Laurent Brard

  




 
Juin 2010






Bonjour Laurent Brard, une petite tradition chez Plume Libre ; pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
    Voilà le tableau : je suis devant mon écran, bouche bée, les doigts suspendus au-dessus du clavier. En quelques mots… me présenter. Je cherche… ça ne vient pas. Rien à faire. Trois jours et deux nuits sans dormir. Un zombi. Mâchoires serrées. Filet de bave sur une barbe de naufragé. J'ai des crampes. J'ai faim, j'ai soif. Les paupières lourdes. Crevé. C'est tout flou, ça tangue… boumzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz


Votre roman fait partie de la nouvelle collection "Nuit Blanche" chez PLON. Comment avez-vous été contacté pour participer à ce projet ?
    Denis Bouchain me corrigera si je fais erreur, mais je crois que Le fils des brûlés était dans les tuyaux avant qu'il ne soit question de créer Nuit Blanche. Je (re)travaillais dessus depuis un mois ou deux (à peu près…) quand il m'a parlé de cette nouvelle collection. C'était d'abord une idée. Puis ça s'est concrétisé.


Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre ?
    En l'écrivant.


Avez-vous fait beaucoup de recherches ?
   Pendant l'écriture, oui. Je me suis renseigné sur des pratiques, des légendes, des croyances rurales. Sur cette fameuse croix de Malte également (le rituel funèbre dont il est question dans Le fils des brûlés existait effectivement au Moyen Age). Sans trop dévoiler l'intrigue, j'ai aussi lu une multitude de documents relatifs au parricide. J'ai observé la question sous différents angles : psychologique, sociologique, historique et même politique.


Avez-vous des petits rituels quand vous écrivez ?
    Oui. J'éteins la lumière. Et je m'endors.


Comment créez-vous vos personnages ? Vous inspirez-vous de vos proches et/ou de vous-même ?
    En dehors de quelques anecdotes, je ne m'inspire ni de mes proches ni de moi-même. Mes personnages prennent vie et corps au fil de l'écriture. Je leur fabrique un passé, une histoire, sans forcément en livrer tous les détails au lecteur. Puis je les mets face à des événements. Ils réagissent, ou non, en fonction de ce qu'ils sont.


Vous écrivez des thrillers / polars, pourquoi avoir choisi ce genre en particulier ?
    Au départ, je n'ai pas choisi de genre en particulier. J'avais envie de raconter une histoire, de m'embarquer avec des personnages dans un univers dont je ne savais rien avant de l'écrire. Très vite, les ficelles du film et du roman noir, plus que celles du thriller ou du polar, me sont apparues comme les plus à même de m'inspirer. J'aime les ambiances à la Melville, à la Mallet, où le silence en dit plus long que les dialogues.


Avez-vous lu les livres de vos petits camarades ? Un avis sur chacun d'eux ?
    J'ai lu Surhumain . Une performance, je trouve. Un roman tout en "actes" et plein de sens. Thierry ausculte ses personnages dans le détail tout en posant un regard sur le monde. Au final, ça forme une vaste fresque sur laquelle on discerne un tas de choses en prenant un peu de recul. Un roman à relire, je crois. Et dont il faut parler pour en faire émerger toutes les facettes.


Avez-vous rencontré les autres auteurs de cette collection et avez-vous un truc super moche à nous raconter sur chacun d'eux ainsi que sur votre tortionnaire... Heu, éditeur... C'est le moment de vider votre sac et de vous lâcher grave ! Mouhahaha...

   Denis qui se lance dans une grande tirade sur "la touche sanglante française" et renverse son coca-cola sur ses manuscrits.
Thierry Brun qui imite Asano en mangeant sa soupe avec des baguettes chinoises.
Ingrid Desjours qui casse un talon en courant après un inconnu dans les allées du salon du livre.
Laurent Terry qui repasse ses chemises avec un fer à repasser high-tech piloté par satellite.
 
 
Vos derniers coups de cœur littéraires, cinéma et musique ?
   Va pour Surhumain . Et ce n'est pas pour défendre la boutique.
J'attends avec impatience le prochain De Palma. Pour patienter, j'irai voir "Copie conforme" de Kiarostami qui était en compétition à Cannes. Sinon, j'ai revu récemment "Furie" de Fritz Lang. Un "vieux" film noir qui n'a rien perdu de son efficacité et de son actualité.
Question musique, j'apprécie de plus en plus ce que fait "M".


Quels sont vos projets ?
    Un deuxième pour la route, dans le noir et ses ambiances.


Merci beaucoup Laurent Brard, vous avez le mot de la fin.
    FIN
On vous l'a déjà faite celle-là, forcément… mais, promis, j'ai pas copié.



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