Ruiz Zafon Carlos






Marina

 






Résumé Éditeur :
Oscar Drai, quinze ans, a disparu pendant une semaine du pensionnat où il est interne. Où est-il allé et que lui est-il arrivé ? Quand l’histoire commence, Oscar vagabonde à travers Barcelone. Attiré par une mystérieuse maison apparemment abandonnée, il pénètre à l’intérieur. Se croyant seul, il commence ses investigations. Alors qu’il est en train d’examiner une curieuse montre à gousset laissée sur une table, il se rend compte que quelqu’un l’observe. Terrorisé, il s'enfuit. En rentrant au pensionnat, il s’aperçoit qu’il a gardé la montre. Tenaillé par les remords, il retourne quelques jours plus tard dans la grande maison. Il y fait alors la connaissance de Marina, fille du propriétaire. Elle a son âge, de l’audace et une intelligence très vive. Elle entraîne son nouveau compagnon dans l’élucidation d’un mystère qui la tourmente : au cœur du plus vieux cimetière de Barcelone, une vieille femme voilée visite une tombe anonyme sur laquelle figure le dessin d’un papillon noir. Qui est-elle, et qui dort sous la pierre tombale ? En menant leur enquête, les deux adolescents franchissent les limites d’une propriété privée délaissée. Dans la serre qui la jouxte, des pantins en partie amputés de leurs membres pendent dans les airs. Soudain, ils descendent lentement et semblent s’animer. Une odeur pestilentielle envahit la serre… Sur le fronton, un papillon noir identique à celui de la tombe paraît contempler l’épouvantable scène.
Parcourant les plus effrayants endroits de Barcelone, s’égarant dans les entrailles de souterrains où vivent des créatures de cauchemar, s’enfonçant dans les coulisses d’un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d’une tragédie vieille de plusieurs décennies. La vengeance est en route, mue par une armée de fantômes, guidée par un savant de génie et une amoureuse désespérée. Entraînés dans la folie homicide de ces ombres tout droit sorties du passé, Oscar et Marina frôlent la mort. Pourtant, celle-ci les attaquera là où ils ne l’attendaient pas...

« De tous les livres que j’ai écrits, Marina est l’un de mes favoris. J’ai essayé d’écrire le genre de livre que j’aimais lire dans mes années d’adolescence, mais aussi un livre qui puisse continuer à m’intéresser quel que soit mon age, vingt-trois, quarante ou quatre-vingt-trois ans » dit Carlos Ruiz Zafón.

Marina, roman écrit en 1999, est une déclaration d’amour à la lecture, au plaisir simple de se laisser emporter par une histoire. Au rythme des pages, on ressent que Carlos Ruiz Zafon s’est fait plaisir avec Marina. On trouve déjà présents, ici, les thèmes de prédilection de la future œuvre de Carlos Ruiz Zafon.
La ville de Barcelone, personnage principal de ce roman, qui, sous son manteau de brumes, vous happe au détour d’une ruelle ou d’un cimetière pour vous entraîner dans les bas fonds secrets de son passé. L’auteur se nourrit des mystères et de l’architecture de la ville pour installer son style. Un romantisme gothique propice à une histoire d’amour et d’amitié compliquée entre deux adolescents : Oscar et Marina. Leurs différences et le goût du mystère réciproque vont les attirer au point d’y risquer leur vie.
C’est dans cette partie que l’on découvre une autre facette de Carlos Ruiz Zafon, avec un récit fantastique rythmé et effrayant à souhaits. Nous sommes dans un univers Freak Show qui nous rappelle le roman Frankenstein de Mary Shelley. On peut penser que l’auteur y fait référence en donnant à une de ses héroïnes le nom de Maria Shelley. Cette partie est très visuelle, proche du cinéma fantastique espagnol. On imagine dès lors la petite merveille de terreur que serait l’adaptation de Marina.
Autre figure de style cher à l’auteur ce sont les flash back qui, ici, nous plongent dans deux histoires : celle de German, père de Marina, peintre maudit et celle de Kolvenik, inventeur fou. Le point commun de ces deux histoires est la passion amoureuse dévorante pour leurs femmes entraînant les deux hommes dans des chemins de vie différents.
Au milieu de ces canevas d’histoires sentimentales, il y a surtout une formidable relation entre un père et sa fille où les secrets et les mensonges sont autant d’actes d’amour.
Les puristes de L’ombre du vent seront un peu plus critiques sur ce roman, moins peaufiné au niveau de l’écriture. Mais il ravira les lecteurs pour qui « Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade » comme le préconisait Julien Green.
Marina est un excellent livre au romanesque gothique qui invite le lecteur à l’évasion et l’aventure. Et pour cela Carlos Ruiz Zafon réussit son pari.


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