Jennifer Holparan

Jennifer Holparan





Novembre 2013

 

 

 

 

 

Jennifer Holparan

 

 

Bonjour Jennifer Holparan, commençons par le rituel de la première interview sur Plume Libre. Pouvez-vous vous présenter ?
Ah, l’exercice de présentation, j’adore ... On a beau se dissimuler derrière ses personnages, on est toujours rattrapé ! Alors, j’ai 28 ans, je vis à Metz en Lorraine. Comme mon héroïne j’aime le punk rock et comme mon héros j’aime un peu trop la pizza. Sinon, quand je n’écris pas, j’essaie d’être artiste et philosophe. J’ai bien dit « j’essaie ».


Comment est venue votre passion pour l'écriture ? Et qu'est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans l'écriture d'un roman ?
J’ai toujours été fascinée par la fiction et j’ai été une jeune lectrice de contes et légendes et romans fantastiques. Mes premiers écrits remontent à l’école primaire, des petites nouvelles, puis de la poésie, des chansons, des pièces de théâtre ... Ado, j’ai correspondu avec mon auteur préféré, Anthony Horowitz qui m’a beaucoup encouragée à persévérer. La progression du format court au roman s’est faite naturellement au fur et à mesure que mon ambition d’approfondir grandissait. Mon premier roman était un fourre-tout fantastique qui partait dans tous les sens et un style, euh ... Bref, vous ne le lirez jamais !

 

Cadaver Sancti est votre premier roman. Comment s’est déroulée la recherche d’un éditeur ? Par quelles étapes êtes-vous passé (entre la phase d'écriture et l'édition) ?
Cadaver Sancti est mon premier roman édité (mais en fait le troisième écrit). Dès qu’il a été terminé, j’en ai inondé les maisons d’éditions ... Sans succès. Un proche m’a conseillé d’essayer les Nouveaux Auteurs. Bingo ! L’éditeur m’a contactée 3 mois plus tard pour me parler des Nouvelles Plumes, son autre projet. Je reçois beaucoup de mails d’auteurs non publiés qui me demandent mon secret : hélas, il n’y en a aucun ! On ne peut que tenter sa chance et espérer rencontrer LA personne qui va croire au potentiel de votre texte.

 

Pourriez-vous nous présenter votre roman ?
C’est l’histoire des retrouvailles d’un prêtre lassé des Vierges qui pleurent du soda et de son amie d’enfance, une enquêtrice de la police d’état du Massachusetts très ... piquante. Sinon, il y a aussi un tueur en série, amateur de saintes martyres et de tatouages, une équipe de policiers très zen, du strip-tease et une super Lamborghini tunée. Un bon scénario pour un film avec Mark Wahlberg, non ?

 

Vos personnages, un duo formé par une flic punkette et un prêtre, sont super originaux. Comment ont-ils pris forme dans votre esprit ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Je dois vous faire une confession. Je suis écrivain comme certains sont spirites : les morts les contactent pour délivrer un message ... Eh bien, moi, c’est pareil. Un matin, Tim et Darcy ont débarqué chez moi, Darcy a posé ses Doc Martens sur mon bureau et Tim a commencé à se servir dans le frigo. Depuis, je n’arrive plus à m’en débarrasser ... Je pense que ces deux-là sont chacun une de mes nombreuses personnalités. Difficile de dire si j’ai eu des influences. Veronica Mars, peut-être ?


Cadaver Sancti - Jennifer Holparan Les nombreux dialogues présents dans votre roman font toujours mouche avec une bonne dose d’humour ce qui les rend très vivants pour le lecteur. Est-ce difficile de travailler des dialogues ? Par rapport à un texte sans dialogue ?
Comme Tim et Darcy parlent en permanence dans ma tête, le plus dur, c’est surtout d’arriver à prendre des notes ! Le nombre de promenades dominicales et de dîners fichus en l’air parce que je devais immédiatement noter ce qui me passait par la tête ... Les dialogues viennent facilement et je n’y reviens presque jamais. C’est le texte autour qui est plus ardu, car je suis perfectionniste et pointilleuse.

