Lambert Christophe






La brèche

 


Coup de coeur

2060, la téléréalité retrouve une seconde jeunesse grâce à un créneau révolutionnaire : Le voyage temporel. Une émission propose aux téléspectateurs de revivre les moments forts du XXème siècle et cela en direct. Mais il y a trois règles impératives à respecter pour ne pas froisser le continuum espace-temps. Quand les producteurs décident de faire revivre le débarquement à Omaha Beach, cela semble une bonne idée. Seulement si tout se passe comme prévu.

Premier roman dit « adulte » de Christophe Lambert et on retrouve tout de suite son style très enlevé où l'histoire, le récit prime. Le tempo est bien rythmé ce qui fait que l'on ne peut s'ennuyer. Ce qui se présente comme une uchronie est en réalité un livre sur le voyage dans le temps avec tous les paradoxes qui accompagnent ce type de problématique. Loin de jouer sur les autoroutes des clichés du voyage dans le temps, l'auteur nous emmène sur un terrain inconnu en abordant cela sous un angle original.

Certains critiques opposent à « La brèche » le coté caricatural des personnages mais c'est prendre le livre pour ce qu'il n'est pas. Certes les personnages ne sont pas forcément la force principale du livre mais c'est pour ne pas sacrifier au rythme de l'action et à la fin du livre on ne peut que s'attacher à ces deux antihéros héros. Ce qui constitue donc à mes yeux un pari réussi.


La guerre vue par Christophe Lambert est visuelle, sonore, époustouflante et haletante. Ces passages sont à rapprocher de ceux du « Prédateurs » de Maxime Chattam et sont à la littérature ce que « Le Soldat Ryan » est au cinéma. Un vrai moment d'immersion dans l'horreur du débarquement.

L'angle d'approche de l'auteur sur le paradoxe temporel est l'un des points forts du livre et lui donne cette saveur si particulière. Il est de plus traité avec panache et l'ensemble laisse une agréable impression de cohérence ce qui n'est pas toujours le cas quand des auteurs s'attaquent à ce genre de problème. Personnellement dans cette optique seul « Universal War One » de Bajram m'avait autant laissé ce sentiment d'unicité de l'intrigue.

Bref, vous l'aurez sans doute compris, « La brèche » est un livre à dévorer absolument et il porte la marque des grands livres : Une fois commencé impossible de le lâcher, Une fois fini regret éternel qu'il soit trop court.

 

La bréche: Parution mars 2005, Editions Fleuve Noir

Parution janvier 2007 Pocket SF

  Du même auteur : Biographie, chronique, interview

 

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