice de style très particulier et loin d’être facile. Raconter une histoire, faire passer des émotions en si peu de mots… Et quand il s’agit d’écrire pour Johnny Halliday, je peux pour assurer que le stress monte d’un cran. Je remercie d’ailleurs Yvan Cassar, écrire sur sa musique fut un pur moment de bonheur, je le remercie aussi pour son talent, sa générosité et sa patience.


Quels sont vos projets ?
Une pièce de théâtre, une adaptation au cinéma et un roman.


Quels sont vos derniers coups de cœur littéraires, cinématographiques ou artistiques ?
Mr Gwyn d’Alessandro Baricco. Pas pleurer de Lydie Salvaire, Constellation d’Adrien Bosc


Merci Marc Lévy, on vous laisse le mot de la fin.
Merci à vous.






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