Legardinier Gilles






Nous étions les Hommes






Résumé éditeur :
En ce moment même, un fléau détruit l’humanité. Vous le connaissez déjà.
Maladie, malédiction ou complot, il va falloir nous battre pour survivre.

C’est l’une des plus fascinantes énigmes qui soient. Sur notre planète, il existe plus de 1800 espèces de bambous. Chaque fois que l’une d’elles fleurit, tous ses spécimens, où qu’ils se trouvent sur Terre, le font exactement au même moment. Ensuite, l’espèce meurt. Personne ne sait expliquer ce chant du cygne, ni l’empêcher. Aujourd’hui, l’homme va peut-être connaître le même sort. Arrivé lui aussi à son apogée, il risque de disparaître…
Dans le plus grand hôpital d’Edimbourg, le docteur Scott Kinross travaille sur la maladie d’Alzheimer. Associé à une jeune généticienne, Jenni Cooper, il a découvert une clé de cette maladie qui progresse de plus en plus vite, frappant des sujets toujours plus nombreux, toujours plus jeunes. Leurs conclusions sont aussi perturbantes qu’effrayantes. Si ce fléau l’emporte, tout ce qui fait de nous des êtres humains disparaîtra. Nous redeviendrons des animaux.
Kinross et Cooper ne sont pas les seuls à entrevoir les enjeux de cette guerre silencieuse. Partout sur la Terre, de la science la plus avancée aux plus anciennes philosophies, face à ceux qui contrôlent le monde et les vies, c’est l’ultime course contre la montre qui commence...

 

L'avis de Franck Thilliez

L’accroche de ce roman est fascinante : la nature a décidé que, où qu’elles soient dans le monde, les espèces de bambous devaient naître toutes en même temps, pour finalement s’éteindre assez rapidement. Et s’il en était de advenu de même avec les hommes ? Et si le signal était lancé, et que la fin de la race humaine était proche ? Que pourrions-nous faire, et comment lutter ? Pas question de virus ici, mais de maladie. Un axe très original.

Le thriller démarre sur les chapeaux de roues : une mine au fin fond de la Sibérie, le froid, l’obscurité, des chercheurs qui s’entretuent, une survivante. J’ai immédiatement en tête l’image de films comme The thing ou 18 jours plus tard. L’ambiance est posée, la température chute, l’ampoule vacille : on sait que cette histoire ne va plus nous lâcher.

Gilles Legardinier a un style unique dans le paysage du thriller français : à travers un suspense qui nous étrangle, il prend néanmoins le temps de peindre ses personnages avec justesse, de leur créer une épaisseur, de les laisser vivre. Ces périodes de respiration sont toujours les bienvenues. Et puis, il y a cette dimension un peu fantastique, mêlée à la réalité, qui fait osciller les frontières, casse les barrières et nous remue. Avec Nous étions les hommes, on a bien compris qu’il s’agissait là du même auteur que L’exil des anges, même si ce roman présente davantage de maturité, de recherches, de puissance scénaristique. Le thème de la maladie d’Alzheimer est abordé avec justesse, avec un véritable respect du patient et des médecins, chercheurs qui oeuvrent pour chaque jour la combattre. Je salue le travail de l’auteur pour l’aspect documentation, à la fois technique, mais aussi « comportementale », oserais-je dire : les personnages, leurs réactions, sonnent toujours juste. Le décor, principalement écossais, contribue fortement à cette ambiance magique et mystérieuse que dégage l’écriture : les châteaux, les petites rues surchauffées d’Edimbourg, les vastes étendues perdues dans le brouillard… N’oublions pas que c’est également à Edimbourg qu’est né la brebis Dolly, premier mammifère cloné de l’histoire. Ce n’est pas un hasard… A force de défier la Nature, n’allons-nous pas finir par déchaîner sa colère ?

 

Ce roman n’est pas juste « très bien ». Il est aussi très beau. Un vrai coup de cœur !


