Hospice & love
4ème de couverture : Faute des ressources nécessaires pour le placer en maison de retraite, la famille d’Armand Bouzies se résout à lui trouver une place dans un Établissement Collectif de Séjour pour Personnes Dépendantes, une nouvelle forme d’hospice mise en place pour faire face au papy-boom. À Nogent-le-Rotrou, l’octogénaire se refuse à se laisser mourir. Ancien flic, Parisien fort en gueule, il refuse de partager sa chambre avec un vieux et il met en oeuvre mille et une astuces pour se débarrasser de ses voisins, dont le dernier en date, Pierre, n’échappera à aucun de ses pièges. Mais toutes ces morts alertent la directrice qui confie à ce bougon misogyne et égoïste aux moeurs bipolaires la charge d’une enquête discrète sur ces étranges disparitions et quelques trafics au sein de l’établissement. La fin de vie d’Armand semble jouée jusqu’au jour où Élisabeth Löturz fait son apparition. Cette toute nouvelle pensionnaire, femme élégante et discrète, attise la curiosité de l’ancien fonctionnaire de Police qui mettra tout en œuvre pour percer le mystère de sa présence dans le mouroir. Handicapé à vie du sentiment, Bouzies réussira-t-il à aimer avant l’inéluctable ?
La vieillesse, l’hospice, la solitude… Tous ces thèmes n’ont rien de bien amusants, et pourtant, Armand Bouzies va vous faire changer d’avis.
Ce retraité des forces de l’ordre a un caractère bien trempé et surtout un humour cynique et cinglant. Bizarrement, tous ces « compagnons » de chambre disparaissent les uns après les autres, bon ok à un certain âge, on peut disparaitre assez rapidement, mais là ça devient vraiment suspect.
On a tous déjà rencontré ce vieux monsieur qui ne dit pas bonjour, ou alors en râlant et en ajoutant une vacherie après, jamais content, et même quand il l’est, ça lui ferait mal de vous le montrer !
Puis, un jour, tout change ! Le jour où Élisabeth entre dans sa vie. A partir de là, Armand n’a plus qu’une idée en tête, profiter de ces derniers moments à deux, mais comment faire quand le personnel de l’hospice surveille ses pensionnaires plus que des nourrissons à la crèche ?
Une romance bien moins « gnangnan » que celles qu’on a l’habitude de lire, cet amour-là, ils veulent le savourer, ils n’ont plus une minute à perdre…
Une galerie de personnages secondaires vient s’ajouter à cette histoire, que ce soit la directrice de l’établissement, les autres pensionnaires, et même les infirmières, tous apportent leur pierre à l’édifice et font de ce roman une très belle surprise.
Thiébault de Saint Amand nous offre un roman touchant, hilarant, cynique, mais qui, à la fin, fait que l’on se pose quelques questions bien moins légères que le ton qu’il donne à son récit.
Avec un style très fluide, des mots simples et un peu d’humanité (bon ok pour Armand c’est pas encore gagné), l’auteur nous fait passer un moment fort agréable en compagnie d’un groupe de personnages très attachants.
Une fin touchante, comme on pourrait si attendre, c’est que, mine de rien, Armand Bouzies est un vieux râleur au cœur d’or !
Hospice & love, parution janvier 2016. Editions Hugo & Cie
