La ligne des rats
Résumé Editeur :
Quel secret peut donc dissimuler le cadavre d'un militant écologiste repêché dans un canal de Bangkok, une entreprise de mercenaires spécialisée dans le soutien aux multinationales ou un insecticide révolutionnaire testé en Camargue et destiné à éradiquer le paludisme en Afrique ? C'est ce que va tenter de découvrir Nathan Leguyadec, psychiatre parisien, à la recherche des causes du décès brutal de son frère.
Des vallées verdoyantes du Kerala à la jungle colombienne, des bureaux feutrés des cabinets de lobbying aux ruelles agitées de Bassora, le complot semble mondial. Alors que Nathan remonte la filière, il ignore dans quel champ de mines il a mis les pieds. L'étau se resserre, faisant remonter à la surface des secrets bien enfouis.
Voila un sujet très original que nous offre Sylvain Forge pour son premier roman : les pesticides. Thème rarement traité dans le monde du thriller car il s’agit bien d’un thriller ne nous y trompons pas. Ce genre de littérature a toujours offert un formidable écrin pour un auteur afin de développer une thématique tout en gardant le lecteur éveillé à l’aide d’une intrigue forte.
Est-ce que Sylvain Forge a réussi son pari, à savoir nous intéresser à la problématique des pesticides tout en nous entrainant dans une folle course poursuite à travers le monde. La réponse, en ce qui me concerne, est normande : oui et non.
Commençons par les points positifs de cette Ligne des Rats. Le thème, tout d’abord, très intéressant et porteur d’un vrai potentiel de thriller tout en s’ancrant dans la réalité. La documentation du roman est aussi impeccable mais cela ressortira aussi dans les points négatifs. L’ambiance générale du roman est très bien rendue. L’auteur arrive en peu de phrases à nous projeter dans la situation de manière très imagée. Les personnages principaux sont assez bien rendus et on s’attache à ce Nathan qui veut découvrir la cause de la mort de son frère.
Avouez qu’il y a déjà beaucoup de points positifs pour un premier roman. Malheureusement, il y a aussi son pendant négatif. Ce qui m’a le plus rebuté lors de la lecture est le refus quasi pathologique que l’auteur fait des dialogues. Cette absence rend la lecture plus ardue et surtout pousse le lecteur en dehors du récit. Nombre de rencontres importantes entre Nathan et des protagonistes du roman se passent avec quasiment aucun dialogue mais de longues scènes de descriptions. Comme si l’auteur refusait que les personnages dialoguent. Heureusement, plus le roman avance, plus les dialogues reprennent leur droit.
La documentation, extrêmement exhaustive, du roman est aussi un souci dans la mesure où certains passages sont plombés par un trop plein documentaire qui alourdit le rythme du livre. Même si ces passages sont très instructifs et fortement intéressants. Reste que d’un point de vue littéraire, le lecteur perd l’intrigue de vue lors de ces passages.
Les digressions restent le dernier point négatif de ce livre. Trop nombreuses et surtout trop longues, cela rejoint le souci avec la documentation. Cet afflux de digressions au sein du récit nuit à la fluidité de celui-ci.
Vous allez me dire que je me suis beaucoup étendu sur les points négatifs et moins sur les points positifs. Certes, mais ces points négatifs ne sont nullement rédhibitoires et au final les positifs l’emportent sur les négatifs. La ligne des rats est un premier roman très intéressant sur un sujet original et avec une intrigue forte. Malheureusement, une documentation trop abondante, l’absence de dialogues et les trop nombreuses digressions nuisent au roman. Reste que ce roman sort du lot. Peut-être que Sylvain Forge a été trop ambitieux pour ce premier essai mais, pour ma part, je suivrais la suite de sa production littéraire qui s’annonce intéressante.
Sylvain Forge, un auteur à suivre.
La Ligne Des Rats, 392 pages, parution Mai 2009 – Editions ODIN Editions
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