L'avis de Montse:

Après L’exil des anges, Gilles Legardinier revient avec un roman dont le sujet suffit à lui-même à nous glacer les sangs : la maladie d’Alzheimer. Et il le traite sous forme de thriller, tout en prenant soin de toujours respecter les malades atteints de cette maladie. Ici, pas de trash juste pour faire du trash, bien au contraire, son écriture est subtile et la compassion pour les malades transparait à chaque fois qu’un cas est évoqué. Les personnages sont profondément humains et une grande palette de sentiments nous est transmise à travers eux.
Alors certes, la trame n’est pas des plus originales (un complot visant à s’approprier une découverte fondamentale), mais le fait qu’Alzheimer soit au cœur du problème, change pour moi totalement la donne.
Un roman qui fait ressortir tout ce qu’il peut y avoir de bon, mais également de mauvais chez l’être humain et une belle réflexion également sur l'avenir de notre planète et la manière dont les Hommes l'utilise à leurs fins personnelles, en oubliant souvent l'essentiel.
Un roman qui devrait toucher de nombreux lecteurs de par le sujet et la grande sensibilité qui se dégage de l’écriture de Gilles Legardinier.

L'avis de Delphine:
Gilles Legardinier a su, en seulement deux romans, conquérir un très large public, son style inimitable fait que le lecteur se sent tout de suite bien avec les personnages et rentre dans l’histoire dès les premières pages.
Après la mémoire dans L’Exil des Anges, l’auteur s’attaque ici à l’une des maladies les plus cruelles qui puisse exister, Alzheimer, et le résultat est surprenant. Il connait son sujet, la qualité des recherches qu’il a pu faire est impressionnante, on pourrait penser qu’on va très vite s’y perdre, que tout ça c’est trop compliqué, mais détrompez-vous, tout va vous paraître très clair, presque effrayant, jamais cette maladie n’a été vue sous ce jour.
Avec beaucoup de respect et de pudeur, il explique le fléau que représente ce mal qui ronge les êtres que l’on aime. La détermination d’Alex Kincross et de Jenni Cooper va nous tenir éveillée tout au long de ce récit où nous attendent des rencontres inoubliables.
Car qu’ils soient « méchants » ou « gentils », les personnages de Gilles Legardinier sont de ceux que l’on n’oublie pas facilement, on a l’impression que l’auteur ne peut (ou ne veut) pas laisser quelqu’un sans une once d’humanité, parfois bien cachée, mais, pour moi, elle est là, au fond de chacun d’eux, c’est peut-être pour cela qu’on a du mal à les lâcher.

Gilles Legardinier écrit des histoires, de celles qui font peur, oui, mais elles sont aussi pleines d’espoir. Il aime les gens et ça se ressent, il est capable de vous faire pleurer sans pour autant devoir en rajouter, des mots simples qui vont droit au cœur des lecteurs, voilà sa recette et franchement qu’il n’en change jamais !

 

 

Auryn:

Scott Kinross, neuroscientifique et Jenni Cooper, généticienne, se sont associés pour travailler sur la maladie d'Alzheimer.
Ils finissent par découvrir un indice permettant de calculer le jour et l'heure où la personne va basculer dans l'oubli et ainsi être vaincue par la maladie.
Mais ils sont très loin d'imaginer tous les ennuis que vont leur apporter cette fameuse découverte.
On se retrouve tout de suite embarqué dans l'aventure en compagnie de Scott et Jenni. Ils nous font voyager à travers l'Ecosse, la Russie et le Canada, et vu les descriptions que nous fait l'auteur, on a vraiment l'impression d'y être
Grâce à eux, on va également faire deux belles rencontres : Greenholm, vieux monsieur très touchant, qui veut tout essayer pour sauver sa femme et David Holm, qui va devenir le garde du corps de tout ce petit monde.
Et comme tout bon polar, nous avons des méchants qui, bien sûr, ne se trouvent pas là où on les attends.
Un très bon polar, avec un thème original et où l'action et le suspens montent par paliers successifs, ce qui fait que le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la fin.

 

Mika - Les polars de Mika:

L'année 2011 commence très fort avec cette superbe lecture. Superbe sur différents plans d'ailleurs. Tout d'abord, l'écriture est fluide et le style utilisé par l'auteur est travaillé, la lecture est donc agréable et l'ouvrage nous offre une découpe parfaite pour un thriller de haut niveau. Un point qui m'a particulièrement stupéfait est la qualité des recherches menées par l'auteur. En effet, la documentation s'avère être riche et pointue à différents niveaux : sur le plan médical par exemple, mais également sur le plan de la recherche scientifique ou  sur le plan géopolitique.
Tout est fait pour paraître le plus réel possible. Tout le récit est construit de manière à attirer le lecteur à l'intérieur de l'histoire, à le mêler aux scènes, à lui faire prendre conscience des dangers en le terrorisant au plus haut point. Usant de faits connus et existants, Gilles Legardinier réalise une sorte de roman d'anticipation pré-apocalyptique dans lequel l'imaginaire ne cesse de flirter avec le réel.

