Louise Mey

 

 
 
Louise Mey
 
 

 

Louise Mey, votre album Le jour du vélo rouge est paru aux éditions Lapin, pourriez-vous nous le
présenter ?
Le jour du vélo rouge de Louise Mey et Thorn    Le Jour du Vélo Rouge est un roman pour les enfants qui savent déjà bien lire tous seuls.
C'est un livre qui n'est pas si éloigné que ça de ce que j'ai publié au Fleuve car c'est un texte avec un peu de mystère… Enfin, sur le principe hein ! Il n'y a pas de violence par exemple.


Après trois romans romans policiers, vous revenez avec un album jeunesse, comment ce projet est-il né ?
    En fait, ce texte est antérieur à mes romans parus au Fleuve ! J'adore la littérature jeunesse et j'ai pas mal de projets dans mes tiroirs… Mais ce texte était très compliqué à placer...
Au final, j'en discutais avec une éditrice de chez Lapin que je connais, Charlie, et on s'est dlit "allons-y", même si jusqu'ici Lapin n'avait encore jamais fait de roman jeunesse. J'avais vraiment, vraiment envie que ce texte devienne un livre.


Un enfant, une maison isolée, un secret, où avez-vous puisez la trame de cette histoire ?
    Ce texte raconte quelques jours dans la vie d'un garçon qui en a marre de tout. Il a besoin de vacances. Alors il manigance un peu pour se retrouver seul, avec rien que lui. Le mystère, c'est pourquoi. Pourquoi il en a marre ? Pourquoi c'est finalement si simple de se retrouver seul ? Que se passe-t-il dans sa famille pour qu'il se retrouve là, comme ça ? Ou plutôt, que s'est-il s'est passé ?
Contrairement aux romans pour adultes que j'ai publié jusqu'ici, la clé du mystère, cette fois, se cache dans la mémoire du narrateur. Il s'est passé quelque chose, mais il a fait tellement d'efforts pour ne plus y penser, qu'il a oublié…
C'est une trame très simple, en fait : il a besoin de quelques jours tranquille pour dénouer tout ce qui grince chez lui, dans son cœur, dans sa tête. Alors je lui ai écrit de petites vacances.
Après autour de ça, il se passe de mini-aventures ! Rétablir l'électricité, ouvrir le gaz, se faire à manger… Tout ça, ce sont des défis quand on ne l'a jamais fait avant, tout seul. Et bien sûr, il y a un vélo rouge. Peut-être que je devrais présenter ça comme un livre sur les cascades et le cyclisme !


Pour vous, la littérature pour enfant doit parfois secouer, rendre triste, pour ensuite consoler, pouvez-vous
nous expliquer pourquoi ?
    Je pense qu'on a tendance à vouloir protéger les enfants, et ça me semble complètement normal. C'est pour ça que les maisons d'édition proposent des collections par âge, ça aide à choisir.  
Mais d'un autre côté, petite, j'ai été une lectrice avide, et ce sont les livres les plus tristes ou les plus horrifiants qui m'ont, paradoxalement, laissé les souvenirs les plus intenses. Et rien ne me donnait plus envie de lire un livre que d'entendre "non, ça, tu es un peu petite…". C'est comme les livres "Chair de poule" par exemple, ou comme regarder un film d'horreur : des fois c'est bien d'avoir très peur ou d'être très triste, et d'en parler après. J'aime lire des livres "doudous", qui rassurent et qui réchauffent. Mais j'aime aussi avoir le ventre qui se noue et le cœur qui bat ! Alors quand j'écris, j'essaie de mon mieux de donner tout ça à la fois. Mais ce n'est pas vraiment un livre triste, en fait. C'est une histoire sur le deuil, et plus important encore, sur la réparation.


Thorn s'est chargée de l'illustration, comment s'est passé votre duo autrice/illustratrice ?
    Je la suivais sur Twitter et je trouvais ce qu'elle faisait vraiment chouette ! Très coloré, vivant. Pour un texte comme ça avec un rythme très posé, avec un sujet introspectif, ça me semblait parfait pour équilibrer.
Donc quand Charlie de chez Lapin m'a demandé s'il y avait des graphistes auxquelles je pensais pour illustrer Le Jour du Vélo Rouge, j'ai demandé à Thorn, et elle a dit oui.
C'est rare de pouvoir choisir son illustratrice, et je suis vraiment contente. Elle a énormément travaillé, il y a des détails vraiment cool dans tout ce qu'elle a fait, et bien sûr, la magnifique couverture… Et quand j'ai reçu le dessin avec le petit cochon en haut-de-forme, j'ai rigolé toute seule dans le bus. Enfin, il faut lire le livre pour voir de quoi je parle, mais si un jour vous avez besoin qu'on vous dessine un cochon en haut-de-forme, demandez à Thorn.
Bon le seul désavantage est que je l'ai obligée à dessiner des vélos et que c'est ultra-galère. Mais bon je crois que ça va, elle ne m'en veut pas trop…


Quels sont vos projets ?
    Je travaille sur la suite des Hordes Invisibles, mais de nouveau, il faut se plonger dans de la documentation sur les violences systémiques faites aux femmes. Ecrire des polars féministes, c'est passionnant et important, mais c'est dur. Donc ça avance… mais lentement.
J'ai aussi plusieurs projets jeunesse en cours ! Dont un texte qui pour le coup, fera des frissons, du rire, mais pas de larmes, normalement, et qui a été accepté chez Nathan. Ca va s'appeler Mystère et Pyjama-Chaussettes. Ca va parler de tartines, parce que mon héroïne a toujours faim, mais aussi de fantômes et de… mystère, comme le nom l'indique.
Et il y a aussi un texte qui devrait faire un peu de rires et aussi du frisson, pour les ados mais… je ne peux pas encore en parler.
Dit comme ça, on dirait une pâtissière un peu farfelue qui verse des ingrédients dans un plat ! "Alors ça, ça va être un peu de frisson mais beaucoup de rires, ça, il y aura des larmes mais à la fin ça ira mieux… et on ajoute du vélo. Et un peu de sucre en poudre."


Merci beaucoup, Louise Mey, nous vous laissons le mot de la fin.
    Merci à vous de votre intérêt pour le livre. C'est un texte qui me tient très à cœur. J'espère qu'il plaira aux enfants (et aux grands !)

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