 

Votre roman commence par une "histoire drôle" mettant en scène une punk et un prêtre dont la première phrase est "Un prêtre et une punk se retrouvent devant Saint Pierre". Puis la majorité des chapitres ont un titre dans cette même veine qui résume parfaitement le chapitre en question. Comment est née cette idée originale qui surprend au premier abord mais dont on devient vite friand ?
Je cherchais un élément de continuité qui pourrait se décliner tout le long des romans puisque c'est une série. Ce sera présent aussi dans les romans suivants où Tim et Darcy apparaîtront. Je souhaitais quelque chose qui dédramatise le suspense et déconcerte le lecteur pour mieux l'intriguer. Un peu comme le titre d'un épisode de Friends, avec la notion burlesque de la blague religieuse.


Le tueur présent dans votre roman s’inspire des saints de la religion catholique pour mettre en scène ses crimes. Quelles sont les recherches que vous avez effectuées sur le sujet et pourquoi la religion ?
La religion est à la base de tout et il est difficile de lui échapper dans notre société. Même si nous sommes devenus laïcs, des siècles de culture catholique se font toujours sentir dans nos valeurs et nos goûts. Quel meilleur refuge pour un fou meurtrier en marge de la société moderne ? Je n’ai pas été élevée dans la religion mais en grandissant, j’ai été confrontée à ses contradictions jusqu’à développer un profond « je t’aime moi non plus » qui tourne à l’obsession. Art sacré, essais, encyclopédies, textes ecclésiastiques : tout ce qui me tombe sous la main est un élément potentiel d’un futur roman. Pour Cadaver Sancti, j’ai étudié les Saint(e)s, lu les écrits de Ste Catherine et Ste Gemma, discuté avec des religieux et visité de nombreuses églises. Et je peux vous dire qu’elles n’ont pas toutes un excellent vin de messe.


En commençant l’écriture de votre livre, aviez-vous déjà en tête les principaux rebondissements, y compris la fin, ou vous laissez-vous guider au gré de votre inspiration ?
J’ai un calendrier sur mon mur avec jour par jour tout ce qui se passe dans le roman, donc à priori, je sais où je vais. Mais parfois, il m’arrive de prendre des chemins de traverse, d’avoir des idées de dernière minute ... ça dépend de comment sont lunés les personnages !


Etes-vous, vous-même, une lectrice ? Quels sont vos derniers coups de cœur et/ou vos livres de chevet ?
Je suis une lectrice insatiable et une émule ! Tolstoï jalousait Trollope, Proust enviait Dostoïevski ... Sans me mettre au niveau de ces grands hommes, je sais ce que c’est que de hurler de dépit en terminant un Stephen King ... Je suis une grande admiratrice de Lehane et Vargas en particulier. Sinon, dans ma bibliothèque, vous trouverez beaucoup de grands romans américains, anglais et russes, du fantastique, des essais sur l’histoire criminelle et des livres d’art.


Nous sommes devenues complètement fan de vos deux personnages Tim et Darcy et nous avons hâte de lire la suite de leurs aventures qui est d'ailleurs déjà écrite. Justement la sortie de ce deuxième roman est-elle déjà acquise ou est-ce qu'elle est soumise à certaines conditions (comme par exemple le nombre de ventes du premier) ?

Merci, cela fait plaisir ! Le contrat que j’ai signé avec Nouvelles Plumes est sur le long terme, mais je suppose que les chiffres de vente sont un facteur conséquent dans la balance. Donc : achetez le livre !!!


Quels sont vos projets ?
Actuellement, je travaille dur sur la troisième enquête de Tim et Darcy. Je sors d’un roman historique très intense à tous points de vue, aussi bien côté recherches que drame narratif. J’essaie d’alterner ma série de Tim et Darcy avec des écrits plus « sérieux ». J’en ai bon nombre en tête, donc beaucoup, beaucoup de meurtres en projets, pour lesquels j’aurai évidemment toujours un alibi en béton.


Merci Jennifer Holparan, nous vous laissons le mot de la fin.
« Détente » : c’est tout le mal que je souhaite à mes lecteurs lorsqu’ils lisent mon roman. Et aussi un grand merci à l’équipe de Plume Libre pour cette interview !

 

 

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