Leroy Jérôme

LEROY Jérôme - Le Bloc


Le Bloc







LEROY Jérôme - Le Bloc

Résumé Editeur :

Sur fond d’émeutes de plus en plus incontrôlables dans les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti d’extrême droite, s’apprête à entrer au gouvernement. La nuit où tout se négocie, deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent. Antoine est le mari d’Agnès Dorgelles, la présidente du Bloc. Stanko est le chef du service d’ordre du parti. Le premier attend dans le salon d’un appartement luxueux, le second dans la chambre d’un hôtel minable. Pendant un quart de siècle, ils ont été comme des frères. Pendant un quart de siècle, ils ont participé à toutes les manips qui ont amené le Bloc Patriotique aux portes du pouvoir. Pendant un quart de siècle, ils n’ont reculé devant rien. Ensemble, ils ont connu la violence, traversé des tragédies, vécu dans le secret et la haine. Le pire, c’est qu’ils ont aimé cela et qu’ils ne regrettent rien. Ils sont maudits et ils le savent. Au matin, l’un des deux devra mourir, au nom de l’intérêt supérieur du Bloc. Mais qu’importe : à leur manière, ils auront écrit l’Histoire.
Écrire l’histoire d’un parti d'extrême droite, telle est l’ambition de Jérôme Leroy à travers le récit de Le Bloc. En une nuit, il tente de résumer 25 ans d’histoire politique mouvementée. Pour cela, il s’appuie sur deux personnages principaux. Antoine est donc le mari de la nouvelle présidente du bloc. S’il n’a pas toujours été bloquiste, Antoine l’est assurément à cause de cette femme. Comme l’indique la première phrase du livre :"Finalement tu es devenu fasciste à cause d’un sexe de fille".
Vous pouvez remarquer l’utilisation du tutoiement. Toutes les parties racontées par Antoine le sont sous cette forme, ce qui, je dois l’avouer, a fortement perturbé ma lecture au début du roman.
Les morceaux de récit racontés par Stanko, le bras armé du bloc, sont plus ancrés dans le récit avec le JE. Stanko nous livre son impression sur ce parti politique pas comme les autres.
Le véritable tour de force et coup de génie de Jérôme Leroy est l’empathie avec laquelle il entoure tous ses personnages. L’auteur force littéralement à prendre ces personnages avec nous et à vivre leurs vies avec un maximum d’empathie. Vous allez être surpris d’être peiné pour un personnage bloquiste ce qui, dans la vraie vie, ne vous serait jamais venu à l’esprit.
Ce refus de la diabolisation rend ce récit encore plus réel, plus cohérent. C’est une véritable immersion auquel le lecteur est soumis. Très fortement documenté, ce roman diffuse ses informations avec élégance et ne tombe jamais dans le travers des manuels d’histoire. D’autant que l’auteur muscle aussi son récit par quelques scènes d’action/confrontation vraiment bien retranscrites au niveau du ressenti. Le lecteur ne pourra que s’imaginer dans ces fins de meetings électoraux qui se terminent en bagarre générale entre membres du bloc et associations antifascistes.
Les personnages sont d’une très grande précision et vont aller au bout d’eux-mêmes dans cette nuit qui n’en finira pas.
Il est des romans qui, pour une raison inconnue, vous attire comme si des milliers de signaux émanaient de l’objet livre pour vous crier « Lis-moi ». C’est vraiment ce que j’ai ressenti à la vision de ce livre dont je ne connaissais ni l’existence, ni l’auteur, ni le sujet. Une fois en main, l’objet s’approprie une part de votre vie comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit, tout en y laissant une trace quasi indélébile. C’est tout cela Le Bloc. Un coup de cœur et une œuvre magnifique.

Le Bloc, 295 pages, parution octobre 2011 – Editions Série Noire Gallimard 
Parution octobre 2013, éditions Folio Policier 
  Du même auteur : Biographie, chronique, interview
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