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Ces lieux sont morts - Patrick Graham




Ces lieux sont morts



 

 

 

 Ces lieux sont morts - Patrick GrahamRésumé éditeur : 
Le docteur Eric Searl du Good Samaritan Hospital de Los Angeles ne vit que pour les « endormis ». Ceux qu’un accident ou qu’une maladie a plongés dans un coma profond et qu’il faut accompagner vers le réveil… ou la mort. Lui-même rescapé d’une longue période de coma, il a développé des techniques ultramodernes afin d’aider ses patients en utilisant les stimuli olfactifs et auditifs qui ont marqué leur vie, afin de ressusciter leurs souvenirs et par conséquent leur conscience. Searl serait un pur héros s’il s’occupait aussi bien des « éveillés », et en particulier de sa propre famille. 

C’est sur cette base que Rebecca, sa nouvelle compagne, le maudit lorsqu’il rate leur avion à la veille de Noël. C’est donc seule, avec les trois enfants de Searl, qu’elle se rend dans le chalet de ce dernier dans lequel elle n’a jamais mis les pieds. Un lieu totalement isolé en plein cœur des Rocheuses. Malgré une tempête de neige épouvantable, Rebecca arrive tant bien que mal à conduire la famille à bon port.
Sa seule erreur de parcours aura été de vouloir sauver un jeune auto-stoppeur du froid. Un auto-stoppeur bègue qui lui a menti sur sa destination.
Lorsque Searl prend la peine d'appeler sa famille, ce qu’il entend à l’autre bout du fil ce sont des portes qui claquent, les hurlements des siens, et L’Enlèvement au Sérail qui résonne dans toute la maison. Puis cette voix, glaçante : « Aaaa votre plaaace, je deviendrais complètement fffou, doc. »

L'avis de Delphine 

Il y a des livres qui peuvent changer votre vie, cette phrase fait un peu pompeuse mais c’est ce qui m’est arrivé avec L’Évangile selon Satan, le premier roman de Patrick Graham. Quand je l’ai ouvert pour la première fois, j’étais très loin d’imaginer qu’il allait, non seulement, être l’un de mes plus gros coups de cœur pour de nombreuses années à venir, mais aussi le début d’une très belle amitié avec l’auteur. 
Au fil de ses romans, son style s’affinait, les idées (même si parfois pas très bien contrôlées) étaient stupéfiantes et ses personnages, que dire à part qu’ils vous collent à la peau. Quand on a lu les romans de Graham on ne peut que les garder très longtemps en mémoire à l’image d'Ezechiel, de Caleb et surtout de Marie.

Dans Ces lieux sont morts, il nous dépeint, une fois de plus, une palette de personnages hors du commun. Bien sûr, de tous, il y en a un qui ressort largement. J’ai eu un véritable coup de cœur pour le shérif Ed Crawley, c’est un homme brisé qui pourrait parfaitement se laisser aller et attendre cette fin qu’il sait toute proche mais qui va continuer à aller de l’avant. Il est touchant, émouvant, tout à fait le genre de personnage que Graham sait sortir de son imagination pour qu’il reste dans le fond de notre mémoire, bien au chaud avec Marie et les autres.

Searl est déroutant, on sent dès le début qu’il cache un profond secret/traumatisme, on a envie de l’aider mais aussi de le secouer, ses agissements sont pour le moins troublants mais, en même temps, nous ne sommes qu’au début de l’histoire et je pense que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec lui.

Cette fois encore, le méchant de l’histoire est un personnage qu’on adore détester mais qui va se révéler stupéfiant et encore le mot est faible. Vous pensiez avoir tout lu sur les psychopathes, les fous en tout genre ? Laissez-moi vous dire qu’avec celui-ci vous allez passer des nuits blanches. Sa folie n’a d’égale que le mal et la désolation qu’il fait régner partout où il passe et pourtant, à un moment, vous allez avoir envie d’en savoir plus, qu’est ce qui a bien pu lui arriver pour qu’il soit ainsi, qui est responsable et que cherche-t-il en s’en prenant directement à la famille du Docteur Searl ?

