Le secret
d'Edwin Strafford
Résumé Editeur :
1977 : Martin Radford, jeune historien londonien dont la carrière universitaire a été brisée par un scandale, arrive sur l’île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, un millionnaire sud-américain, qui habite une superbe villa, naguère propriété du mystérieux Edwin Strafford, mort en 1951. Homme politique de premier ordre, promis à un brillant avenir, Edwin Strafford a été en 1908, à l’âge de 32 ans, ministre de l’intérieur du cabinet Asquith, aux côtés de Lloyd George et de Churchill, avant de démissionner brutalement en 1910 et de quitter la vie politique sans explication aucune pour disparaître dans l’anonymat. Les raisons de cette rupture inexplicable sont elles dans le manuscrit de ses mémoires, retrouvé dans la villa ? La lecture passionnée qu’en fait Martin pose beaucoup plus de questions qu’elle ne donne de réponses. En particulier sur le rôle d’Elizabeth, une jeune suffragette - ces militantes activistes qui revendiquaient le droit de vote pour les femmes dans un Royaume-Uni très conservateur - avec qui Strafford a vécu une histoire d’amour passionnée. Fasciné par les énigmes qui jalonnent le destin de Srafford, Leo Sellick propose à Martin de le rémunérer pour éclaircir cette étrange affaire. Mais alors que son enquête progresse, Martin va vite comprendre que cette histoire est loin d’être finie, et que, dans l’ombre, beaucoup ont encore intérêt à ce que le voile ne se lève jamais sur le secret d’Edwin Strafford.
Robert Goddard revient sur le devant de la scène avec un roman dont il a le secret, servi par sa puissance narrative remplie de suspens et de souffle romanesque. A noter qu’il s’agit du premier roman de l’auteur publié en 1986.
Dans Le secret d’Edwin Strafford, c’est Martin, un historien ayant raté sa vie professionnelle et personnelle et qui n’est pas sans rappeler, par certains côtés, le personnage d’Harry Barnett dans Heather Mallender a disparu, qui va mener l’enquête.
Mais ce n’est pas tant Martin qui va vraiment nous intéresser qu’Edwin Strafford, un personnage passionnant. D’autant plus que nous allons le découvrir à travers son journal, une vraie immersion dans la première moitié du 20ème siècle qui nous emmènera notamment dans les coulisses du gouvernement anglais et des suffragettes ou encore de la première guerre mondiale. Sans oublier sa grande histoire d’amour avec Elizabeth, l’élément central de son existence.
J’ai franchement adoré lire ce journal et me suis, même, sentie frustrée qu’il ne soit pas plus long. Tout comme Martin, après en avoir pris connaissance, nous n’aurons qu’une envie connaître le fin mot de l’histoire.
Robert Goddard a l’art et la manière de nous tenir en haleine malgré un rythme relativement lent. On se retrouve comme envoûté par ses mots et malgré la longueur du roman, les pages se tournent d’elles même. Complots, manipulations, trahisons, faux-semblants, vengeance, meurtres sont au rendez-vous. Il conjugue personnages réels et de fiction à la perfection et incorpore à son roman de nombreux faits historiques.
Certes, on aurait pu éviter quelques longueurs afin de donner plus de rythme au roman mais, d’un autre côté, l’écriture de Robert Goddard est tellement agréable à lire qu’au final cela n’a pas beaucoup d’importance.
Encore une fois, je ne peux que vous recommander de tenter l'aventure Robert Goddard.
Le secret d'Edwin Strafford, parution mars 2013 - Éditions Sonatine
Parution février 2014, éditions Le Livre de Poche
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
