Comment j’ai écrit Le Chant des Âmes et Le Chant du Diable…
Je ne crois pas que l’on sait qu’un jour, on deviendra « écrivain » avec des guillemets. Mon premier roman, Le Chant des Âmes, a mûri pendant des années et des années. J’ai retrouvé deux chapitres que j’avais rédigé qui datait de l’année 2000, mais des amis m’ont rappelé que quand j’étais étudiant à Rennes au début des années 90, j’en avais déjà plus ou moins l’idée… Entre-temps, j’ai beaucoup voyagé à travers le monde comme journaliste et aussi pour le surf (mais je suis loin d’être un champion). Je me suis servi de ces allers/retours à travers la planète pour élaborer l’intrigue du Chant des Âmes… Voici donc quelques photos/dessins qui m’ont servi en cours d’écriture.
Photo 1 – L’Arbre d’Or (Bretagne)
Il existe réellement. Pourtant quand j’ai écrit la scène qui se déroule en forêt de Brocéliande, je croyais avoir tout inventé. En fait, j’ai été journaliste à Ouest-France quelques mois à la rédaction locale de Ploërmel au milieu des années 90, et j’ai dû en entendre parler à l’époque. Je suis retournée faire des repérages et m’inspirer de l’atmosphère des lieux un peu étrange. Ce bout de forêt a brûlé au cours d’un incendie, et seul ce tronc a résisté. Un artiste local a eu l’idée de le recouvrir de feuilles d’or.
Photo 2 – La baie de Famara (Île de Lanzarote, Canaries)
J’adore cet endroit. J’y ai fait une douzaine de séjours pour surfer au milieu de nul part. Plus au sud, il y a une vague de champions qui se nomme « El Quemao. » Sur la plage, j’ai toujours l’’impression d’être aux débuts du monde et que des crabes géants vont surgir de l’océan. Une fois, j’ai pu m’approcher d’un rorqual bleu (une petite baleine) qui nous observait derrière le peak pour surfer. J’avais envie d’emmener les lecteurs dans cet endroit qui évoque un mélange de « Il était une fois dans l’Ouest » et du « Grand Bleu », par contre la rave-party que j’y situe est complètement imaginaire.
Photo 3 – Mon mur de post-it
Le Chant du Diable qui s’intitulait au départ Teknokiller a été écrit dans plusieurs pays. Je l’ai démarré au Costa Rica, et je l’ai fini aux Canaries dans un petit studio que j’avais loué avec ma femme. Je me servais des murs pour coller mes post-it qui me permettaient de ne pas m’embrouiller dans mon intrigue. J’ai piqué le truc à des copains scénaristes pour le cinéma.
Rapilly1erPartie
L'arbre d'or
La baie de Famara
Mon mur de post-it
Photo 4 – Une vue de la plage de Kara (Thaïlande)
L’endroit n’apparaît pas formellement dans Le Chant des Âmes mais j’y suis passé pendant l’écriture et il m’a donné quelques idées pour la suite, Le Chant du Diable, qui se déroule en grande partie en Thaïlande. J’y étais parti en vacances trois semaines avec ma femme, et je me demandais vraiment ce que je pourrais bien inventer pour mon 2ème roman. Un jour, je me suis retrouvé coincé dans des mini-bus huit heures de suite qui faisaient la navette entre Koh-Lanta et Phuket par le continent, et l’intrigue s’est mise peu à peu en place. La plage de Kara est l’un des seuls spots de surf de Thaïlande, mais j’ai volontairement omis d’écrire des scènes de surf dans Le Chant du Diable parce que si elles me faisaient plaisir, elles n’auraient rien apporté à l’histoire. Un jour, peut-être, j’écrirai un thriller qui se déroule dans cet univers.
Photo 5 – Les klongs de Bangkok(Thaïlande)
Le Chant du Diable se déroule en partie en Thaïlande. Je me suis notamment servi de promenades dans les klongs (canaux) de la capitale Bangkok que j’ai découvert pendant des reportages sur place pour imaginer une scène de poursuite à pied, puis en pirogue « Long-tail. » Ma femme m’a servi de modèle sur cette photo. Et je confirme qu’il y a bien des varans géants qui vivent dans cette eau, au milieu des Thaïs.
Dessins Bali & Bali Bis
J’ai mis trois ans à écrire, et surtout réécrire Le Chant des Âmes. Il m’a fallu 10 mois pour Le Chant du Diable. J’écris le plus souvent la nuit dans la cuisine de mon appartement à Paris, près de Montmartre. Mais cela ne suffit pas… J’écris aussi pendant mes vacances. Là, j’ai eu la chance d’être à Bali. Voilà la vue que j’avais depuis la terrasse où je m’étais installé. Le Chant des Âmes s’achève à Bali, je trouvais amusant d’y aller pour écrire Le Chant du Diable qui ne se passe du tout à cet endroit. Pendant que ma femme dormait, j’écrivais pendant la nuit de 11h le soir à 3/4h du matin.
Rapilly2emePartie
Une vue de la plage de Kara
Les klongs de Bangkok
Dessins Bali & Bali Bis
Frédérick Rapilly, décembre 2012
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Du même auteur : Biographie, chronique, interview
