Gran Sara

La ville des morts - Sara Gran



La ville des morts

 

 


 

 

 

Azadi - Saïdeh Pakravan

Résumé éditeur :
Il est des livres qui vous hantent et vous accompagnent et des héros si attachants que vous auriez envie de les rencontrer. C’est le cas de Claire DeWitt, une privée comme on n’en trouve pas. Elle a trente-cinq ans mais dit toujours qu’elle en a quarante-deux parce que personne ne prend une femme de moins de quarante ans au sérieux. Claire DeWitt s'autoproclame avec dérision la plus grande détective du monde, enquêtrice amateur à Brooklyn dès l’adolescence et adepte du mystérieux détective français Jacques Silette dont l’étrange ouvrage, Détection, l’a conduite à recourir au yi-king, aux augures, aux rêves prophétiques et aux drogues hallucinogènes. Claire entretient également une relation intime avec La Nouvelle-Orléans, où elle a été l’élève de la brillante Constance Darling jusqu’à l’assassinat de cette dernière. Lorsqu’un honorable procureur néo-orléanais disparaît dans la débâcle de l’ouragan Katrina, elle retrouve son ancienne ville, complètement sinistrée, afin de résoudre le mystère. Les indices la mènent à Andray Fairview, un jeune homme qui n’avait rien à perdre avant l’ouragan et encore moins depuis. Entre anciens amis et nouveaux ennemis, Claire élucide l’affaire, mais d’autres disparus viennent la hanter : sa meilleure amie et co-détective d’enfance, évaporée du métro de New York en 1987, et la propre fille de Silette, Belle, kidnappée dans une chambre d’hôtel sans que personne ne l’ait jamais revue. La ville des morts marque le début époustouflant d’une nouvelle série aussi originale que vivifiante.

L'avis de Delphine :
Le résumé nous promet une héroïne atypique que l’on a envie de rencontrer et c’est parfaitement le cas avec Claire Dewitt.

L’une des choses qui m’a attirée dans ce roman est le fait qu’il se déroule à la Nouvelle-Orléans, et même si cette ville reste le décor parfait pour des histoires hors normes, j’avoue que la personnalité quelque peu farfelue de Claire Dewitt est venue à reléguer le lieu au second plan, tout en gardant l’ambiance intacte et les difficultés que vivent les habitants après le passage de l’ouragan Katrina – violence des rues, sans-abris, pauvreté…

Il faut avouer que Sara Gran a fait de l’excellent travail avec ce personnage, ses méthodes d’investigations sont surprenantes et quelque peu inhabituelles et que penser de ses interrogatoires, en même temps, ils sont à l’image de Claire Dewitt, décalés et farfelus.

L’histoire qui nous intéresse ici est la disparition d’un procureur, qui, quoi, comment et surtout pourquoi … c’est ce que doit découvrir Claire, mais comme toujours quand on commence à fouiller dans le passé des gens, on y fait des découvertes qui amènent d’autres questions et parfois des réponses que l’on n’apprécie pas vraiment.

Au milieu de ce mystère se dévoile le passé de notre héroïne, celui tout d’abord qu’elle a en commun avec ses deux meilleures amies, une disparition qui va changer beaucoup de choses, une rencontre déterminante et surtout un drôle de livre qui deviendra le fil conducteur de ses choix. Mais sous ses dehors fantasques, Claire cache surtout beaucoup de blessures.

La ville des morts est un livre surprenant et très original qui mêle roman noir, fantaisie, humour et humanité.
Un roman qui vous fera passer un très agréable moment et, pour ma part, le rendez-vous est déjà pris avec la suite des aventures de Claire Dewitt – La meilleure détective du monde (ce n’est pas moi qui le dis mais elle).


L'avis de Montse :
La grande force de La ville des morts est sans aucun doute son personnage principal, Claire DeWitt. Elle est totalement atypique, déjantée, cynique, adepte de substances prohibées et d’alcool, dotée d’un fort caractère, n’ayant peur de rien, mais c’est aussi une détective privée hors pair avec un esprit d’analyse et d’observation très affûté.

Ce premier volet de ses aventures est tout autant la présentation du personnage que le récit de son enquête. Sara Gran nous fait entrer de plain pied dans la vie de Claire. Son enfance, son adolescence, ses années d’apprentissage auprès de la célèbre Constance Darling, son mentor. Sans oublier, le détective Jacques Silette dont le roman, Détection, est devenue la bible de Claire. Le récit est d’ailleurs parsemé d’extraits de cet ouvrage.
Bref, Claire est un roman à elle toute seule.

Mais, à travers Claire DeWitt, nous allons aussi suivre l’enquête qui l’occupe en ce moment et qui l’a amenée à La Nouvelle Orléans. Cette ville est la seconde héroïne du roman. Totalement dévastée après l’ouragan Katrina, c’est un amer constat que nous propose l’auteur et pas seulement à cause de l’état de la ville mais aussi par son piètre fonctionnement et sa violence.

L’enquête sur la disparition du procureur va amener notre détective dans des directions qu’elle était bien loin d’imaginer lorsqu’elle a accepté l’affaire et nous faire découvrir des personnages secondaires des plus réussis.

La ville des morts est un roman original qui pourrait dérouter certains lecteurs par son personnage, sa construction mais que, personnellement, j’ai adoré.

La ville des morts - Parution janvier 2015, Editions du Masque
Parution janvier 2016, éditions Point


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