Yslaire






La guerre des Sambre



 

 

 

 

Au printemps 1830, le jeune Hugo Sambre épouse Blanche Dessang. Ce mariage de raison, organisé par leurs parents, est un très bon prétexte pour Monsieur Dessang, désireux d'accéder à la noblesse et pour Maxime-Augustin Sambre, impatient d'effacer ses dettes. Un échange de bons procédés que ne semble pas apprécier le jeune couple. Quelques mois plus tard, Hugo s'éloigne - avec soulagement - de sa jeune épouse enceinte pour visiter le lointain Hainaut et ses mines de charbon qui lui furent concédées en dot de mariage. Laissant derrière lui la Bastide et son climat familial étouffant, il rencontre dans ce nord, froid et brumeux, un monde qui lui est pleinement étranger. Lui, le nouveau maître des lieux, le fils de bonne famille se trouve confronté à la misère et au milieu ouvrier. Sa vision du monde en sera à jamais changée mais, par-dessus tout, c'est la découverte d'une ancienne nécropole et d'un crâne aux orbites incrustées de pierres rouges au fond d'un mine qui scellera pour toujours sa destinée. Et ce n'est pas le désespoir criant de Blanche ni la naissance prochaine de son enfant qui le ramèneront. La guerre des Sambre peut commencer...

Les lecteurs de Sambre apprécieront sûrement de remonter les origines de cette grande saga romanesque tout comme les nouveaux venus - dont je suis - qui succomberont sans doute, par la suite, à la lecture des cinq tomes de la série mère. Avec Hugo et Iris (Chapitre I), le scénariste Bernar Yslaire, inaugure un projet ambitieux. Celui de trois cycles, trois époques, trois générations de Sambre. Pour accompagner le lecteur, Yslaire propose un très bel arbre généalogique dont les branches dévoilent des noms accompagnés de visages à la beauté mélancolique. Résolument inspirée des grands classiques littéraires du XIXème siècle, la trame se construit lentement autour d'une malédiction familiale instiguée par Hugo. Ce personnage, profondément rêveur et tourmenté, entreprend lors d'un séjour à Paris, d'écrire un ouvrage, fruit de ses recherches et de ses réflexions.

Pour ce premier volet introductif de la guerre des Sambre, Yslaire s'entoure de deux jeunes dessinateurs talentueux : Jean Bastide et Vincent Mezil. Le résultat est de toute beauté. Avec un souci constant du détail, chaque case donne l'illusion au lecteur de se trouver face à un tableau. La force du graphisme réside dans les effets de clair-obscur et d'éclairages tamisés. L'obscurité qui règne dans ce récit comme dans les illustrations apporte une dimension dramatique, esthétique et même romantique grâce à une couleur supplémentaire mais plus que tout essentielle, le rouge. Symbole de mort mais aussi de passion. Voilà ce à quoi vous invite cette flamboyante œuvre-d'art !

Un joli coup de cœur pour le graphisme et pour une histoire très prometteuse sinon maudite.
A suivre sans plus tarder dans le chapitre II sorti en septembre 2008 !

La guerre des Sambre. Parution mai 2007. Editions Futuropolis


 


 
Go to top