 

mais il est possible que tous les fléaux de la Terre se fassent griller au poteau par cette saloperie qui détruit tout ce qui fait de nous des êtres humains.

 

Au cœur du récit se trouve la maladie d'Alzheimer qui grignote ses victimes à petit feu comme elle s'étend petit à petit sur le monde. Entre faux semblants et menaces en tout genre, quelques passionnés se battent pour sauver la face du globe contre ce fléau qui semble inéluctable. C'est le cas de Scott et de Jenni qui ont décidé de s'allier pour découvrir l'antidote qui permettrait de soigner les malades.
Mais c'est sans compter certains opposants puissants et cruels. L'auteur s'amuse d'ailleurs à nous ouvrir les yeux devant le pouvoir de toute nouvelle invention. Chaque nouvelle invention a un bon et un mauvais côté si l'on cherche bien. De la plus maléfique à la plus bénigne, elles permettent toujours de voir dans deux sens opposés. Et si quelqu'un regarde du côté inverse au vôtre, il peut alors devenir un ennemi. Mais est-il forcément le méchant de l'histoire ? Ne peut-il pas devenir un héros à sa façon ? Bien sûr que oui, s'il n'use pas de son pouvoir pour empêcher les autres de penser autrement ou tout simplement d'agir autrement.

- L'idée d'une organisation industrielle qui tenterait de contrôler le flux des inventions paraît assez naturelle. Ce serait l'aboutissement du processus de mondialisation. Après tout, cela se fait déjà localement, alors il faudrait juste plus de pouvoir pour y parvenir au niveau planétaire.

 

Une maigre partie de l'histoire n'est pas sans rappeler l'excellent travail de Jean-Paul Jody dans son fulgurant roman La route de Gakona. Et comme cet auteur, Gilles Legardinier surprend en orientant son roman le plus possible vers le réel, le réalisable, le concret. Il signe d'ailleurs un roman sans fausse note en offrant des personnages attachants, des scènes stressantes, du suspense et beaucoup de tendresse envers l'être humain.
Nous étions les hommes est un texte étonnant qui m'a touché. Je n'ai jamais lâché l'ouvrage, j'ai été pris du début à la fin. Il est, à coup sûr, l'une des révélations de ce début d'année 2011. A découvrir de toute urgence !

 

Nanou:

Première lecture de 2011 pour moi et premier coup de cœur … et coup au cœur.
C’est très frais dans mon esprit alors pas facile d’en parler : j’en suis encore très émue.
L’intrigue tout d’abord est vraiment très originale : prendre la maladie d’Alzheimer pour « donner corps » à un thriller, pas évident à première vue…. Et pourtant, ça marche… et du tonnerre !!
Gilles Legardinier a très bien su éviter l’écueil consistant à confondre sensibilité et sensiblerie. Son roman est dense, très riche en émotions mais on ne sombre jamais dans le pathétique.
Il y a également beaucoup de rythme et de suspense (c’est un thriller, quand même !!) ; et certains passages font froid dans le dos.
Finalement, on se pose beaucoup de questions, comme l’a dit Sofihm, sur les enjeux pharmaceutiques. Ce n’est qu’un roman mais … et si c’était vrai. ??
Je ne peux pas ne pas parler du chapitre concernant les remerciements. Dans L'exil des anges, j’avais eu les yeux qui piquaient à leur lecture.
Dans ce livre, les vannes se sont ouvertes, avant les remerciements … à la lecture des deux dernières phrases du livre, en fait : elles sont magnifiques et bouleversantes.
Et puis, à la lecture des remerciements, et bien, j’ai souri à travers mes larmes (je suis une fille : j’ai pas honte de dire que je pleure !!) car il y a des passages très drôles et d’autres plus émouvants : un mélange de pudeur et de "confessions impudiques" que Gilles Legardinier manie à la perfection.
Ce livre restera très longtemps dans ma mémoire, j’en suis sûre. A sa lecture, j’ai pensé à Annie Girardot qui est atteinte de cette maladie et à sa fille sur lesquelles j’avais vu un reportage. Sa fille disait toute sa douleur le jour où sa propre mère ne l’avait plus reconnue.
Pour finir, je dirais qu’au-delà de l’auteur que j’aime beaucoup de par son style, de par les sujets qu’il aborde et ses intrigues plutôt originales, j’ai aussi un très grand respect pour l’homme que je devine derrière ces lignes. Pour moi, Gilles Legardinier est un très grand monsieur de la littérature française et un très grand monsieur, tout court. Je n’ai qu’une hâte : le rencontrer à nouveau (au prochain forum de l’Ecole de Caen, peut-être ??) pour lui dire tout le bien que je pense de ses écrits…

