Le voleur d'âmes
Résumé éditeur :
1440. Guillemette La Drappière, mère supérieure d'un couvent de Nantes, enquête sur la disparition d'un enfant dans la région. Bien vite elle s'aperçoit que le cas n'est pas isolé, qu'au fil des années ce sont des dizaines de jeunes enfants qui se sont volatilisés. Refusant d'abord de croire les sombres rumeurs qui courent sur les moeurs effrayantes, mêlant débauche et occultisme, d'un seigneur de la région dont elle a jadis été la nourrice, elle se rend bientôt à l'évidence : c'est vers Gilles de Rais que la portent ses soupçons. Mais, héros de la guerre de cent ans et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, le seigneur de Rais est considéré comme intouchable.
2002. Lany Dunbar, mère de famille et membre d'élite de la police de Los Angeles, reçoit un matin le type d'appel qu'elle redoute le plus, celui d'une mère de famille affolée dont le fils a disparu. En dépit de sa longue expérience dans ce genre d'affaires, elle n'a alors aucune idée de l'horreur dans laquelle elle va être plongée et qui va l'amener à affronter un tueurs d'enfants dont les meurtres ont, depuis des années, échappé à la police. Deux vagues de crimes dont les cibles sont des enfants, séparées de six siècles l'une de l'autre mais aux connections surprenantes ; deux figures du mal intouchables, que deux femmes, liées par un même sens passionné de la justice, vont s'acharner à confondre.
Du début à la fin, le roman alterne des chapitres concernant Guillemette La Drappière en 1440 et des chapitres concernant Lany Dunbar en 2002.
La partie historique est passionnante à suivre. Nous y faisons connaissance avec Guillemette, mère supérieure et plus proche collaboratrice de l’évêque de Nantes. Il s’agit là d’un personnage comme je les aime, complexe, attachant et avec un vécu chargé, car Guillemette n’a pas toujours été dans les ordres, elle a été mariée, mère de deux enfants et nourrice de Gilles de Rais et c’est lorsqu’elle est devenue veuve qu’elle a pris le voile. Grâce à son histoire personnelle, nous découvrons les mœurs de l’époque ainsi que les personnages marquants, mais également son enquête sur les disparitions d’enfants dans la région.
La partie moderne n’est pas en reste. Lany, mère de famille divorcée, est inspectrice de police à Los Angeles. Très vite elle va se retrouver confrontée à des disparitions d’enfants inexpliquées. Commence alors pour elle, une enquête qui va la confronter à ses plus grandes peurs.
Tout du long, j’ai vraiment eu l’impression de lire deux romans en un seul, et pourtant « Le voleur d’âmes » est loin d’être le premier roman que je lis alternant deux époques. Impression renforcée par le fait que les deux récits sont écrits à la 1ère personne du singulier. Ce sentiment est d’abord un peu déstabilisant mais on s’y habitue très vite, et au final, je ne saurais dire quelle partie m’a le plus captivée. Car là où Ann Benson fait très fort c’est que, justement, on attend avec autant d’impatience les développements des deux époques.
Et malgré les six siècles qui séparent ces deux femmes, elles sont dotées de nombreux points communs et plus sidérant encore est la similitude qui existe entre leurs deux tueurs d’enfants.
Le temps passe mais l’homme reste le même, dans ce qu’il a de plus monstrueux…
Une très jolie découverte et sans aucun doute une romancière à suivre !Le voleur d'âmes, parution mars 2010. Éditions Le Cherche Midi
Parution novembre 2014, éditions PocketDu même auteur : Biographie, chronique, interview
