Fradier Catherine

 




La colère des enfants déchus








Claire Redfield
Le cimetière était désert. On ne rend pas visite aux morts le soir de Noël. Allée H, travée 5. Un secteur où les tombes étaient plus petites, où les fleurs étaient blanches. Il s'arrêta devant l'une d'elles.
Dans un cadre de marbre, une vieille photo. Un prénom et un nom, Romain Polakovits. Il déposa le livre sur la tombe et rajusta son manteau. Dix ans, Son frère était mort à l'âge de dix ans, d'une flèche dans la poitrine qui l'avait cloué contre un arbre. Le ton de sa voix devint rauque. " Dors en paix petit frère, ils ont eu leur compte Je vais maintenant me reposer et ne penser qu'à ce jour-là. Ce jour où tu m'attendais. Ce jour où je suis arrivé en retard. "

Il est rare que la présentation d'un roman soit en fait la dernière phrase, celle qui est censée tout expliquer, celle ou on se dit "mais oui bien sur !!!". Mais que le lecteur se rassure, cela n'enlève rien au suspense magistral de ce roman. D'une noirceur et d'un desespoir presque insoutenable, ce "roman", fruit d'une longue enquête sur les réseaux pédophiles, en devient presque "documentaire", mais toujours passionant. Chronique d'une vengeance nécessaire, plongée au bout de l'horreur, ce livre ne laissera pas le lecteur indemne, et pourtant sa lecture en est presque obligatoire, urgente en quelque  sorte . Attention aux âmes sensible, le premier chapitre est d'une horreur quasi insoutenable, faite de non-dits et de suggestions qui laissent entrevoir l'atroce vérité sans jamais la nommer. Mais Catherine Fradier, dont tout le talent et la sensibilité s'expriment ici, signe une oeuvre magnifique et cruelle, récompensée (et c'est plus que justifié) par le Grand Prix de la Littérature Policière 2006 et le Prix Sang d'Encre 2006.
A lire absolument!!!


Raven
Ce 1er chapitre, on peut dire qu'il marque les esprits au fer rouge, il nous hante mais sa lecture est un « mal nécessaire », c'est de ça que découle toute l'histoire, cette vengeance, cette colère. Ensuite, il y a l'enquête menée par deux journalistes, avec eux nous allons remonter la piste de ces réseaux, la face cachée d'une soi-disant élite. Et bien sur il y a les enfants, ceux à qui on a tout pris, des enfants qui crient vengeance, et si pour une fois le plus fort n'était pas le gagnant, si pour une fois l'innocence sortait vainqueur du combat ...   En s'attaquant à ce sujet si délicat, Catherine Fradier aurait pu tomber dans « la facilité », c'est pourtant tout le contraire, ce livre qui dérange, qui émeut, qui choque par les accents de vérités que peuvent avoir certains passages, ne peut laisser le lecteur insensible. A la rage et au désespoir se mêlent tendresse et touches d'humour, un livre écrit avec du cœur et un grand talent.

 
 

 
 

 

 

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