Al Coriana







Juin 2010

 





La première question est un rituel sur plume-libre.com. Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai eu un grave accident de moto, 18 mois d’hôpital, un genou brisé, deux opérations, totalement immobilisé. Au début, comme je ne pouvais rien faire de mes activités habituelles, allongé dans mon lit, j’ai commencé à tout faire par Internet (acheter, écrire, discuter, m’informer, me divertir, jouer, parier, draguer...). J’ai repensé à mes élèves. (Je suis professeur d’espagnol à l’Université Paris 12 et dans un lycée du 93. Auparavant j’ai travaillé pendant neuf ans dans un collège Lycée du 94. ). Mes élèves passent plus de temps sur Internet que devant la télé, à l’école ou avec leurs parents. Pour plaisanter avec eux, je les appelle mes « No life » C’est un nouveau mot, c’est la contraction de deux termes anglais, no et life, en clair, ce sont des « sans-vie ». Des gens qui consacrent tout leur temps à Internet au lieu de vivre leur vraie vie. Beaucoup de mes élèves sont des No Life. Moi aussi avec ma jambe dans le plâtre, avec juste un écran pour communiquer avec les autres, je suis devenu un No Life. Et puis soudain, sur mon lit d’hôpital, ça a commencé par une phrase : « J’ai 35 ans depuis deux jours et ce que je viens de commettre est très grave... ». Ensuite le livre s’est écrit tout seul.


Vous êtes l'un des premiers auteurs à tenter le projet de l'édition collaborative sur My Major Company Books . Comment êtes vous arrivé dans cette aventure?
Quand vous avez écrit un roman dont l’histoire est essentiellement basée sur le pouvoir d’Internet, il serait contradictoire de ne pas croire que l’on peut lancer des romans sur le net. « My major compagny books » a montré avant tout le monde l’importance et le pouvoir du Web dans le lancement d’artistes. Avec No Life, ce sont deux chemins qui se croisent avec un énorme point commun : la volonté de vivre avec son temps et d’anticiper sur demain. Quand les éditions XO m’ont contacté pour m’associer au projet de « My major compagny books », je n’ai pas hésité un instant.


A peine une semaine après le lancement du site, votre roman a récolté les 20 000 euros nécessaire pour être édité. Quel regard portez-vous à cette expérience ?
Elle montre le pouvoir d'Internet et des internautes. Ça me touche parce que c'est les prémisses du monde que je décris dans NO LIFE.


Pourquoi l'édition collaborative de MMC et XO plutôt que l'édition classique?
L'édition dite classique est plus frileuse. NO LIFE peut effrayer au premier abord parce que non conventionnel. Mais lorsque je vois le succès qu'il emporte sur Internet, je me dis qu'il y a beaucoup de lecteurs "oubliés" qui ont envie de lire quelque chose de différent. (Excusez les fautes, je chate 10 h par jour depuis 3 semaines, un vrai NO LIFE)

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre roman?
Finalement No Life, c’est le premier roman de l’Age d’Internet. Il a 35 ans depuis deux jours et tout allait bien dans sa vie jusqu’au jour où il décide de frapper son patron. C’est le début d’un engrenage qui va le conduire à défier les plus hautes autorités economico politique du pays. Il se jette dans le vide sans se douter de ce qu’il va se passer, changer pour changer, parce qu’il a une intuition. L’intuition que le monde ne tourne pas rond. Que nous ne sommes que des marionnettes. Mais le courage ne suffit pas, quand on s'en prend à ceux qui tirent les ficelles... Mais bon, là il faut lire le livre.

Comment est né ce roman? Comment écrivez-vous?
A l'hôpital comme je l'ai expliqué. Carrière d'acteur interrompue par le destin. J’écris pour les mauvais lecteurs comme moi. J’adore le cinéma et suis souvent déçu par certains romans et je pense que je ne suis pas le seul. Avec « No Life », les internautes vont lire un film ! C’est très visuel, j’écris comme j’aimerais lire certains romans, comme si un ami vous racontait une histoire. Ils vont passer un bon moment : ils vont rire, être surpris, intrigué, peut être même pleurer. Et j’espère qu’après tout ça, dans leur quotidien, d’innombrables détails vont le leur rappeler le livre: « Ah, tiens, ça c’est comme dans « No Life » ! » J’écris tout le temps, tous les jours, à chaque instant. J’ai un carnet moleskine sur moi et un mini stylo et dès qu’une phrase forte me percute, je la note pour qu’elle ne meure pas. Parfois c’est un dialogue qui me vient, d’autres fois une idée philosophique, un autre jour, une idée drôle ou un trait d’esprit. J’ai des tonnes de carnets chez moi, des phrases qui ont la bonne tournure de l’instant. Des phrases telles que si vous vouliez les retrouver devant une page blanche, cela vous prendrait des heures. Ensuite, lorsque j’entreprends l’écriture de mon roman, j'oublie mes carnets, je me laisse aller à l'écriture, et soudain, au détour d’une phrase quelque chose m’a l’air familier. C'est une phrase de mes carnets, mot pour mot. D’autre fois quand je bloque dans le récit, je recherche et retrouve l'inspiration dans mes Moleskine. En fait je suis comme un sportif, je m'entraine un peu tous les jours pour être prêt au moment de la compétition. Outre mon activité de prof, je suis comédien, j’ai monté des one man show et joué dans des fictions de cinéma.
Paradoxalement, c’est parce que je suis comédien que j’écris. Pour moi, une improvisation n’est rien d’autre que « d’écrire » dans l’air, instantanément. Après, il y a tout un travail de réécriture mais le premier jet artistique vient de là. Ma façon de travailler mes rôles depuis le conservatoire consiste à déstructurer le texte et à me l’approprier, comme si c’était moi qui l’avais écrit. Pour la construction de mes romans, je me laisse porter par le personnage ou le narrateur, je joue plus que je n'écris. Quand ça joue juste, je note les répliques ou la narration et lorsque ça joue faux, je recommence. L’histoire avance avec les personnages que je place dans une mise en scène. Je connais les moments forts de la narration à l'avance, mais parfois je suis moi-même surpris par la tournure des évènements. C'est passionnant, c'est comme jouer une scène et la restituer par écrit ensuite. L’essentiel est d’avoir un bon scénario. C’est peut être pour cette raison que No Life est assez cinématographique.
Quelles sont vos influences?
Le théâtre, le cinéma, en littérature Georges Orwell, Romain Gary, Boris Vian, R Queneau, D Pennac, San Antonio,Webert, mais aussi Frédéric Beigbeder que j'apprécie beaucoup. Tout ce qui peut m'émouvoir ou affoler mon imagination.
Quels sont vos projets?
Un nouveau roman . Un nouveau one man show. Un voyage au Brésil.
Quel regard portez-vous sur Internet ?
C'est l'avenir déjà présent, avec ses pièges et ses miracles. Une révolution!
On vous laisse le mot de la fin.
Merci aux Internautes. Le changement est en marche! Merci stfoch et à bientôt.
Alain
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