Voilà, vous êtes pris dans les filets et la fin, même si elle nous réserve de grandes surprises, ne sera que plus frustrante car il nous faudra attendre la suite pour avoir enfin le fin mot de l’histoire. Je fais confiance à cet auteur de talent pour nous mitonner ça avec amour et nous réserver une fin glaçante comme lui seul sait le faire.

Je vais terminer cette chronique en vous disant qu’il ne m’est arrivé qu’une seule fois de lire un roman deux fois, et encore avec quelques dizaines d’années d’écart. J’ai eu la chance et l’honneur de pouvoir lire le premier jet de Ces lieux sont morts et de m’y plonger avec délice ce qui ne m’a pas empêchée de le relire une fois la version définitive achevée et, ce, quelques mois seulement après ma première lecture. Je redécouvrais des personnages, des évènements, relevais des petits détails qui m’étaient passés sous le nez et cette seconde lecture confirmait mon affection pour Crawley.

Un avis un peu long mais cela fait un moment que j’avais envie de rendre hommage aux romans de Patrick Graham, un grand monsieur du thriller français et surtout quelqu’un de bien. Ne change rien, M’sieur Graham, t’es génial comme tu es !



L'avis de Montse

Quel bonheur de commencer un nouveau roman de Patrick Graham avec cette petite boule au ventre qui fait que l’on se pose la question suivante : va t-il réussir à nous embarquer dans son nouvel univers comme il en a le secret ?

J’avoue avoir eu un petit doute au début car j’ai eu un peu de mal à vraiment rentrer dans ce roman à cause du personnage du Docteur Eric Searl. Il est pourtant plein d’humanité et de souffrance, ce qui normalement provoque instantanément beaucoup d’empathie, mais, en même temps, il est tellement absorbé par son travail qu’il en oublie quelque peu les personnes qui l’entourent ce qui fait qu’il en devient agaçant.  Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'un personnage complexe qui, je pense, va encore énormément nous surprendre.

Mais, à côté de ça, il y a des scènes d’un réalisme saisissant qui vous font trembler dans votre fauteuil et qui vous scotchent complètement.

Et puis toute une galerie de personnages très développée, comme à son habitude, que l’on aime de manière quasi instantanée. Un gros coup de cœur d’ailleurs pour le personnage d'Ed Crawley.

Sans oublier des retournements de situations inattendus et un rythme nerveux qui font de Ces lieux sont morts une nouvelle réussite.

Donc pour répondre à la question du début, oui, Patrick Graham réussit haut la main à nous plonger dans son nouveau roman et quand arrivent les dernières pages, on en reste bouche bée et on n’a qu’une envie avoir très rapidement la seconde partie sous la main.

L'avis de Taylor

Ce qui fait l’atout des romans de Patrick Graham : ce sont ces personnages qui sont toujours très marquants.

Eric Searl n’échappe pas à la règle. Médecin émérite, le plus doué dans sa spécialité, il donne tout à ses patients : les endormis. Ces patients plongés dans un coma qu’il aide soit à revenir parmi les vivants soit à passer de l’autre côté. Comme tout être passionné, il en oublie souvent ses proches. Lorsque sa compagne et ses enfants se trouvent aux prises avec un auto stoppeur, son quotidien va basculer.

De prime abord, Eric Searl peut paraître froid et antipathique mais c’est surtout un homme qui cache une immense souffrance derrière une carapace professionnelle.
Pour sauver sa famille, il va utiliser ce qu’il connaît le mieux, son métier et ses connaissances.

Au delà du suspense qui monte au fil des pages, l’auteur a fait un travail remarquable de recherches. Le cerveau humain recèle encore tellement de secrets qu’il fournit un terrain propice à alimenter toutes les peurs.

Tous les personnages valent le détour et je dis bien tous sans exception. Le roman tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page et la dernière, aaaaaaaaaaah la dernière ligne.
Merci Patrick.


Ces lieux sont morts, parution mai 2014. Éditions Fleuve Noir 
Parution juin 2015, éditions Pocket

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