Bertrand Puard


Betrand Puard


Bonjour Bertrand Puard, pour notre première interview avec vous, nous vous laissons la lourde tâche du petit rituel de présentation… Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Bonjour ! Je suis un auteur de trente-quatre ans, mordu de littérature et de cinéma, avec déjà une vingtaine d’ouvrages derrière moi dans des styles plutôt variés. En ce moment, je travaille comme un forcené sur Les Effacés, une série qui me tient particulièrement à cœur.


Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’écriture ?
La passion des histoires. Je dois toujours en avoir une dans la tête ou bien je me sens vide. J’ai été un lecteur compulsif et il y a eu ce déclic, à un moment. Et si j’essayai de faire ma propre tambouille ? De me lancer dans la création… Ce déclic m’a poussé de l’autre côté de la page...


Polar, science-fiction, jeunesse …Pourquoi cette diversité ? Est-ce important pour vous de changer de style littéraire ?
Je n’aime pas trop raisonner en termes de style littéraire. En France, on a trop tendance à catégoriser un auteur. On lui colle une étiquette et il a du mal à s’en débarrasser, un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock ! En ce qui me concerne, j’écris ce que j’ai envie d’écrire à un moment donné. Et puis j’aime particulièrement le mélange des genres. Dans Les Compagnons du Sablier, je mélangeais l’histoire et la science-fiction. Dans Les Effacés, le thriller et le roman de mœurs…

Les Effacés - Tome 1 - Toxicité maximale- Bertrand PuardPouvez-vous nous présenter Les Effacés ?
Les Effacés sont des adolescents à part. Leurs parents ont été assassinés, eux aussi auraient dû mourir mais un curieux personnage, Nicolas Mandragore, les a sauvé et recueilli dans une sorte de villa-bunker. A eux cinq, ils vont tenter, lors de cette opération 1, de contrer la propagation d’un virus foudroyant qui menace la France entière. Virus que des personnages haut placés ont diffusé dans un but bien précis...

Comment sont nés Les Effacés ? Sur combien de tomes se dérouleront leurs aventures ?
Il est toujours difficile d’expliquer la genèse d’une idée car c’est une foule de petites choses qui peut me conduire à une belle idée. Pour Les Effacés, il y a tout de même un élément fondateur : une discussion avec un patron en retraite de la DGSE, l’ancien service de renseignement extérieur de la France, le patron de « nos » James Bond… Il m’a confié qu’il envoyait souvent des rapports au Président de la République de l’époque, des rapports sur des sujets divers, le trafic de drogue, la corruption financière, etc. Et que, parfois, le Président soulignait le nom d’une personne dans un rapport et inscrivait, dans la marge du document, « à traiter ». Ce qui signifiait qu’il donnait l’ordre aux services secrets de supprimer cette personne, souvent peu recommandable.
Pour répondre à la seconde partie de la question, le premier cycle comprendra quatre ou cinq tomes. Puis, je l’espère, nous entamerons un second cycle où bien des règles auront changé…

Pour ce premier tome, vous situez l’action en France, c’est assez rare pour être apprécié. Pourquoi ce choix ?
C’est un choix militant ! Je le revendique haut et fort et je suis très heureux d’ailleurs que les lecteurs et les critiques s’enthousiasment à ce propos. Pourquoi l’aventure ne pourrait pas être au coin de la rue ? Les Etats-Unis ont-il l’apanage des thrillers ? La France ne se résume pas à Maigret et à Louis La Brocante.

Pourquoi avoir choisi l’industrie pharmaceutique pour cette enquête ?
C’est un milieu où l’opacité règne en maître, où toutes les règles sont régies par l’argent alors qu’elles devraient d’abord l’être par l’intérêt général. J’ai voulu faire des Effacés une série ancrée dans le réel, une série engagée, qui, tout en proposant au lecteur un page-turner, aimerait susciter en lui quelques réactions. Et puis l’industrie pharmaceutique a quelque chose de mystérieux, ces virus, ces vaccins, ces laboratoires secrets… Ces deux critères m’ont décidé à ouvrir la série avec les labos. Krach ultime, qui sort en juin, s’attaque au milieu de la finance… Et il y a aussi à dire sur le sujet…

Les laboratoires P4 sont des lieux réputés très secrets dans le monde de la recherche, comment se sont passées les vôtres concernant cet endroit et sur la ville de Lyon ?
Je me suis énormément documenté sur le sujet. Je n’ai, hélas, pas pu en visiter mais j’ai travaillé à base de témoignages et d’archives. La documentation est une partie très importante de mon travail. Je passe bien plus de temps à me documenter et à concevoir le scénario du livre qu’à l’écrire !

Pensez-vous qu'un jour votre histoire puisse devenir réalité ?

Et pourquoi pas ? Sciences & Avenir a bien titré il y a peu « Ils ont créé le virus le plus dangereux pour l’homme ». Je venais de terminer les corrections de ce premier tome. Cela m’a à la fois fait plaisir d’être ainsi dans l’actualité mais cela m’a aussi glacé le sang.

Saviez-vous dès le départ tout ce qui allait arriver aux effacés ou vous laissez-vous porter par l’écriture et les personnages au fur et à mesure ?
Non, je crois que dans une série comme Les Effacés l’auteur doit tout savoir dès le départ. Il doit tout maitriser, être un vrai démiurge. C’est une sensation d’ailleurs assez enivrante. Il n’y a que très peu de place à l’improvisation (ou bien dans l’écriture, dans le style même…) sinon l’édifice entier de la série pourrait s’écrouler. Avant de commencer le premier tome, j’ai d’ailleurs livré à mon éditrice une bible d’une quarantaine de pages qui contient toute la série : tout sur les personnages, les missions, etc.

Nicolas Mandragore est un personnage très énigmatique... Comment vous est-il venu à l'esprit ?
C’est le personnage central des Effacés. La colonne vertébrale de la série. Il y aurait tant à écrire sur le mentor des Effacés… Qui est-il vraiment ? Pourquoi fait-il tout ça ? D’où lui vient sa prodigieuse fortune ? Patience… Les indices arriveront en temps et en heure… Déjà, à la fin de l’opération 2, vous en saurez un peu plus sur lui…

Pourriez-vous nous donner quelques pistes concernant le tome 2 des Effacés ?
Il commence là où le tome 1 se termine. Un journaliste découvre avec horreur un auriculaire tranché dans une poubelle du palais de l’Élysée. Quelques heures plus tard, tandis qu’il s’apprête à publier la nouvelle, il disparaît. Bientôt, on signale d’autres faits divers atroces aux quatre coins de la France. Un lycéen surdoué à Angers, une golfeuse dans les Landes, un vendeur de jeux vidéo à Saint-Raphaël. Leur lien : ce doigt, chaque fois différent, qu’on leur a coupé. Et Mandragore, justement, suspecte derrière tout cela une gigantesque manipulation autour du monde de la finance et des marchés financiers.
Stéphan de Pasquale, sur RTL, a parlé de Toxicité Maximale, comme du premier thriller politico-médical pour ados. Krach ultime pourrait être le premier thriller économique pour les ados, justement !

Quels sont vos projets ?
Continuer les Effacés et arriver au bout de l’aventure ! C’est un travail de longue haleine !

Merci beaucoup Bertrand Puard, nous vous laissons le mot de la fin.
Vive les Effacés !

 

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