Plume Libre - De éclectisme sans élitisme

La cité suspendue de Sombrevent sera bientôt livrée à la morsure cruelle du soleil noir et de la lune de Sang. Seul le Gris-Mage a le pouvoir de prolonger le sortilège qui met sa ville à l'abri des astres maudits... Mais pour cela, il lui manque le plus précieux des trésors : les herbes de nuit, qui ne poussent que dans les endroits les plus reculés des Marches Pourpres. Là où même l'Impératrice ne peut faire reconnaître son autorité. Voilà comment Kaylan, le guerrier du Nord, et Sheelba, élève de la Mère des Lumières, se retrouvent lancés dans une quête aux dangers aussi grands que ses enjeux. Accompagné d'Ergwill, le Nain mercenaire, ils vont devoir s'enfoncer au plus profond du territoire des Aveugles, ces êtres mystérieux dont on connaît principalement la cruauté en espérant ne pas périr sur la route, ou rejoindre eux-mêmes les rangs des monstres qui hantent ces contrées.

C'est bien connu Jean-Luc Bizien refuse de se cantonner à un seul genre, touche à tout, ses univers sont tout sauf ce qu'on attend mais en fait qu'attendons-nous d'un livre à part qu'il nous plaise et nous emporte ?
Un monde proche de l'apocalypse, une cité suspendue menacée de disparition, un mage énigmatique, une grande prêtresse aux allures de sorcière, une quête afin de rapporter l'unique élément qui pourra tout sauver. Le duo, qui par la force des choses deviendra un trio, désigné pour mener à bien cette mission n'avait pas une seule seconde imaginé que cela pourrait un jour tourner aussi mal. A peine le temps de poser le décor que l'action est au rendez-vous, Kaylan et Sheelba sont assez loin de l'idée que l'on se fait de héros sans peur et sans reproche partant le cœur vaillant pour une mission de tous les dangers. Malgré leurs dons certains, ils n'en sont pas moins humains, connaissent le doute, la jalousie et peuvent aussi tomber dans des pièges. Ajoutez à cela Ergwill, un nain mercenaire, un peu trop sûr de lui et nous voilà prêt à affronter les aveugles.
Justement les Aveugles, peuple Ô combien inquiétant, leur aspect repoussant n'a d'égal que la cruauté dont ils font preuve avec leurs prisonniers. Toujours caché sous une grande cape leur familier juché sur leurs épaules, un sourire ignoble et une voix faussement affable on ne sait d'où ils viennent, ni ce qu'ils cherchent vraiment, mais voici un peuple dont il va falloir se méfier. Mais les méchants ne sont pas toujours aussi repérables, les plus gentils se révèlent être des êtres machiavéliques, guidés par un seul homme au nom d'une seule foi.
Sans oublier la menace que représente les rayons du soleil noir et de la Lune de Sang.

Ivres de vengeance, les Aveugles font appel au Conseil des Marches. La loi est formelle : le Gris-Mage est contraint à une entrevue. Pour le souverain, cette rencontre peut s'avérer funeste car ses ennemis dirigent une mystérieuse chorale, dont le chant tue... ou rend fou. De plus, le maître de Sombrevent est confronté au chaos qui règne sur la cité suspendue : créatures hybrides et comploteurs s'y multiplient, tandis que la complainte s'efface devant le martèlement incessant de tambours de guerre. La grande prêtresse de la Ville-Vertige et ses deux champions - Fawna, une de ses disciples, et Karak'Dorn, jeune officier aux aspirations pacifiques - vont affronter garous et sectateurs au cœur d'un étourdissant sabbat. Qui pourra les aider dans leur combat ? Peut-être ce guerrier d'ombre et de lumière, surgi de nulle part ? À moins qu'il ne s'agisse du messager de la mort et de la désolation...

Vous vouliez en savoir plus sur le Gris-Mage, la grande prêtresse, les Aveugles vous allez être servi. Tous ces personnages qui n'ont été que « survolés » dans le premier tome, vont prendre de l'ampleur. L'action sera elle aussi au rendez-vous encore plus sombre que dans « Le crépuscule des Aveugles », la découverte des différents territoires qui forment le monde imaginé par Bizien, fait froid dans le dos, il n'épargne personne, ni le lecteur ni même ses personnages, méchants, gentils tous sont logés à la même enseigne.
Une bataille pour la survie, le pouvoir, la domination ... encore une fois l'espère humaine prouve qu'a ce jeu là personne ne pourra la supplanter.

Avec des auteurs comme ça la Fantasy française a de très beaux jours devant elle !!

Attention quand même à ne pas les mettre dans toutes les mains, certaines scènes sont comme le dit l'auteur lui-même « Pas faites pour les chti n'enfants »...