Fabienne Legrand

 

 

 

Fabienne Legrand

 

 

Bonjour Fabienne Legrand, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur « qui est Fabienne Legrand» et quel est votre parcours ?
    J’ai 46 ans, un mari, trois enfants, un cheval, un chat, j’aime dessiner et ricaner… je suis illustratrice depuis deux ans seulement, après vingt-deux ans passés dans la 3D. J’ai quitté ma ville natale de Voiron dans l’Isère pour venir faire mes études d’images de synthèse à Paris. Après avoir travaillé douze ans dans la 3D pour la société Medialab, société pionnière dans ce domaine, avec d’anciens collaborateurs, nous avons créé notre propre boîte, K-racter, spécialisée en personnages 3D animés en temps réel (Le Bigdil, Attention à la marche !, Le grand Journal…). Il y a deux ans, nous avons dû fermer. J’ai décidé, de revenir à ma première idée de métier, l’illustration. Encouragée par mes proches, j’ai alors réalisé mon premier album de dessins d’humour, « Un été au Cap Ferret » publié par le cherche midi éditeur. Je dessine depuis pour la presse, la publicité, l’édition (magazine Clés, Voyageurs du Monde, l’Agence V., Nouvel Obs,…).

 

Le dessin a-t-il toujours été une passion ?
    J’ai toujours dessiné. En classe, je caricaturais mes profs, mes camarades. Je rêvais d’un boulot qui me permette de dessiner toute la journée. Mes parents m’ont plutôt aiguillée vers la 3D qui à l’époque était un secteur neuf et ouvrant des perspectives. Quand j’ai commencé fabriquer des images de synthèse, j’ai délaissé totalement mes crayons. À cette époque, je me suis mise à peindre. Ce n’est que depuis quelques années, que j’ai repris mes crayons, en vacances, au Cap Ferret. J’ai alors pris habitude de dessiner une de mes amies qui m’est très chère, qui a un immense sens de l’humour et s’amuse de mes caricatures. Elle est devenue mon héroïne d’ « Un été au Cap Ferret ».

 

Quelles sont vos méthodes de travail ? Comment faites-vous pour combiner le crayon et l’ordinateur ?
    Mes dessins je les réalise complètement sur ordinateur, sur Photoshop avec une tablette graphique et un stylet. Je ne dessine pas du tout de la même manière sur un papier avec un crayon, mon style est différent. Au début je scannais mes crayonnés, puis progressivement je me suis mise à tout faire directement sur l’ordinateur. Après 22 ans dans l’image de synthèse, je suis restée attachée à la précision, je travaille en très haute résolution sur un très grand écran, et ça me prend beaucoup de temps. Très souvent je fais des détails que personne ne verra au final, mais j’y tiens. Je peux passer une demi-journée à « peindre » les cheveux d’un personnage ou peaufiner les pointillés de l’iris de l’œil du personnage qui sera imprimé sur une surface de 2cm...

 

Fabienne Legrand - J'ai deux amours, mon sac et ParisVotre nouvel album, J’ai deux amours, mon sac et Paris vient de paraître (éditions Le Cherche Midi), pouvez-vous nous le présenter ?
    Comme « un été au Cap Ferret », c’est un album de dessins d’humour. Celui-ci est une succession d’instantanées de vies de parisiennes à sac. Ça parle d’une parisienne d’une quarantaine d’années, entourée de ses trois filles, sa mère et sa grand-mère, trois générations de femmes avec leur sac à main, au milieu, un seul homme, le mari, spectateur perplexe. Le sac à main est le plus fidèle compagnon des femmes, il raconte leur intimité, leur quotidien, véritable reflet de soi, une énigme totale pour les hommes. Je croque des situations qui m’amusent où le sac est soit acteur, soit juste spectateur.

 

Après Le Cap Ferret, vous caricaturez les femmes et leurs « petits » défauts, d’où vous est venue cette idée ?
    J’ai toujours dessiné les autres, mais je me suis d’abord toujours caricaturée moi-même. J’ai un physique particulier, je fais 1m86 et j’étais, enfant, une grande asperge, pas à l’aise dans un immense corps très maigre. J’exprimais certainement ce complexe dans mes dessins et j’ai, pour la même raison je pense, développé cette perception caricaturale des autres. Heureusement au fil des années, mon regard s’est un peu apaisé et il est devenu plus bienveillant, je caricature « plus en douceur ».

 

Comment naissent vos personnages ? Utilisez-vous les caractéristiques physiques et/ou psychologiques de votre entourage pour leur donner vie ou bien les inventez-vous de toutes pièces ?
    J’ai toujours observé les autres et notamment leur posture, attitude, comportement et expressions de visages. C’est comme si je voyais à travers une lorgnette qui accentue les caractéristiques de comportement d’une personne. En classe, je mimais beaucoup mon entourage. Quand j’ai travaillé dans la 3D, j’étais devenue une sorte de spécialiste de l’animation faciale. L’observation des visages m’a toujours passionnée. Je n’invente rien, j’observe juste avec mon regard spécial qui déforme un peu la réalité, puis je dessine de mémoire cette vision un peu exagérée.

 

Quels sont vos projets ?
    Je prépare un nouvel album sur la maternité, sujet riche en situations cocasses ! Il y a dans mes cartons, un projet de série d’animation co-écrit avec Stéphanie Vasseur, en développement avec Scarlett Productions. Et puis, je poursuis ma collaboration avec le magazine Clés, Voyageurs du Monde, l’Agence V. Et enfin, dans les projets importants pour moi, il y a l’association « Joséphine pour la beauté des femmes », qui est un soutien formidable pour les femmes en difficultés. Après avoir fait une belle rencontre avec l’initiatrice de cette belle cause, Lucia Iraci, je suis devenue une des marraines de l’association.

 

Merci beaucoup Fabienne Legrand, nous vous laissons le mot de la fin.
    Allez, c’est bientôt Noël, on peut avoir un geste solidaire en donnant un petit coup de pouce à des femmes qui en ont vraiment besoin. Pour aider, il suffit d’aller sur la page de l’association Joséphine : http://josephinebeaute.fr/
Merci !!!

 

  Du même auteur : Biographie, chronique, interview

 

 

 

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