Sadowski Laura






L'affaire Clémence Lange







 

L'affaire Clémence Lange - Laura SadowskiRésumé Éditeur :
Maître Nicolas Kléber appartient à cette catégorie de jeunes gens à qui tout sourit : il est beau, brillant, et promène à son bras une ravissante créature. Il doit justement la rejoindre dans quelques heures sur les cimes enneigées de Chamonix pour fêter le Nouvel An. Mais, avant cela, il lui faut se rendre à Fleury-Mérogis, où l'une de ses clientes comparaît devant le conseil de discipline. Simple formalité... qui va virer au cauchemar. Car Clémence Lange compte bien faire payer à son avocat la légèreté dont il a fait preuve lors de son procès : elle lui a valu quinze ans de réclusion pour le meurtre de son amant dont elle se dit innocente. Séquestré dans une cellule prototype de la prison, notre fringant avocat va vivre une véritable descente aux enfers...
Laura Sadowski aborde dans ce roman l’exercice du huis clos. Un exercice qui peut s’avérer aussi intéressant que périlleux. Intéressant, car quand il est réussi cela donne en général de très bons romans avec un suspens aigu et une certaine urgence dans la lecture. Périlleux, car pour reprendre une métaphore culinaire, il suffit d’une pincée de sel en plus ou en moins, pour tout faire basculer. « L’affaire Clémence Lange » se range sans aucun doute dans la première catégorie.
L’auteur joue avec nos nerfs tout du long. Son héroïne se révèle attachante, alors même, que nous ne savons pas si elle coupable, ou non, du meurtre pour lequel elle a été condamnée. Son portrait de l’avocat Nicolas Kléber, est sans concession et même s’il est ici une victime, difficile au départ d’avoir de l’empathie pour lui, tellement il se montre imbu de lui-même. Des personnages complexes et ambigus à l’image de cette affaire.
Laura Sadowski est avocate et cela se ressent lorsqu’elle nous raconte par le menu le procès d’assises de Clémence Lange. Les termes juridiques et scientifiques ne nous sont pas épargnés, mais le tout reste parfaitement compréhensible et apporte une crédibilité à l’ensemble.
La fin m’a paru un peu rapide et j’aurai souhaité que certains sujets soient un peu plus approfondis mais, s’agissant d’une histoire vraie, difficile pour l'auteur de pouvoir la changer…
Un roman très agréable.

L'affaire Clémence Lange, parution mai 2008. Éditions Odile Jacob

 Laura Sadowski nous parle de son livre
Une histoire vraie est rarement vraisemblable lorsqu’elle est mise en fiction. Un roman n’est pas un témoignage. C’est le cas pour L’Affaire Clémence Lange, mon premier thriller. J’ai voulu raconter cette affaire judiciaire extraordinaire. De sorte que si la trame est authentique, les personnages, l’intrigue, leurs psychologies et leurs motivations empruntent beaucoup à l’imagination.
Dans le genre du roman policier, mon roman est un « legal thriller », genre très contemporain américain qu’on traduit par « roman judiciaire » : il met en général en scène un avocat, une victime qui clame son innocence, et l’implacable justice qui joue le rôle du Destin.
Pour ma part, j’ai cherché à rendre la tension dramatique maximale. J’ai donc opté pour un huis-clos, un face à face désespéré entre deux êtres qui s’accusent et, en même temps, attendent de l’autre (consciemment ou non) une délivrance. Ensuite j’ai construit mon roman en utilisant les règles de la tragédie classique :

- unité de temps : l’action dure un week-end de la Saint-Sylvestre.
- unité de lieu : la cellule d’une prison.
- unité de personnages : l’avocat et sa cliente condamnée.
- unité d’action : la séquestration, avec en abyme, le procès.
En plus de l’utilisation de ces règles, j’ai travaillé le tempo rapide, haletant des romans à suspense ( ex : chapitres courts, vitesse du dénouement, style sec et fluide,…).
A ma connaissance, l’Affaire Clémence Lange est la première tentative de véritable « legal thriller » en France. C’est la raison pour laquelle, j’ai voulu par l’apport des pièces du dossier lui donner le caractère d’un dossier de procédure.
Dans le même temps, avec ce roman, j’ai souhaité aborder certains thèmes de l’univers carcéral (condition de détention, solitude des prisonniers,…). Mais je les ai délibérément effleurés car c’était la tension dramatique et psychologique que je recherchais essentiellement à rendre.
Pour finir, j’ai joué sur l’opposition de caractères, de milieux, de sensibilités… des deux personnages principaux. L’avocat Nicolas Kléber est presque une caricature de l’avocat-conseil qui se voit pour la première fois en charge d’une affaire criminelle. Il est là pour mettre en valeur la vulnérabilité mais aussi l’ambigüité de sa cliente Clémence Lange qui, semblable à une héroïne de tragédie, court inéluctablement vers son destin fatal. Mais par là-même, l’avocat acquiert à son tour la rédemption.

 Du même auteur : Biographie, chronique, interview


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