 

Sofihm - Le blog des bonheurs de Sophie

Le docteur Kinross consacre tout son temps et son énergie à ses malades atteints de la maladie d'Alzheimer, et ce, au détriment de sa vie privée et familiale. Il est épaulé et soutenu par Jenni, passionnée elle aussi, et seule à même de le comprendre. Tous deux ont fait des recherches très poussées et détiennent des informations capitales sur la maladie. Ils sont capables de prévoir le moment où le malade va basculer définitivement et ne plus jamais être comme avant. De telles découvertes suscitent évidemment les convoitises et Scott et Jenni vont bientôt être en danger, et à travers eux et leurs recherches, c'est tout l'avenir de l'humanité qui se joue.
Je suis sortie bouleversée de cette lecture. Il y a beaucoup de suspense, aucun temps mort, l'intrigue est solide mais pas que ...
Le principal personnage est la maladie d'Alzheimer, ses manifestations et les dégâts qu'elle provoque. Ce thème difficile est abordé avec beaucoup de sensibilité, de compassion et on ne sombre jamais dans le pathos. L'émotion est présente tout au long du roman et on ne peut s'empêcher d'avoir peur car on devine une part de vérité dans les enjeux pharmaceutiques et médicaux.
Les personnages sont sympathiques car pas centrés sur eux mêmes, l'histoire est prenante et les chapitres courts donnent du rythme au roman.
Avec Nous étions les hommes, j'ai fait connaissance avec Gilles Legardinier et son style bien à lui. Je trouve que ce monsieur a de la grâce, et beaucoup d'humanité ressort de ce roman. La maladie est présentée telle qu'elle est , terrible et immuable mais l'espoir et d'optimisme sont omniprésents.
J'ai aussi été très émue par le dernier chapitre consacré aux remerciements, et je lirai prochainement L'exil des anges pour prolonger le plaisir de la découverte de cet auteur.

Un coup de coeur, sans doute le dernier de 2010, un bonheur de lecture...

 

Taylor - Totalybrune:

Deux ans après le très bon L'exil des Anges, Gilles Legardinier nous revient avec un roman qui se lit d’une traite. Le thème : la maladie d’Alzheimer.
Deux médecins se sont associés et ont découvert un processus pour déterminer avec précision le moment où les patients atteints de ces symptômes vont définitivement basculer et être perdus pour la médecine. En faisant leurs recherches, ils s’aperçoivent très vite que la maladie frappe vite et fort peut être un peu trop.
Bientôt leurs vies sont en danger et de grands labos leur font les yeux doux. Non pas pour faire avancer la recherche mais plutôt pour se faire encore plus d’argent.
Et si cette maladie était l’arme de la Nature pour stopper l’Homme dans sa folie de pillage des ressources naturelles ?
De la théorie de Darwin (seuls les plus forts survivent) aux théories humanistes, l’auteur nous emmène dans une intrigue menée tambour battant, sans aucun temps mort. Les deux personnages principaux représentent tout à fait l’idée de ce que je me fais d’un médecin altruiste et proche de ses patients. Faire de la recherche et des découvertes non pas pour leur propre gloire mais pour la survie de l’espèce humaine.
Certains passages sont particulièrement émouvants et pour ceux qui ont eu un proche atteint de la Maladie d’alzheimer, attendez vous à être remuer au fond de vous, car c’est un peu votre histoire qui est contée.
Gilles Legardinier confirme son talent de nous emmener très loin dans des histoires qui nous font voyager mais aussi nous rapprocher de ce qui est essentiel : la vie et ceux avec qui nous choisissons de la partager.
Merci Gilles.

 

Nous étions les Hommes, parution janvier 2011. Éditions Fleuve noir
Parution janvier 2014, Editions Pocket

 Du même auteur Biographie, chronique, interview

 

 

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