Parris S.J.






Le prix de l'hérésie

 

 

 




Résumé éditeur :
Lincoln College, Oxford, 22 mai 1583. Dans l'aube naissante, un hurlement déchire le silence. Le corps mutilé d'un homme est retrouvé gisant dans une mare de sang. Esprit visionnaire poursuivi par l'Inquisition, Giordano Bruno comprend que son séjour ne sera pas de tout repos. Entre papistes et anglicans, partisans de Marie Stuart et de la Reine Vierge, une guerre se prépare et c'est dans la crainte d'un complot catholique qu'Elisabeth Ier a chargé le Napolitain en fuite d'être "son oreille". En quelques jours, la petite ville universitaire devient le théâtre de l'affrontement fratricide des enfants de Dieu. Catholiques et protestants se livrent une bataille sans merci où les coups portés se comptent au nombre de cadavres... Chaque camp ira jusqu'au bout. Quitte à courtiser ce qu'ils combattent tous deux : l'hérésie.

S.J. Parris prend son temps pour installer l’ambiance de cette époque et elle y réussit très bien. Sous nos yeux défilent, au fur et à mesure des lignes, les bâtiments d’Oxford et l’humidité ambiante se glisse peu à peu en nous. Il en va de même avec son personnage dont elle nous présente le parcours en début de roman. Il s’agit, certes, d’un condensé de ses aventures depuis qu’il a été accusé d'hérésie en Italie, mais cela nous permet de situer le personnage. On se surprend à regretter de ne pas avoir plus de détails sur ses péripéties, mais là n’était pas le sujet du roman.

Giordano va donc mener son enquête pour résoudre la vague de crimes qui secoue l’université d’Oxford. Un lieu où tout le monde se méfie de son prochain et encore plus d’un étranger, considéré comme papiste de surcroît. Une époque où la possession et/ou la lecture de certains ouvrages pouvaient vous conduire tout droit à la mort. Le tout au nom des religions. Et au risque d’être d’une grande banalité, je voudrais tout de même souligner qu’il est quand même bien triste de voir que les Hommes n’ont pas appris grand chose du passé et qu’aujourd’hui encore nous continuons à nous battre au nom d’un Dieu ou d’un autre.

Le personnage de Giordano Bruno est suffisamment riche, que ce soit au niveau de son passé ou de son futur, pour bénéficier d’une suite et le prochain volet est d’ailleurs sorti en Angleterre. Pour ma part, c’est avec plaisir que je lirais la suite de ses aventures.



Auryn :
Giordano Bruno est un moine, accusé d'hérésie par ses compatriotes et, qui pour échapper à l'inquisition, s'enfuit du monastère où il vivait. Commence pour lui des années d'errance à travers l'Europe. On le retrouve 7 ans plus tard, en Angleterre, à Oxford College pour une disputation (débat de l'époque) face au recteur de ce collège. Ceci officiellement, car officieusement il est au service de sa majesté afin de démasquer et dénoncer tous papistes se trouvant à Oxford. Mais le lendemain de son arrivée, Bruno est confronté à un meurtre atroce. Et très naturellement, il va mener l'enquête afin de trouver le coupable et le mobile de ce meurtre.

Malgré un début un peu long à mon goût, on se prend très vite d'intérêt pour l'enquête de Bruno, qui s'effectue un peu dans une sorte de huis clos. Tous les suspects potentiels appartenant au collège. La guerre de religion sert de toile de fond, et l'auteure nous donne les explications nécessaires à la compréhension, sans jamais tomber dans l'ennuyeux. Les croyances et l'atmosphère de l'époque sont très bien décrites, et on a vraiment l'impression de se trouver dans l'Angleterre du 16ème siècle.

J'ai commencé ce livre avec un peu d'appréhension, car les guerres de religion ne m'ont jamais passionnées, trouvant ça trop barbant. Mais finalement ce roman m'a plutôt séduit. Il se lit comme un polar et non comme un roman historique. Le héros, Giordano Bruno, a beaucoup de présence et j'espère pouvoir lire d'autres de ses aventures.
Totalybrune :
Après un début assez long, on se prend de passion pour les aventures de Giordano Bruno. Ce roman est basé sur un personnage qui a réellement existé et a pour fondement quelques grandes étapes de sa vie. Ensuite, l’auteur a laissé voguer son inspiration pour nous livrer le premier roman d’une série de 3 tomes.
Les guerres de croyances, l’intolérance, le role des femmes (ce qui me fait dire que nous les Femmes nous sommes parties de très loin), en l’occurrence les femmes ne sont pas pourvues de ce qu’il faut pour penser et réflechir, elles doivent juste rester à leur place, à savoir trouver un mari et broder au coin du feu.
La période n’est pas forcément rigolote : quand le grand Inquisiteur soumettait un pauvre hère à la question, ce n’était pas pour faire une interview people mais plutôt pour lui arracher (c’est le mot qui convient) des informations. Une mention spéciale pour le personnage de Sir Philip, qui lui aussi, a réellement existé et qui apporte un vent de fraicheur lorsque l’ambiance du livre se fait lourde et oppressante. Il est le parfait contraire de Giordano mais ils forment tous les deux une sacrée paire.
Le tome 2 " Prophecy " est sorti en Grande Bretagne et sortira en France en 2012.
Le prix de l'hérésie, parution février 2011. Éditions 10/18
Parutions janvier 2012, format poche
Éditions 10/18

 

 Du même auteur : Biographie, chronique, interview


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